Tout est reflet de temps, tout est miette d’oubli,
Tout se fond dans la nuit sans aucune autre trace
Qu’une flaque de cendre où le bruit de la glace
S’éteint dans le sommeil comme un souffle affaibli.
 
Tout est source de vide et tout être anobli
Pour ses actes de guerre ou pour ses traits d’audace
Perd ses titres de gloire en tombant en disgrâce
Dès que le corps devient du terreau ameubli.
 
Des feuilles de lilas il ne reste qu’une ombre
Dont le parfum vieillot soudainement encombre
Les lambeaux de mémoire et les fonds de tiroirs.
 
Tout n’est que vaine image et que peau de fantôme,
Tout s’efface sans fin sous le tain des miroirs
Même les rais fruités d’un soleil polychrome.
 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbe @2014


Publié le 04/03/2025 / 6 lectures
Commentaires
Publié le 04/03/2025
Ce texte m'évoque le mouvement de passage des souvenirs, leur caractère éphémère, mais aussi l'oubli du passé, remplacé par le vide, qui ne sert pas le présent car il ouvre la porte au retour des erreurs déjà commises. Le passé ne doit ni être étouffant ni être totalement effacé. Merci pour ce texte inspirant Francis Etienne !
Publié le 04/03/2025
Lorsque le tout l’emporte et sème le rien sur sa routé intraitable. Cela me fait penser à un trait d’esprit de Bernard Fontenelle qui écrivait "“Ne prenez pas la vie au sérieux ; de toute façon, vous n'en sortirez pas vivant.”. Ton poème est sans appel et implacable et je suis subjugué par ton écriture qui sculpte dans le roc les vicissitudes d’une vie condamnée à disparaitre. Bravo.
Connectez-vous pour répondre