Merci Léo pour ce magnifique commentaire qui traduit si bien le parfum de ce texte. La Provence ou du moins le sud de la France en général a bercé toute mon enfance et une grande partie de ma vie. Lorsque je suis parti à Berlin pour plusieurs années et plus tard à Londres pour encore beaucoup d'années j'ai eu la nostalgie de ce sud inondé de lumière, de senteurs, de musique, et somme toute de poésie. Et cela s'est inscrit indélébilement dans mon écriture où l'on retrouve beaucoup d'éléments de ce monde méditerranéen vers lequel je suis revenu aujourd'hui. Il est aussi le berceau d'une littérature grecque bien entendu et italienne qui ont marqué toute ma formation. La littérature allemande et anglaise viendra se superposer sur cette couche méditerranéenne, et souvent dans l'une comme dans l'autre on retrouve ce sentiment de nostalgie du Sud, en particulier chez les romantiques allemands ou chez les romanciers du dix-neuvième siècle anglais où le sud de la France mais aussi l'Italie apparaissent comme un pays de cocagne. L'élément central de la Méditerranée est bien la lumière, très différente de « das Licht » allemande qui est une lumière entièrement spirituelle et c'est encore très différent de « Light » anglais qui est presque je dirais la lumière de la Toussaint, cette flamme au milieu des ténèbres, reprise d'ailleurs par la tradition d'Halloween. On peut ainsi jouer avec ses trois lumières dans l'écriture et les faire se superposaient se croiser ou s'opposer. Avec elle découle toute nu univers de parfum, d'ombre, de fruits, de fleurs bien entendue mais aussi de ciel et de vent, si présents dans mon vocabulaire. Voilà donc une petite dentelle à ce poème dont ton commentaire m'a vraiment fait chaud au cœur. À très bientôt Léo et merci encore de tout cœur. À plus tard. Cordialement, Francis Étienne. Des hardes d'horizon flottant sur la mer nue bruissent comme un savon en petite tenue.
Cher Philippe c'est avec beaucoup de retard que je réponds à votre commentaire mais du fond du cœur. Que j'aime votre expression « un saltimbanque de sous-préfecture » ! Je suis très sensible à la littérature dite de province, particulièrement celle du grand siècle, où l'on voit fleurir de très belles plumes qui sont malheureusement restées dans l'ombre des grandes plumes de Versailles… votre appréciation de la littérature en général et votre excellente maîtrise de la langue a beaucoup de charme et ne doit rien aux plus grands écrivains. Continuer sur cette lancée, écrire est un travail de longue haleine, qui se parfait tous les jours et se polit millimètre par millimètre. Très cordialement. Francis Étienne
Merci beaucoup encore pour un témoignage de votre lecture qui me touche beaucoup car effectivement le corps de ma poésie est essentiellement musicale et vous y avez été sensibles avec une étonnante capacité que j'admire. Oui la poésie est avant tout musicale ou du moins c'est ainsi que je la conçois et comme vous avez raison de parler d'une langue étrangère duquel le rythme nous nous griserions. Merci encore une fois pour ce commentaire qui me touche beaucoup. Cordialement Francis Étienne
Toujours cette magnifique maîtrise de l'alexandrin pour un magnifique poème dont le rythme me rappelle presque des comptines d'enfants, mais avec une extrême raffinement de poésie. C'est la pleine saison des sorcières, de la lune noire ou rousse, de la danse des ombres et d'une roue cosmique qui tourne. Bravo pour cette belle réalisation encore une fois et félicitations pour votre maîtrise absolue de l'alexandrin. Cordialement Francis Étienne
Merci Myriam. Inquiétantes, oui imprévisibles, mais surtout sombres et infinies... Des proportions incommensurables, en somme. Pas d'œuvre plus vaste que celle de la nuit.
Je joue, ici, avec la duplicité de la nuit, qui est à la fois douce et saturnienne.
Un peu en mal d'aurore ce poème, l'ange destructeur antagoniste du poète qui "transforme la vie en immonde excrément" alors que le poète de la "boue fait de l'or", non? J'ai envie de répondre au titre du poème, Qui suis-je? Youhou, je t'ai reconnu Maldoror, archange du mal.
