Cher Léo, je comprends ta frustration pour ne pas pouvoir découvrir ce tableau. Il est malheureusement très mal mis en valeur, et il est vrai qu'on ne trouve pas beaucoup du tout de référence à son sujet sur Internet. De fait ce poème est une sorte de commande, que l'on m'a faite. C'est aussi ce que l'écriture permet : la contrainte du sujet. La plupart du temps on écrit avec la solitude d'une vision qui nous est propre. On ne s'impose pas souvent une ligne créatrice. Or travailler sous la contrainte est un exercice particulièrement passionnant. De temps à autre je participe à un atelier d'écriture locale avec un groupe de cinq à dix personnes pour précisément assouplir l'écriture à la contrainte. Le résultat est souvent surprenant, car on s'avance sur des terrains dont on ne connaît pas la solidité, il donne muscle pour ainsi dire l'écriture, sous la baguette rigide d'une consigne quelconque. Je vais te faire parvenir une photographie, très mauvaise, de ce tableau. Son exposition dans un endroit obscur de la basilique Saint-Paul Serge est sujette à des contre-jours, qu'il est presque impossible d'effacer par la photographie. Cher Léo, merci encore de tout cœur pour ta fidélité à partager avec moi des impressions qui enrichissent ma pensée et mon âme d'un rayon qui vient d'ailleurs. Cordialement, F. Étienne. Lorsque la nuit se fond à la mousse d'un astre La lumière ruisselle aux lèvres d'un pilatre
Cher Léo, voilà bien un commentaire qui constitue une magnifique illustration du texte ! Le pouvoir a toujours été, pour moi au moins , un élément essentiel de la poésie, car il exprime la force, sans morale, de nombreuses visions. Le pouvoir n'est pas en soi un élément négatif de la vie, mais il met en valeur une intelligence centrale et directrice. Tous les pouvoirs sont des constructeurs de l'humanité, sans lesquels nous n'aurions que peu ou pas du tout de progrès. Ils sont tous entourés de secrets, d'arcanes, et de professions de foi, qui entraînent le monde entier dans les couloirs de la beauté. Malheureusement le pouvoir est aussi soumis à la tentation et à l'abus. Les Grecs ont créé l'hubris, nous, dans le monde moderne, allons gommer du pouvoir cette limite et c'est pour cela que la civilisation contemporaine stagne et disparait lentement. La poésie est capable de décrire le pourvoi par ses mots, par son audace en équilibre, et surtout par la peinture du beau, et donc du vrai. Tous les pouvoirs terrestres se sont entourés de poésie, sauf ceux dont la cruauté était antinomique de la beauté, que ce soit celui de dictateurs historiques, ou de tyrans de la pensée. Merci Léo. Cordialement, F. Étienne.. Sur la page d'un cœur couverte de blancheur, le poète a tracé un havre de fraîcheur.
Une douce et nostalgique confession poétique qui rappelle que la vie est un cheminement pavé d’émotions et de façon incontournable d’apprentissage. L’humain est si petit comparé à tout ce qui l’entoure, jusqu’aux astres joyeux. Émouvant.
Un poème intense qui me frustre puisque je n’ai pas trouvé dans les recherches le tableau dont il est fait mention avant ton poème. Le seul tableau que j’ai trouvé c’est Tobie et l’ange mais il ne représente absolument pas ce qu’évoque ton poème. On dit que l’on peint avec les mots et tes mots donnent un bel aperçu de cette œuvre divine.
Les arcanes du pouvoir et des desseins troubles dans l’ombre du palais… le décorum est planté administré d’ombres et de lumières à l’issue incertaine. On est pris dans tes filets de l’imaginaire et je découvre le shofar, je t’en remercie doublement.
Souvent il est rattaché à des moments précis de nos vies des chansons ou musiques qui marqueront au fer rouge un souvenir. J’ai été surpris par le laconique “je n’ai pas discuté” en rupture avec l’emphase précédente. Merci du partage.
