Le long d’un chemin âpre au flanc d’un froid côteau
Des moines par milliers arpentent un mirage
Eblouis par le ciel où se fige un nuage
Dont la dentelle d’or rehausse leur manteau.
 
Des chaînes de plomb noir ferment un boqueteau
Où paissent des moutons loin de leur pâturage
Que des flammes de sang ont détruit dans leur rage
La veille d’une fête au nom d’un serpenteau.
 
Soudain décomposé par un gant de bourrasque
Les vitraux du levant découvrent sous leur masque
Un visage figé devant l’ombre d’un dard.
 
Les rêves de banquise alourdissent la glace
Puis des poids de papier brodent un étendard
Tendu de bouche en bouche au mépris de la race.
 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre@2014


Publié le 27/02/2025 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 01/03/2025
Je trouve que ton poème s’inscrit dans la continuité du précédent, avec la servitude et une forme d’esclavagisme, ici saisissant parce qu’elle contraint la nature pieuse (le moine) et le nombre qui inquiète (par milliers). La glace qui sait aussi emprisonner et immobiliser renforce cette idée que toute rebellion semble vaine, et qu’une nature supérieure laisse peu de place à l’espoir. Tes images, toujours fortes, ne laissent pas de marbre. A plus tard Francis Etienne:
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