Nous restons dans le fantastique avec les goules, harpies et Stryge, mais c’est tout. Tu te renouvelles dans ce poème en mettant au centre de la scène un astre, celui qui occupe toutes nos nuits, et qui pourtant est annonciatrice présentement de chaos, d’une dévastation très communicative de par ton talent. Car du talent il en faut pour, de la lune et de personnages irréels, parvenir à scusiter une angoisse et un mal-être bien réel. J’ y retrouve étrangement ton poème anatomique, tes poèmes se vivent à travers des frissons et immanquablement de l’émotion. Impatient de découvrir comment tu parviendras, encore, à nous surprendre.
Nous plongeons directement là où le soleil est incontournable, des sensations provençales. Tout y est : paysage, lumières et des senteurs. Un poème léger qui a l’heure où la nuit plombe nos quotidiens, met du baume au cœur et nous fait entrer dans la farandole. Merci Francis Etienne.
Tu as raison Myriam, et tu fais bien de le souligner: les limites sont nécessaires, tout simplement parce que nul n'est immortel et que le temps nous est compté.
En Afrique, il y'a une maxime populaire suivant laquelle "On vient en détail et on part aussi en détail" (Cqfc: Seul(e)).
Même un parent n'a pas le droit d'empiéter sur ce temps là. Merci pour ce sage rappel.
Merci pour votre enthousiasme! Il est vrai que ce sont des univers parfois méconnus mais qui mériteraient un meilleur sort. Ils ont bercé mon enfance, je me devais donc leur rendre hommage.
L'amour inconditionnel, je le sens réaffirmé dans le texte de Marcel que je lis comme une déclaration d'amour filiale. C'est beau mais voilà: il me semble qu'on est un peu désespéré d'une relation si on propose d'aimer pour deux en écrivant une lettre à "Dada" comme pour lui rappeler l'importance de son rôle. On reste toujours un fils/une fille et on donnerait n'importe quoi pour ne pas être abandonné... et la signature je la lis ainsi "ton fils qui t'aime pour deux" (...et qui sera prêt à tout pour préserver cette relation père-fils. Prêt à tout au point de déclarer: "peut-être ne serai-je plus avec Clara..."). Ici le narrateur parle juste "d'ouvrir les yeux" sur "les limites de la famille". Je trouve les limites franchies par le père et les rôles familiaux flous. Peut-on accepter que nos limites soient franchies par amour? Soutenir un parent âgé et être le parent de son propre parent dans ce sens comme dit Engome c'est une grâce, en revanche, à titre personnel, je trouve que des ados qui prennent des poses d'adultes à côté d'adultes immatures ont intérêt à avoir pardonné à leur parent. Ne serait-ce que pour apprendre à mettre des limites et vivre sainement.
Je suis subjuguée par la musicalité du poème, comme une mélodie composée dans une langue étrangère dont ne me parvient que le rythme, pour l'instant. Et effectivement, c'est grisant.
Merci pour ton retour Léo. Ils est précieux et encourageant. Du coup, je vais probablement utiliser cette plateforme comme outil de travail pour explorer le thème de la Non-fiction avec "Hey you", sans pour autant le confondre avec le cabinet du psy :)
L'idée est de vraiment m'appuyer sur l'émulation artistique qu'il y'a ici pour créer, expérimenter différentes approches de la non-fiction...Je ne désespère pas de m'essayer à force de lectures sur le site, au Sonnet. Qui sait?
Merci à toi.
On est parfois le parent de notre propre parent. Lorsque cela arrive, c'est une grâce qui nous est accordée.
Cela signifie, que contrairement à lui/ elle, nous avons pu solidement nous construire et comprendre selon l'expression d'une autrice américaine, Ann Lammott, que (je l'écris dans sa langue): "Earth is a forgiveness school". Elle ajoute que dès lors qu'on parvient à se pardonner à soi-même, alors on peut enfin pardonner aux autres. C' est un degré d'élévation très haut.
On choisit ses amis mais pas sa famille rappelle le dicton populaire mais la convention sociétale semble imposer le respect et l’amour inconditionnel aux parents, assujettie à la taxe psychanalytique qui pèse sur bien des enfants. Merci Myriam pour ton nouveau commentaire, qui empêche de penser en rond.
Merci Floriane pour ce très belle hommage à ces nuits qui veillent sur nous ou tourmentent les âmes confiées à leurs rêves. Une bien belle artiste dont nous serions des variations artistiques, j’aime vraiment cette idée, oui, merci de ce nouveau beau partage.
Bonjour et bienvenue ! Merci pour le partage de votre poème, où chaque saison délivre ses émotions qui nous parlent tant et nous met un peu de douceur et de baume à l’âme comme savait si bien le faire Vivaldi. À plus tard, vous lire à nouveau.
