Bonjour, bienvenue et merci pour le partage de votre poème Fabiano. D’emblée j’ai été séduit par le Nil en larmes de désert puis ce bel hommage rendu à la grandeur de l’Egypte notamment avec ce chant de sablier sur la vallée des rois. Au plaisir de vous retrouver et relire sur d’autres textes je l’espère.
Voilà un poème rempli d'une mythologie qui ne laisse pas indifférent. On a l'impression de se mêler à un univers fantastique dans lequel l'aventure du héros remplit la vie d'une immense richesse. Puis la couverture refermée ces montes du merveilleux disparaissent pour nous laisser face à une nostalgie d'un temps presque épuisé. Bravo pour ce catalogue magnifique d'étincelles magiques ! Je ne commenterai pas la forme qui est absolument parfaite, comme d'habitude, et qui me ravit, car lire un sonnet parfaitement construit comme le vôtre me réjouit le cœur. Merci encore pour cette participation et pour la très précieuse qualité de votre écriture. Cordialement, Francis Étienne
Cher Léo merci encore pour ce commentaire si riche et nourrissant ma pensée de nouvelles réflexions. Il est toujours tellement agréable de décrire avec des mots précieux le monde qui nous entoure et particulièrement lorsque ce monde est en fleurs. Ici par exemple j'ai utilisé le mot de muguet pour faire surgir un parfum, une fragilité, ou l' éphémère simplicité d'un instant suspendu comme une bulle de savon. La poésie est bien de l'art d'exprimer par des liens de comparaison ou par des liens d'évocation, ce que le vocabulaire ne peut pas seul. La poésie crée de nouvelles images en liant les mots ensemble et en décalant la réalité que cachent les mots pour créer des ponts dans notre cœur et notre esprit. Mais la poésie aussi exige une structure et cette structure n'est pas une image fixe, mais elle est l'expression d'un temps qui passe tout au long de la lecture du texte. C'est pourquoi, un élément qui au début du texte resplendit, à la fin du texte va se rouiller. L'action du temps s'est fait sentir. Chaque poème présente cet écoulement du temps dans la structure même de la composition poétique. Il est impossible d'écrire un poème statique, contemplatif, qui exprimerait un sentiment ou une sensation, un point précis du temps. Non, le poème est avant tout l'expression d'évolution du monde intérieur. Et tu en parles toi-même en citant ta pensée : « il y a toujours de belles activités dans tes poèmes, des mouvements, bons ou mauvais, ». Tu as parfaitement ressenti ce glissement entre le premier vers et le dernier. Et cela fait parti de la composition du poème. Merci Léo pour autant d'attention au texte et merci surtout pour ta grande amitié. À plus tard. Francis Étienne. Les grains d'un chapelet qui roulent en cascade maquillent le soleil en longue cavalcade.
Chère Engome, merci beaucoup pour ce magnifique commentaire que vous avez laissé et dans lequel vous détaillez avec beaucoup de justesse la beauté de ce poème. Vous êtes sensible à la qualité de sa structure mais aussi à la douceur de ces images je vous remercie d'en lire plusieurs fois la page avec autant de sincérité. Merci de tout cœur. Cordialement, Francis Étienne
Cher Léo, merci encore une fois pour être allé très loin dans ton analyse du texte qui soulève en moi des pensées presque sans couleur. La vanité, et la vacuité, de toutes nos émotions et pour ainsi dire de toute notre vie se résume à de de la cendre. Je trouve très beau de pouvoir mettre en scène ces sensations avec des mots qui les habillent de la beauté et de la poésie. Ainsi on se rend compte que la poésie est la seule forme littéraire qui puisse rendre compte du pouvoir de la langue. Elle permet même de convertir la cendre en cristal. Le poète est celui qui construit par « le branchage de ces mots » la magnifique illusion de la beauté. Celui qui lit avec son cœur en est charmé, celui qui lit avec son esprit en est effrayé, et celui qui lit avec son âme en est terrifiée. La souffrance qui nait de la composition d'une œuvre fait partie de la souffrance du lecteur, comme si entre le tisserand des mots et celui qui les lit il y avait une indicible attraction, qui pousse l'un à creuser encore plus dans le sable du vocabulaire et l'autre à relire une phrase parce que sa mélancolie ou sa cruauté l'égratigne. On ne peut pas s'expliquer pourquoi la poésie a tant de pouvoir, comme on ne peut pas expliquer pourquoi la musique prend possession de notre vie. Pourtant nous vivons comme si rien ne se passait, comme si la poésie n'existait pas, comme si la musique ne distrayait pas, comme si le temps n'avait ni commencement ni fin. Et pourtant nous ne croyons pas à l'éternité d'un poème . C'est ainsi. Merci cher Léo à tout de suite. Cordialement Francis Étienne. Un brouillard de silence entoure le matin Comme si les miroirs avaient perdu leur teint.
