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La lune hulule seule au cœur de la banquise

Poussant de son long nez des nuages de vin

Que des larmes en or jettent à un devin

Couvert d’un reflet blanc aux armes de marquise.

 

Des ficelles en soie étreignent dans la bise

Des fagots enflammés par un soleil divin

Dont le feu de saphir plonge dans le ravin

Des étoiles de vent au goût de la cerise.

 

Le monde des bateaux où se beigne le port

Roule d’un corps de bois jusqu’au sable du bord

Et se fond in instant au bruit d’un coquillage.

 

La margelle du temps d’un marbre rutilant

Clot à sa bouche noire un scellé scintillant

Qui se cachettera derrière cette page.

 

 Francis Etienne Sicard Lundquist

 


Publié le 15/05/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 15/05/2024
Toute la bonté et la beauté murmure à la lune qu’elle ne sera plus jamais seule. Je la voie comme une diva habitée des songes d’antan, d’une époque faste à présent révolue. Elle n’a plus que le temps comme unique compagnon de route sauf qu’à bien y regarder, c’est tout un ballet poétique qui prend vie et s’anime, pour un nouveau spectacle dont elle sera probablement une cantatrice comblée de n’avoir pas succombé à la vile solitude.
Publié le 16/05/2024
Cher Léo, merci beaucoup pour ce commentaire, qui m'a particulièrement ému, dans lequel encore une fois ta sensibilité a su toucher mon émotion. La lune, bien entendu, comme chez tous les poètes, est souvent une expression d'une solitude et d'un espoir. Et tes lignes m'ont rappelé immédiatement ce dialogue entre Rodolfo et Mimi dans la bohème de Puccini, lors de leur première rencontre, et dans lequel Rodolfo déclare ":Ma per fortuna è una notte di luna e qui la luna l'abbiamo vicina."(Mais, heureusement, ce soir la lune luit et la lune, ici, est notre voisine.) puis :"Chi son? Chi son? Sono un poeta. Che cosa faccio? Scrivo. (Qui je suis ? Je suis un poète. Ce que je fais ? J'écris.Et comment je vis ? Je vis."Est-ce que parce que tu as comparé la Lune à une cantatrice ? C'est probable. Et je ne peux penser qu'à Maria Callas dont toute la vie a été consacrée, malgré les critiques mondaines qui lui ont été adressées, à la musique à l'art et à l'esthétisme de la voix. Son sacerdoce comparable à celui de son héroïne favorite Norma, est incomparable, et je pense que personne d'autre qu'elle n'a su exprimer avec autant de profondeur la solitude et l'espoir. Sa légende témoigne encore aujourd'hui de sa justesse de vue, qu'elle a raffiné jusque dans la moindre des notes qu'elle chantait, par son travail, sa conviction, et sans sacrifice au service de l'art lyrique. Voilà bien une large digression dans lequel ton commentaire m'a guidé et je te merci beaucoup pour m'avoir invité malgré moi à m'y engager avec autant de fougue ! Merci encore Léo pour tes commentaires qui me sont je le répète très précieux. Cordialement, F. Du cristal scintillant de la bouche de l'aube S'échappe lentement le foufou d'une robe.
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