Cher Léo, merci beaucoup pour ce commentaire, qui m'a particulièrement ému, dans lequel encore une fois ta sensibilité a su toucher mon émotion. La lune, bien entendu, comme chez tous les poètes, est souvent une expression d'une solitude et d'un espoir. Et tes lignes m'ont rappelé immédiatement ce dialogue entre Rodolfo et Mimi dans la bohème de Puccini, lors de leur première rencontre, et dans lequel Rodolfo déclare ":Ma per fortuna è una notte di luna e qui la luna l'abbiamo vicina."(Mais, heureusement,
ce soir la lune luit et la lune, ici, est notre voisine.) puis :"Chi son? Chi son? Sono un poeta.
Che cosa faccio? Scrivo. (Qui je suis ? Je suis un poète. Ce que je fais ? J'écris.Et comment je vis ? Je vis."Est-ce que parce que tu as comparé la Lune à une cantatrice ? C'est probable. Et je ne peux penser qu'à Maria Callas dont toute la vie a été consacrée, malgré les critiques mondaines qui lui ont été adressées, à la musique à l'art et à l'esthétisme de la voix. Son sacerdoce comparable à celui de son héroïne favorite Norma, est incomparable, et je pense que personne d'autre qu'elle n'a su exprimer avec autant de profondeur la solitude et l'espoir. Sa légende témoigne encore aujourd'hui de sa justesse de vue, qu'elle a raffiné jusque dans la moindre des notes qu'elle chantait, par son travail, sa conviction, et sans sacrifice au service de l'art lyrique. Voilà bien une large digression dans lequel ton commentaire m'a guidé et je te merci beaucoup pour m'avoir invité malgré moi à m'y engager avec autant de fougue ! Merci encore Léo pour tes commentaires qui me sont je le répète très précieux. Cordialement, F.
Du cristal scintillant de la bouche de l'aube S'échappe lentement le foufou d'une robe.
Cher Léo,
tu fais de ce texte un éloge si puissant que je ne puis retenir toute l'émotion que ton commentaire me suscite. Comme tu le sais, l'écriture est un travail d'assemblage, de polissage, de mélange, et de maîtrise. Il faut avoir une très grande sensibilité comme la tienne pour pouvoir approcher ce que tu appelles « le fil du poète » qui n'est pas facile à suivre dans cette construction poétique. La plus grande difficulté du poète, est, à mon avis, la disparition ou le maquillage de la pensée, au profit de la sensibilité et du sentiment, deux éléments, que la pensée précisément chasse de sa boîte de couleur. C'est peut-être pour cela, que la poésie demande un apprentissage de la lecture, assez semblable à celui d'une langue étrangère. Il faut en comprendre la syntaxe particulière, le vocabulaire, et les idiomes. Certains lecteurs, comme toi, possède,cette qualité de polyglotte qui facilite la lecture et l'appréciation d'un texte. Cher Léo, merci encore une fois pour toute l'attention que tu portes au texte que je publie. Cordialement, F. Étienne. Au-delà du soleil où se niche le temps Croissent les flammes d'or d'un effrayant titan.
Toute la bonté et la beauté murmure à la lune qu’elle ne sera plus jamais seule. Je la voie comme une diva habitée des songes d’antan, d’une époque faste à présent révolue. Elle n’a plus que le temps comme unique compagnon de route sauf qu’à bien y regarder, c’est tout un ballet poétique qui prend vie et s’anime, pour un nouveau spectacle dont elle sera probablement une cantatrice comblée de n’avoir pas succombé à la vile solitude.
Je suis toujours stupéfait par ta créativité débordante. Tu fais naître des images et des émotions uniques. Ce poème est cousu du fil sincère du poète. Tu livres ton inspiration et assemble toute la puissance des éléments et matériaux qui conjuguent au présent un alliage bien rare, et de fait très précieux.
Cher Léo, merci à toi pour ce commentaire et ton affection particulière pour ce texte. Le mysticisme de la poésie est un des ingrédients de ses sortilèges. Il faut croire pour écrire. Il n'y a pas de page de littérature qui ne soit indépendante de la foi. Tout écrivain est possédé. Il lui faut mélanger des onguents, des poudres et des métaux pour forger une pensée poétique. C'est en cela peut être que le dix-neuvième siècle a inventé la notion de « poète maudit » comme le grand siècle, celle de « classicisme ». L'une et l'autre sont en grande partie des notions justes. Aussi, et tu le sais toi-même, on ressort toujours griffé d'une œuvre écrite, car à force de toucher à la magie de la parole on s'empoisonne lentement et avec suavité. La poésie est un paradis artificiel sans artifice. Merci encore Léo. Cordialement. F. Étienne. Au parfum de la lune et de sa peau de lait Le poète amoureux gribouille un bout de lais.
