L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

Comme un fruit d’or huché sur sa tige de cendre

La fleur et son velours de dentelle et de vent

Tissent la toile bleue au-dessus d'un levant

Qui croque dans la nuit une pomme si tendre.

 

Des confettis de souffre en grain de coriandre

Tachent le bruit joyeux d’un très lointain couvent

Dont les pécheurs parfois recouvrent un divan

Du parfum d’un jasmin aux yeux de scolopendre.

 

Des mots d’amour tremblants écrits par un pinceau

Se posent en silence au cœur d’un grand arceau

Et fondent dans des pots à la couleur du soir.

 

Puis un manteau de soie aux manches de safran

S’ouvre sur la beauté d’un tout jeune varan

Qui passe son chemin comme un vieil encensoir.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2023


Publié le 07/05/2024 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 07/05/2024
Entre le scolopendre et le varan, j'ai eu deux éclairs d'un Jérôme Bosch qui viendraient troubler la quiétude du sacré. Du divin au rampant, une distorsion en suspens. La poésie est seule maître du temps et des images qu'elle peut figer à sa convenance. Tu maîtrises les mots, leurs évocations et très clairement la triste destinée qu'ils savent habilement conter...
Publié le 08/05/2024
Cher Léo, comme tu sais dire avec cette brillante intelligence qu'est la tienne, ces choses de la poésie, que le poète lui-même ignore ! Ton rapprochement avec Jérôme Bosch est pour moi la découverte d'une dimension que je ne soupçonnais pas, parce que celui qui écrit n'ouvre jamais les tiroirs de l'écriture. Or, tu lui montres des lettres parfumées, des gants de peau clairs, une épingle à cravate ou la petite clé d'un coffre de palissandre, où le temps est venu ranger l'histoire d'une vie. Ainsi, tu m'enchantes de moi-même. Oui, je suis un conteur, et parfois un prestidigitateur dont le regard plonge le lecteur dans l'illusion qui berce la beauté sous le regard enfantin d'un spectateur, que la splendeur des mots éblouit de sa poudre de vent. Pour écrire un poème, il faut avoir des doigts transparents et une belle cape doublée de satin mauve. On ne joue pas à l'illusion, sans utiliser le mirage. Cher Léo, merci encore de tout cœur, pour construire avec moi, l'arche de mon destin de poète. Cordialement, F. Étienne. Le bric-à-brac d'un cœur enferme dans la nuit la suave douceur de l'aube avant minuit.
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