L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

Burlesque vie d’un joueur de shofar

PARTAGER

 

Dans la cendre d’un jour vous trouverez l’horloge

Que le soleil jeta sur un tapis de lin

Où passe sans un bruit un féroce félin

Que suit un homme nu sous le grain de sa toge.

 

Une voix échappant d’une braise de loge

Encercle de son eau les ailes d’un moulin

Et presse le silence au pied d’un gibelin

Qui trame une vengeance à la porte du Doge.

 

Des gerbes de rumeurs et des nuits en vélin

Répètent les vains mots d’un fameux gobelin

Dont on lisait jadis les rires dans le Tage.

 

Comme une ombre sans fin la lumière du soir

Clôt les derniers instants d’un temps sous le pressoir

Et ficelle des fleurs dans les bras d’un otage.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist @2024


Publié le 16/05/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 17/05/2024
Les arcanes du pouvoir et des desseins troubles dans l’ombre du palais… le décorum est planté administré d’ombres et de lumières à l’issue incertaine. On est pris dans tes filets de l’imaginaire et je découvre le shofar, je t’en remercie doublement.
Publié le 20/05/2024
Cher Léo, voilà bien un commentaire qui constitue une magnifique illustration du texte ! Le pouvoir a toujours été, pour moi au moins , un élément essentiel de la poésie, car il exprime la force, sans morale, de nombreuses visions. Le pouvoir n'est pas en soi un élément négatif de la vie, mais il met en valeur une intelligence centrale et directrice. Tous les pouvoirs sont des constructeurs de l'humanité, sans lesquels nous n'aurions que peu ou pas du tout de progrès. Ils sont tous entourés de secrets, d'arcanes, et de professions de foi, qui entraînent le monde entier dans les couloirs de la beauté. Malheureusement le pouvoir est aussi soumis à la tentation et à l'abus. Les Grecs ont créé l'hubris, nous, dans le monde moderne, allons gommer du pouvoir cette limite et c'est pour cela que la civilisation contemporaine stagne et disparait lentement. La poésie est capable de décrire le pourvoi par ses mots, par son audace en équilibre, et surtout par la peinture du beau, et donc du vrai. Tous les pouvoirs terrestres se sont entourés de poésie, sauf ceux dont la cruauté était antinomique de la beauté, que ce soit celui de dictateurs historiques, ou de tyrans de la pensée. Merci Léo. Cordialement, F. Étienne.. Sur la page d'un cœur couverte de blancheur, le poète a tracé un havre de fraîcheur.
Connectez-vous pour répondre