Cher Léo, toujours sensible à ces dualités qui sculptent l'écriture, tu trouves toujours les mots justes. Si j'avais pu choisir entre l'écriture et la musique j'aurais sûrement été un violoniste plus qu'un poète. J'ai une grande passion pour cet instrument qui permet de faire vibrer les émotions à l'infini, sous le seul doigt de celui qui en joue. Ce n'est pas pour rien, que la réputation de Paganini a toujours été si sulfureuse ! Possession du diable, le violon est aussi une des voix de Dieu, et souvent à travers lui, on voit « des incendies » s'allumer ou des souffles s'éteindre, comme des sorts jetés par l'univers sur notre terre de souffrance et de délices. J'ai toujours, une douleur, quand j'entends le deuxième mouvement du seul concerto pour violon que Beethoven a écrit pour cet instrument. C'est un étrange fait que je n'explique pas, car son génie aurait pu écrire beaucoup d'autres pages pour le violon. Ainsi, en composant un sonnet, j'ai toujours au fond de moi, un violon qui vibre. Merci encore Léo, cordialement, F. Étienne . Silencieusement la source de mon âme Murmure une oraison au coeur de Notre Dame.
Cher Léo, que je suis content que tu aies trouvé dans ce poème c'ette ambiance florentine que tu aimes tant. Florence est certes une des villes de mes rêves, m'empoisonnant avec autant de douceur que Venise. Il n'est pas difficile de se sentir un poète, dans une ville où la beauté et la puissance s'allient pour faire triompher l'esthétisme, comme la loi de. L'Etat. C'est la ville bien sûr des grands Médicis, cette famille qui sema l'or de son goût exquis dans toute l'Europe. C'est la ville du pape Nicolas V qui fonda la bibliothèque vaticane, collectionnant les plus rares manuscrits. C'est la ville d'un pouvoir émergeant de quelques pages de Machiavel, c'est aussi la ville des Guelfes et des Gibelins, de Lucrèce Borgia, des papes jaloux et des artistes à la solde des grands. C'est à Florence que Dante descend les marches de l'Enfer. Quelle merveilleux envoutement que celui des rives de l'Arno et quelle douceur dans ses jardins né de la légende de l'empire romain. Merci encore, Léo, les mots sans aucun doute font communier les âmes sur l'autel de de beauté. Le velours du regard glisse sur l'or d'une ombre En froissant ses couleurs de lumières sans nombre.
Cher Léo, merci encore une fois pour ce beau commentaire ou tu analyses avec justesse toutes les couleurs de ce poème. Il y a toujours dans l'écriture une grande incertitude et souvent, c'est le fil de fer de la poésie qui guide les doigts de celui qui écrit. Contrairement à ce que l'on peut penser, l'écriture n'est pas un exercice de liberté. Bien au contraire, il demande une obéissance totale, comme si sous la dictée d'une invisible main, le poète se pliait à l'exigence d'un maître tyrannique, qui parfois se laisse voir à travers un mot ou une ombre comme ici. Comme tu le dis si bien, il y a toujours quelqu'un en embuscade qui change le cours de l'écriture. Qui est-il ? Ça, c'est un mystère que je ne perce pas encore assez clairement. Peut-être, est-ce mon âme, peut-être est-ce ma conscience, peut-être est-ce un flot de désirs, qui ,lui ,se traduit par ce que tu appelles : « la douceur » ou « la précaution » . Merci encore de tout cœur, Léo. Cordialement, F. Étienne. Paré d'une lumière où baignent les étoiles Le soir endimanché retire tous ses voiles.