Cher Léo, merci encore pour le témoignage de ton amitié et ce magnifique commentaire que tu laisses sous ce poème comme tu le dis, de saison, où l'on plonge dans l'atmosphère de Toussaint et en particulier de celle des cimetières que l'on fleurit, des tombes que l'on nettoie, de cieux bas, de cette pluie fine qui enrobe tout ce qui nous touche et qui fait glisser la lumière sur les tombes comme une pellicule de miroir que le jour poudre au-dessus de notre regard. Autrefois, j'allais souvent me promener à Paris, au cimetière du Père-Lachaise, non seulement pour y découvrir ses milliers de tombes célèbres mais aussi pour contempler les monuments, parfois de ces familles disparues comme des ombres. Ce cimetière contient beaucoup d'émotion, celle des vivants qui se pressent autour des tombes, et celle des disparus qui semblent vouloir crier par leur tombeau de marbre : « j'existe encore ». Ressortant de ma promenade, j'ai toujours eu l'impression d'avoir fait une visite à des amis, à des inconnus, immobiles dans la pierre qui les entoure comme ces gisants église qui marquent un point du temps, celui de leur mort, daté par quatre chiffres : 1225, 1053 ou 1432. C'est comme si nous pouvions lire le temps à travers ses dates, parfois contemporaines de magnifiques vitraux dans une cathédrale, ou un pan de mur, serti dans une maison que nous savons beaucoup plus récente. Je trouve que l'automne est la saison propice à ces réflexions autour de la signification de l'héritage de la mort. Merci encore Léo pour ce magnifique commentaire et ta fidélité inestimable. À tout de suite. Cordialement, Francis Étienne. Des vasques de velours suspendent l'horizon A des fils de lumière enchâssés d'un tison
Je lis trop peu de BD, ton poème vient de m'en convaincre. Sans jamais l'avoir lu, j'ai pensé à Enki Bilal à la lecture de ton poème. Je viens d'aller voir voir concernant Nausicaa, merci de m'ouvrir de nouveaux horizons.
Ton poème semble être de saison, et j’aime particulièrement cet écureuil qui grignote le silence. Entre contemplation et douce nostalgie j’ai flotté quelques instants dans une ouate automnale. De magnifiques mots pris dans tes branchages poétiques qui attendent l’hiver de vers fermes, pour évoquer de nouvelles magnifiques images. Merci et bon week-endtrès cher Francis Etienne.
Le temps passe et confronte ce qui est (vécu, ressenti, expérience…) à ce qui ne seras plus, à cette prodigieuse solitude qui témoigne que tout est vain et déjà écrit… ton poème et puissant et la souffrance qui en résulte semble incommensurable ; le trop plein de douleur face à la vacuité du destin, les deux faces d’une même pièce incorruptible. Bravo Francis Etienne.
Les lieux et univers déployés dans ton poème me sont totalement inconnus, bien que bizarrement certains (surtout Nausicaa) me semblent familiers. Ce qui me touche c’est donc cette solitude qui se dégage (vide, égarement éloignement), cette errance qui mets l’humain face à lui-même et à ses responsabilités. Encore une fois merci pour cette très belle réalisation.
Le soleil, la brise, la plage, les nuages, le ciel, le muguet… c’est un bouquet de nature que tu nous offre d’emblée. Cela s’assombrit dans le premier tercet avant que les mots ne prennent le dessus et clôturent ton beau poème. Il y a toujours de belles activités dans tes poèmes, du mouvement, bon ou mauvais, mais la vie dans ce qu’elle est d’espoir , de déception et parfois de dangers, prend toujours le dessus.
Arf, c'est compliqué la liberté quand on ne sait pas quoi en faire. On reconnaît le narrateur à ses tentations ordaliques comme dans le texte avec celle qui est "toujours trop loin" mais ici l'histoire impossible se répète avec une possibilité d'aventure qui tarde et s'ouvre à plusieurs scénarii. En définitive, notre homme attend toujours que "quelque chose arrive" mais comme il ne sait pas quoi faire de sa liberté, il n'initie aucun mouvement. L'"attente" comme "le seul moyen d'avoir une place assise" m'intrigue au plus au point. Bizarre comme stratégie. La déambulation autour de la gare m'étonne un peu moins: la rencontre avec le "roi du cool" devant le bol de soupe fumante m'amuse (ce n'est pas la bécane de Clint Eastwood qui chauffe ici et je vois mal un virage en moto à part celui de la cuillère sur le bol). Je suis d'accord avec le fait que la nuit du 24 au 25 est souvent suspendue (il faut privilégier les jours ouvrables pour avoir des accidents si on tient à survivre) mais le 25 malgré tout, certains trains circulent. Le 24, on peut hanter des musées souvent déserts pendant que la foule écume les magasins.