C’est court, comme tous tes textes, mais bon sang comme c’est dense et remplis. Il y a le thème de l’amour, du dogme, de la férocité de ce qui nous entoure et qui se transpose en bout de plume. Je suis toujours aussi conquis et j’ai hâte d’être en fin d’année que nous puissions disposer des outils permettant d’aller bien plus loin dans cette magnifique passion de l’écriture. Bravo pour tes écrits et merci pour ta confiance.
Sur le premier quatrain tout semble à l’arrêt et avoir décéléré alors que dans le second c’est l’inverse, tout semble aller très vite mais avec cependant la même finalité : faire son trou et rester immobile. Il n’y a que quelques êtres épris de liberté tels les dauphins et les oiseaux qui semblent résister à l’appel des abris. Un beau poème sur le mouvement et la vie. Merci Francis Étienne.
Bonjour Lucie, j’ai beaucoup apprécié ce voyage dans le temps et dans les écrits qui documentent et racontent aussi entre les lignes l’évolution des auteurs. Grâce à vos notes on est guidé vers des textes de références qui nous permettent, par le prisme de votre narration, d’appréhender l’œuvre monumentale de ces poètes par des portes d’entrées intimistes. Merci pour ce beau partage.
Bonjour Myriam,
Tout d'abord, je te remercie pour cette très agréable lecture matinale.
J'ai été immédiatement transportée dans ton univers narratif: impossible de quitter des yeux l' écran...et le réflexe absurde de vouloir tourner les pages, tant ce texte mériterait d'être publié.
L’effet de miroir est catoptrique: à chaque début des 2 parties opposée, la voix de la narratrice est au départ juvénile, posant un regard neuf sur les matins de la vie.
J’ai trouvé que la voix à la fois hésitante et frondeuse des “adulescentes”, jaugeant -déjà avec acuité- le monde des adultes auquel elles veulent pourtant appartenir au sortir de l’adolescence, était très bien rendue.(encore un miroir, pour le lecteur!)
Puis, une voix plus mûre, incisive et perspicace, prend le relais, et pose sur l’ existence un regard juste et sans concession, en particulier sur la condition féminine.
Il y’a des passages que je trouve sublimes de vérité. Quelques exemples:
-“L’aube transpire une brume océanique poisseuse…”
-” Contrairement aux personnes, les séries voyagent sans passeport” (D’une extrême drôlerie, en plus!)
Très drôle aussi , l’anachronisme sur les séries Netflix, n’existant pas en 2001, mais “A 20 ans”, pour son père, comme pour elle ou n’importe qui d’autre ayant cet âge, “Tout est possible”.
J’ai aimé le fait que tout soit effet de miroir, qu’il s’agisse de la vie des ses grands-parents se réfléchissant dans celle de ses parents, ou celle de ses parents dans la sienne.
Sa double culture est aussi un miroir, tout comme les lieux qui dessinent la trame de sa vie.
Effet de miroir aussi entre la narratrice dont je parle à la 3é personne et toi-même, dont se dégage une image subtile et délicate.
Merci pour ce très beau voyage littéraire: j’ai adoré ce texte de bout en bout.
Bonjour Francis, merci infiniment pour votre retour. C'est vrai que certains passages gagneraient à être irrigués, et assouplis par votre beau lyrisme poétique. J'apprends encore, et je suis au bon endroit pour cela. Le trait restera incisif, cependant : on ne se refait pas d'une part et d'autre part, ce monde mérite une bonne dose d'intransigeance parfois, comme une mise à l'épreuve de la réalité :) Au plaisir de vous lire.
