Un éclair en bois blanc cloué sur un manège
Ouvre le temps caché par un bout de destin
Que le vent vaniteux pousse vers un festin
Donné devant un lac enrubanné de neige.
Le parfum capiteux d’un soudain sortilège
Crépite dans le soir au regard philistin
Qu’un nain portant de l’eau vers un vieux sacristain
Jette sur le soleil comme un long trait d’arpège.
Parfois dans un boisseau le jet puissant et chaud
D’un lys fait de saphir et de poudre de chaux
Illumine la chair prise aux lacs d’un orange.
Mais dans les bras tendus d’une très belle rose
Plonge soudain la nuit dont tout l’argent arrose
Les plages du silence où se blottit un ange.