Merci infiniment pour votre commentaire tant touchant qu'émouvant. Ravi de voir que le poème vous ait plu. Pour le népenthès, au sens métaphorique, c'est toute substance propre à effacer la tristesse, mais sinon, selon Le Littré c'est un " Remède vanté par Homère contre la tristesse et la mélancolie."
Lorsque la poésie se fait sortilège et élabore avec soin des philtres de toute beauté. J'aime beaucoup la dimension mystique qui se dégage de cette oeuvre dont la nuit et la paix sortent une nouvelle fois gagnantes. Merci Francis Etienne.
Lorsque la bulle de peur s'évanouit pour laisser place au vacarme contenu d'un coeur jusque l'incendie qui défie l'univers...on monte crescendo de ce qui hésite à ce qui s'impose de tout son drame. Heureusement que la nuit et la bénédiction divine apaise grâce aux doux parfum d'un verger généreux.
Je rejoins l'ami Francis Etienne, c'est un magnifique poème proposé et cela ne m'étonne pas du tout qu'il ait été consacré par le prix Léopold Sédar Senghor. Ce poème est envoutant, presque hypnotique, à l'épreuve du temps qui n'a plus aucune prise tant le bien-être est total. A en oublier presque la Népenthès dont je découvre l'existence et qui semble être une plante carnivore. Il y a dans le trop beau le danger qui rode pour l'éternité, pareil aux chants des sirènes... vraiment très réussi, bravo.
Qu'il est bon de s'évader sur des foulées italiennes et quel bonheur de retrouver Florence, qui est à mes yeux la ville la plus somptueuse qui soit, c'est du moins celle qui me correspond le mieux. Où le très beau se mêle aux mystères et aux intrigues comme le suggère ton magnifique poème. Qu'il est bon de voyager à dos de rimes élégantes.
Il y a douceur et précaution sur les pas de loups feutrés et la caresse de la paume de la main, et il n'en serait à moins d'être en alerte lorsque sicaire et vieux tyrans semblent être en embuscade, même si la mort ou l'ivresse semble avoir raison d'eux. j'aime bien cette crête poétique incertaine.
Cher Léo, encore une fois merci pour cette profonde remarque. Tous les éléments dont le poète habille son imagination sont pris dans l'imaginaire et la matière première de la poésie, c'est le cœur du poète. Celui qui écrit a besoin d'un bric-à-brac de mots, comment on peut en trouver dans les coulisses des théâtres et des opéras, où s'entassent toutes sortes d'accessoires, dont le mariage fortuit fait jaillir une musique divine du sifflement d'un accessoiriste, qui y cherche ce que les Anglais appellent : serendipity et que nous traduisons avec balourdise, en français, par sérendipité, ce que peu de gens comprennent véritablement. Pour répondre à la question que tu poses, je dirais simplement que le créateur est un chercheur de hasard, que la création va anéantir, ni l'une ni l'autre ne pourrait régner, sans accepter de partager son indivisible pouvoir. Et cela se rapproche de la conception chrétienne de la Trinité, si difficile à concevoir, dont seules les représentations si diverses en approchent l'essence. Et c'est peut-être pour cela, que nous attribuons à quelques rares poètes, comme Homère, la qualité de « divin ». Les mots, très souvent, contiennent beaucoup plus de matière, que ce que leurs mélodies, leurs images, ou leurs parfums nous ne nous en laissent voir. Or, le travail du créateur, est bien d'en révéler la richesse, la magie, et l'insondable mystère, cette Trinité de la création. Merci encore Léo pour autant de profondeur. Cordialement, F Étienne. La poésie est l'art d'enrober le silence À la couleur des mots qui tremblent d'opulence.
