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A pas de loup feutrés le miel d’une cascade  

Coule comme du ciel sur le sang d’un torrent

Qu’un clocher a gravé tout au bord d’un cadran

Sous le poignet de plomb d’un scribe sépharade.

 

Les longues nuits de fer d’une lente décade

Vident leurs sacs d’amour dans les bras d’un orant

Qui fleurit du silence où grouille un vieux tyran

Dont le souffle affaibli meurt comme une chiffonnade.

 

La paume d’une main caresse en ce matin

La joue en pleurs d’une âme au reflet de satin

Qu’un orage de grêle a tenu sous sa serre.

 

Quelques graines de vent volent à grand bruit

Autour des étangs d’or dont une odeur de fruit

Gorgent soudain de vin le gosier d’un sicaire.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2023

 


Publié le 10/05/2024 / 7 lectures
Commentaires
Publié le 13/05/2024
Il y a douceur et précaution sur les pas de loups feutrés et la caresse de la paume de la main, et il n'en serait à moins d'être en alerte lorsque sicaire et vieux tyrans semblent être en embuscade, même si la mort ou l'ivresse semble avoir raison d'eux. j'aime bien cette crête poétique incertaine.
Publié le 14/05/2024
Cher Léo, merci encore une fois pour ce beau commentaire ou tu analyses avec justesse toutes les couleurs de ce poème. Il y a toujours dans l'écriture une grande incertitude et souvent, c'est le fil de fer de la poésie qui guide les doigts de celui qui écrit. Contrairement à ce que l'on peut penser, l'écriture n'est pas un exercice de liberté. Bien au contraire, il demande une obéissance totale, comme si sous la dictée d'une invisible main, le poète se pliait à l'exigence d'un maître tyrannique, qui parfois se laisse voir à travers un mot ou une ombre comme ici. Comme tu le dis si bien, il y a toujours quelqu'un en embuscade qui change le cours de l'écriture. Qui est-il ? Ça, c'est un mystère que je ne perce pas encore assez clairement. Peut-être, est-ce mon âme, peut-être est-ce ma conscience, peut-être est-ce un flot de désirs, qui ,lui ,se traduit par ce que tu appelles : « la douceur » ou « la précaution » . Merci encore de tout cœur, Léo. Cordialement, F. Étienne. Paré d'une lumière où baignent les étoiles Le soir endimanché retire tous ses voiles.
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