L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

 

(Devant un tableau de Nicolas Tournier en la Basilique Saint Paul Serge de Narbonne)

 

La voûte en velours noir sous son plomb de silence

Stagne au-dessus de l’aube grelottant de terreur

Que le lointain désir d’un puissant empereur

Répand comme du sang versant dans l’insolence.

 

Sous un voile en grenade une femme en souffrance

Tisse des mots d’amour dont la soudaine aigreur

Brûle sa peau d’ivoire aux braises d’une erreur

Dont un baiser de paix porte la délivrance.

 

Le saint saisit sans fin la poutre en bois vivant

Car un souffle de vent efface du levant

Une terre ridée à la chair d’émeraude.

 

Dernier regard jeté sur l’ultime abandon

La Vierge Immaculée enchâsse en sa custode

Le fils divinisé par le divin pardon.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist @2024

 


Publié le 17/05/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 17/05/2024
Un poème intense qui me frustre puisque je n’ai pas trouvé dans les recherches le tableau dont il est fait mention avant ton poème. Le seul tableau que j’ai trouvé c’est Tobie et l’ange mais il ne représente absolument pas ce qu’évoque ton poème. On dit que l’on peint avec les mots et tes mots donnent un bel aperçu de cette œuvre divine.
Publié le 20/05/2024
Cher Léo, je comprends ta frustration pour ne pas pouvoir découvrir ce tableau. Il est malheureusement très mal mis en valeur, et il est vrai qu'on ne trouve pas beaucoup du tout de référence à son sujet sur Internet. De fait ce poème est une sorte de commande, que l'on m'a faite. C'est aussi ce que l'écriture permet : la contrainte du sujet. La plupart du temps on écrit avec la solitude d'une vision qui nous est propre. On ne s'impose pas souvent une ligne créatrice. Or travailler sous la contrainte est un exercice particulièrement passionnant. De temps à autre je participe à un atelier d'écriture locale avec un groupe de cinq à dix personnes pour précisément assouplir l'écriture à la contrainte. Le résultat est souvent surprenant, car on s'avance sur des terrains dont on ne connaît pas la solidité, il donne muscle pour ainsi dire l'écriture, sous la baguette rigide d'une consigne quelconque. Je vais te faire parvenir une photographie, très mauvaise, de ce tableau. Son exposition dans un endroit obscur de la basilique Saint-Paul Serge est sujette à des contre-jours, qu'il est presque impossible d'effacer par la photographie. Cher Léo, merci encore de tout cœur pour ta fidélité à partager avec moi des impressions qui enrichissent ma pensée et mon âme d'un rayon qui vient d'ailleurs. Cordialement, F. Étienne. Lorsque la nuit se fond à la mousse d'un astre La lumière ruisselle aux lèvres d'un pilatre
Publié le 21/05/2024
Merci infiniment pour l’envoi du tableau, et ton poème sublime la gravité de l’œuvre. Et j’aime tout autant lire tes retours sur mes commentaires qui sont de fines et passionnantes analyses de l’écriture et de sa créativité.
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