Prise au moule du sable avec l’éternité
La pyramide effeuille une part du silence
Qui règne sans fléchir au bout d’une potence
Dressée avec respect pour la fraternité.
 
Un lézard d’émail vert ronge la vérité
Comme un jeu de couleurs dont la réminiscence
Teinte les songes morts d’un peu d’érubescence
Si nécessaire encore à toute humanité.
 
Des puits cerclés de vent vident leur sécheresse
Dans des draps de serpents à l’âme enchanteresse
Epuisés au plaisir d’un parfum de venin.
 
Puis la poudre du son recouvre la fortune
Que des cartes de soie élucident chacune
Selon les lois d’un rite au danger saturnin.

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre @2014
 


Publié le 24/02/2025 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 24/02/2025
Le temps a raison de tout sauf des pyramides qui défient l’éternité. Tout semble prendre forme comme le ferait un mirage dans l’esprit de l’assoiffé : des visions aussi belles qu’inquiétantes et mortifères lorsqu’elles se dissipent. Entre enchantement puis sécheresse de l’âme. Merci pour ce beau partage Francis Etienne.
Publié le 06/03/2025
Cher Léo, ton commentaire qui résume avec maestria le sens profond de ce texte, qui pourtant reste assez obscur, malgré les éléments symboliques dont il est composé. Tu le définis comme « un mirage dans l'esprit de l'assoifé » et tu as parfaitement saisi le jeu des visions, à travers celui des mots. Le mot seul de pyramide ouvre un un trésor poétique inépuisable, parce que la pyramide fait partie à la fois de l'illusion puisqu'on ne sait pas grand-chose à leur sujet, ou le peu de choses que l'on connaisse cachent des mystères que l'on sait toucher à l'essentiel de la vie. Le monde des serpents prépare le monde des « cartes en soie ». J'aime beaucoup l'image mirage que tu utilises car elle touche véritablement la réalité poétique de ce texte, où je te l'accorde, la vision du monde « inquiétante » et « mortifère » déroute le lecteur dont la soif tourmente l'esprit. C'est une promenade dans un désert la masse de la pyramide déchire la réalité pour nous faire entrer dans d'autres mystères, de faux mystères ou de vrais rituels de passage. La poésie fait aussi appel à une culture innée en chacun de nous, comme celle par exemple des pyramides, dont tout le monde a entendu parler. Ainsi on peut jouer sur un niveau encore supérieur en poésie qu'est celui de la banalité et de l'l'universalité de la connaissance. Merci encore pour ce commentaire magnifique et les longues routes que tu as ouvertes en moi en me donnant tes impressions devant ce texte. Cordialement, et à plus tard Léo. Francis Étienne. Dans un seau de silence où s'endort l'océan Un un crabe de corail vieillesse à à à au moins deux fauxLe téléphone
Connectez-vous pour répondre