Un silence qui nous interpelle depuis des centaines d'années, fastueux et lointain, mystérieux et opaque.
A la fois proche et insaisissable. Les nombreux points d'interrogation de votre sublime poème nous renvoie à toute cette connaissance muette qui nous échappe.
Je suis définitivement fan de votre capacité à mettre en poésie des émotions fugaces sur lesquelles nous ne nous attardons malheureusement pas: l'entrelacement de la lumière et de l'obscurité, de la vie et la mort, de la généreuse plénitude et la dégénérescence . L'un n'existe pas sans l'autre, et leurs frontières sont poreuses, au point d'intervertir très souvent leur essence. Merci pour ce beau voyage.
Très beau poème qui sent bon la rosée des matins solitaires.
J'ai aimé le lire, et le relire. La maitrise de l'Art poétique est parfaite: Rythme, images fortes et lyrisme.
Je le relirai souvent.
Bravo Perthro! Moi aussi j’apprécie le rythme ternaire des alexandrins chez Hugo et même les fantaisies en 5/7. :-) D’ailleurs, en parlant de trimètre, voici le lien vers le livre de Laurent Jenny de 2003 concernant les métamorphoses de la versification et de l’alexandrin. Je trouve que cette référence pourrait aider chaque lecteur qui le souhaite à aiguiser sa lecture des poésies. Je n’en écris pas plus sur la tienne car d’autres ont dit mieux ce que je ne saurais exprimer plus élégamment. En voici plus pour les lecteurs qui voudraient s’essayer à en écrire comme toi:
https://www.unige.ch/lettres/framo/enseignements/methodes/versification/vrintegr.html enfin pour ceux qui nous lisent et voudraient s’exercer avant de se jeter à l’eau en publiant ici: https://www.unige.ch/lettres/framo/enseignements/methodes/versification/index.html
Je découvre l’existence du trimètre. C’est incroyable la poésie, et encore plus bravo à toi pour ta maîtrise de l’écriture qui n’en oublie pas d’y mette beaucoup d’émotions et de sensibilité. Merci Perthro d’écrire avec nous.
J’aime beaucoup ce poème en équilibre entre insouciance et calme ou même les armes semblent n’être qu’un ornement. Un opulent calme: Cela s’explique peut-être par tous les regards qui convergent vers la royauté (page, chambellan…). De nouveau un poème qui rend curieux et dont on voudrait connaître la suite de ce temps suspendu. Merci Francis Étienne.
Bonjour Lucie, cela ne m’étonne pas du tout, Arthur vit l’écriture et les autres à flux constant, et lorsque la poésie s’invite au quotidien, on ne peut que souffler davantage. Merci Lucie d’avoir commenté ce livre et ce très bel artiste. À plus tard.
On est vite happé par l'intrigue et le ton froid et inquiétant du narrateur. Et l'on se demande rapidement pourquoi cet aveu, sans imaginé que la fin serait machiavélique comme le personnage le laisse rapidement transparaitre. Je trouve intéressant que l'intrigue se déroule dans un cadre ou la duperie et se faire passer pour autrui a valeur d'art alors que tout cela couvre un crime. Une belle construction, bravo Francis Étienne.
Bonjour, merci pour votre commentaire très disert et enthousiaste! Il me plaît de lire une analyse aussi poussée que la vôtre. J'écris aujourd'hui avec beaucoup moins de rigueur que dans ce sonnet mais j'en apprécie les règles pour les avoir utilisées naguère. La poésie classique m'a appris à écrire et j'aime toujours la lire. A bientôt donc de vous lire!
J'ai vu Arthur Teboul récemment lors d'un concert où il reprend des classiques moins connus de la chanson française avec le pianiste de jazz Baptiste Trotignon. Durant celui-ci il a écrit, sous les yeux du public, un poème minute pendant que Baptiste jouait. Très impressionnant ! Cette fois-ci il a poussé son concept plus loin : écrire, non plus devant une âme, mais plusieurs en même temps, et, au-delà du silence, avec la musique ! Cette expérience m'a rendu curieuse, je pense que je vais m'intéresser de plus près à L'Adresse et au Déversoir.