Cette part de soi.

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Je suis là, présentement, dans cet aspect de moi souvent repoussé, tassé, occulté. Dans un court instant s'insinue la possibilité de pouvoir exister tel que je suis, de voir cette part de moi inacceptable, d'y faire une place dans ma vie et peut-être qu'elle en devienne le centre pour un moment. Ce que je repousse de moi est ce que je redoute aussi et curieusement, je n'en suis pas vraiment conscient, probablement des parts de moi enterrées sous le jugement, la culpabilité ou la honte. Parfois, subtilement, je perçois une infime vérité se proposant à mon esprit, comme cherchant à me rencontrer tout en essayant de se soustraire à mon rejet spontané. Si par chance la saisie accueillie de quelques mots de cette ombre se réalise, en même temps le vent bienfaisant de la possibilité de pouvoir exister avec cette part de moi souffle un "j'ai le goût de vivre" sur mon être dans son entier. 

Comment apprendre à aimer ce lépreux qui se cache au fond de soi? Comment accepter cet aveugle qui croit voir? Ce paralysé qui croit éperdument que rien ne marchera dans ses tentatives d'accomplissement? Ce sourd qui n'entends que ses conclusions défaitistes?  Je suis ce dysfonctionnel dans une part de moi, dans une part de moi. Une autre part, capable de s'ouvrir à la possibilité d'une rencontre inattendue avec cette dimension de soi peu connue mais assez évidente à cause de petites expériences parsemées tout au long de notre vie, continue d'espérer dans l'inespérance. J'attends dans le silence l'émergence du rejeté surpris d'un accueil de ma part.


Publié le 26/02/2025 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 01/03/2025
Bonjour et merci Daniel pour ce texte que je perçois comme authentique dans sa tentative, à défaut d’être compris (car on ignore quelle est la nature du rejet), d’interpeller. C’est une souffrance pour beaucoup de personnes de se sentir incomplet, pour bien des raisons différentes. L’humain et la société dans laquelle il évolue sont complexes, et de ce fait, dispose de plein de raisons de n’aller pas bien. L’écriture est l’un des baumes qui apaise. A plus tard Daniel.
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