Je ne suis pas étonné que vous ayez obtenu Le prestigieux prix Léopold Sédar Senghor, avec ce poème dont la densité poétique éblouit le lecteur. J'y retrouve cette sensation, que j'ai souvent, en m'endormant, d'un monde où ma pensée s'enroule autour de moi, m'habillant d'une peau, dont j'ignorais l'existence. Bravo pour ce beau texte et merci pour le partage. F. Étienne
Cher Léo,
parfois, j'ai l'impression que tu as des yeux qui lisent si profondément dans le texte que je découvre, ce qu'aveugle j'écris. Merci encore pour ce commentaire. Depuis longtemps, j'ai perdu le poids des mots et je les assemble comme ces jeux, dans lesquels l'esprit guide les doigts vers des lettres, qui composent la lecture de l'avenir et que l'on associe parfois à de la sorcellerie. Il y a en effet dans la poésie une part de sorcellerie : une inexplicable approche du hasard et une incontrôlable rigueur de la précision. Souvent, je traverse des temps, qui musèlent ma main, comme si je ce que j'écrivais navaitr aucune valeur. Ma propre lecture éteint mon écriture. Alors, quand je lis tous tes commentaires, je suis surpris par ce que tu écris et, comme ces schizophrènes, qui souffrent d'un dédoublement de la pensée, je contemple mon visage poétique, dans tes paroles. Oui la poésie, est une plante vivante, qui telle les cactus, croît sous les climats les plus arides, avec cette fragilité et cette décence qui ne fleurit qu'une fois, par an, et bien souvent dans toute une vie seulement. Il faut être très patient pour en cueillir l'image unique et éphémère, une image qui une fois fixée, perd lentement la couleur, le parfum et la rareté de miracles, dont on garde le souvenir à travers les mots, cette pellicule d'une image fugace. Merci Léo. Cordialement, F. Étienne Les larmes de la nuit coulent sur le chagrin, Comme les pas feutrés de jeunes mandarins
Il y a toute la désillusion d’une vie dans ton poème, et pourtant, partout où la bienveillance est, tout est possible. Et si l’on peignait un brin de folie, de plus vives émotions, et bien plus de couleurs, faire de notre présent de nouveaux souvenirs bien plus exaltant. Lorsque notre toile est limitée et bien pleine, alors il ne faut pas hésiter à repeindre par dessus. Merci pour ce poème qui en quelques lignes offre un tableau universel de la vacuité des Hommes.
Se relever et s’en remettre à une puissance supérieure, du chaudron à l’oriflamme et précédemment le blason : la magie opère et livre une nation poétique dont les sujets n’ont pas fini de débattre. Qui de la création ou du créateur règne ? Difficile à dire, probablement parce que l’un n’est rien sans l’autre. Merci Francis Etienne pour tes poèmes qui ne manquent jamais de m’interpeller et de me questionner.
Les chiffres sont accablants et les mascarades politiques en sont les principaux responsables. La religion a une place importante dans le pays, lorsque croire devient la seule source d’espoir…
“La poésie est une plante libre, elle croît là où on ne la sème pas” disait Gustave Flaubert et c’est ce que je pense précisément de ta poésie très cher Francis Étienne. Elle s’impose sur les terres arides du désespoir et des enfers jamais bien loin. Elle sonne la révolte et en appelle à ce qu’il reste d’humain en chacun de nous. Elle n’abdique jamais cette jeune pousse qui pourrait jusqu’à faire basculer l’univers tout entier si on le lui permettait. Merci pour ce nouveau partage.
Cher Léo, comme tu sais dire avec cette brillante intelligence qu'est la tienne, ces choses de la poésie, que le poète lui-même ignore ! Ton rapprochement avec Jérôme Bosch est pour moi la découverte d'une dimension que je ne soupçonnais pas, parce que celui qui écrit n'ouvre jamais les tiroirs de l'écriture. Or, tu lui montres des lettres parfumées, des gants de peau clairs, une épingle à cravate ou la petite clé d'un coffre de palissandre, où le temps est venu ranger l'histoire d'une vie. Ainsi, tu m'enchantes de moi-même. Oui, je suis un conteur, et parfois un prestidigitateur dont le regard plonge le lecteur dans l'illusion qui berce la beauté sous le regard enfantin d'un spectateur, que la splendeur des mots éblouit de sa poudre de vent. Pour écrire un poème, il faut avoir des doigts transparents et une belle cape doublée de satin mauve. On ne joue pas à l'illusion, sans utiliser le mirage. Cher Léo, merci encore de tout cœur, pour construire avec moi, l'arche de mon destin de poète. Cordialement, F. Étienne. Le bric-à-brac d'un cœur enferme dans la nuit la suave douceur de l'aube avant minuit.