Cher Léo, merci encore une fois pour ce commentaire dans lequel tu exprimes le plaisir de te plonger dans l'insouciance et le calme à travers ce texte. Il n'est pas facile d'exprimer la légèreté en poésie. Il faut utiliser un voile avec des mots qui scintillent. Je rapprocherai cette technique de celle de l'esquisse que les peintres et les dessinateurs utilisent avec brio. En quelques traits c'est tout un univers qui s'ouvre devant nous et l'on devine plus ce que ce que l'on voit. La poésie peut utiliser ce même procédé mais cela exige de choisir avec beaucoup de soin des mots qui portent en eux une infinité d'univers. Ainsi on peut construire une texte très léger, qui comme l'esquisse du dessinateur, va dire plus que ce que l'on lit; et pour cela il faut poser à des endroits clés des mots qui soient à la fois une sonorité, une image, et une imagination. Personne n'a la même réaction devant un même mot. Si j'écris par exemple le mot « méandre » chacun aura une vision instantanée d'une certaine réalité. Cela est possible grâce à la sonorité du mot, qui sonne comme une cloche avec un long écho. Ainsi on peut associer le mot à un autre mot pour en changer le sens. Si j'écris « les méandres de l'âme » le mot même n'aura pas le même sens que si j'écris « les méandres d'un roc en fusion ». Pour créer la légèreté dans un texte il faut donc à la fois des mots-clés à forte signification et des mots dont la sonorité doit se perdre dans le sonnet. Bien entendu lorsque j'écris je ne suis pas particulièrement conscient de ce phénomène, mais comme un musicien j'entends si le vers sonne bien ou si il y a une forme de déséquilibre. Je pense qu'on arrive à ce niveau « d'oreille musicale » en lisant beaucoup beaucoup de textes poétiques, et particulièrement des textes de l'époque classique. Lorsqu'on maîtrise cette capacité musicale, on peut se détacher de la forme « classique de la poésie » pour composer avec une entière liberté des textes pour lesquels les outils d'écriture sont parfaitement rodés. Cher Léo, j'ai parfois des commentaires un peu oiseux, je n'en excuse ! En tout cas je te remercie beaucoup encore pour ses commentaires qui sont pour moi toujours une source d'analyse et de contemplation. Merci encore de tout cœur. Cordialement, Francis Étienne. Sous un soleil de plume ouvert comme une orange Le sale de la baie a caché un archange.
J'aime beaucoup votre style très direct, presque sec, qui décrit au scalpel des situations courantes de la vie et en particulier celle des mariages. Félicitations pour ce texte court, dense, et précis, qui laisse transparaître une observation féroce de la société, avec en conclusion le constat du bonheur. Bravo pour ce beau texte. Cordialement, Francis Étienne
Merci beaucoup du voyage avec cette publication tout à la fois rêveuse, précise et fantastique. Enfin, en relisant les notes dont je suis friande, je suis allée vagabonder du côté des textes originaux en rencontrant au passage l’existence de Germain Nouveau. Merci beaucoup du partage.
Cher Léo, devant ton commentaire je reste muet, muet d'étonnement, muet d'émotion et muet d'esprit ! Ta comparaison avec les impressionnistes est remarquable et en relisant ce poème, je me suis attaché à voir dans quelle mesure mon écriture avait des touches d'impressionnisme. Et de fait tu as raison. Lorsque j'habitais sur la Côte d'Azur je suis allé assez souvent dans la maison de Renoir pour comprendre comment se maître de de la peinture travaillait à travers ce qu'il voyait tous les jours. Les jeux d'ombre et de lumière du feuillage alentour, la densité de la lumière en fonction des heures où je visitais le domaine, (et j'ai eu la chance une fois en hiver m'y trouver lorsque la lumière disparaît) m'ont étourdi et j'y ai cueilli ces bruns- noirs si particuliers à Renoir. Sa capacité à traduire la lumière et son contraire l'ombre on peut la voir dans son domaine. Mais quelle merveilleuse idée que celle que tu as eue en comparant ce texte à un tableau de Manet ! En effet mon écriture peut être considérée comme une écriture impressionniste. J'utilise certains procédés que les peintres utilisent aussi et qui est une forme de disproportion de la perspective au point où elle peut se confondre avec un plan vertical dominant. La peinture impressionniste écrase la raison, comme parfois mes poèmes le font. Et c'est dans cette distorsion qu'apparaît la couleur et pour moi la poésie. Je t'ai déjà dit, je crois, que je suis passionné par l'œuvre du Caravage, précisément parce qu'elle crée une surréalité par le travail sur l'ombre et la lumière, ce que j'essaie de suivre aussi dans ma composition. Lorsque tu parles d'une "oeuvre monumentale," je suis très touché, car tu reprends un terme que l'on applique en général à Marcel Proust ! La fameuse cathédrale de l'œuvre. Et cela me touche beaucoup parce que précisément comme tu le sais Marcel Proust et mon maître à écrire et que ce que j'ai écrit jusqu'ici est en effet monumental ! Merci Léo encore pour ce commentaire si élogieux, qui me touche aux larmes. Merci encore pour tout et à plus tard. Cordialement, Francis Étienne. Puis le soleil de mars découpe sur le sable des anneaux de lumière en forme de retable.