A pas de loup feutrés le miel d’une cascade
Coule comme du ciel sur le sang d’un torrent
Qu’un clocher a gravé tout au bord d’un cadran
Sous le poignet de plomb d’un scribe sépharade.
Les longues nuits de fer d’une lente décade
Vident leurs sacs d’amour dans les bras d’un orant
Qui fleurit du silence où grouille un vieux tyran
Dont le souffle affaibli meurt comme une chiffonnade.
La paume d’une main caresse en ce matin
La joue en pleurs d’une âme au reflet de satin
Qu’un orage de grêle a tenu sous sa serre.
Quelques graines de vent volent à grand bruit
Autour des étangs d’or dont une odeur de fruit
Gorgent soudain de vin le gosier d’un sicaire.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2023