L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

J’ai souvent froissé l’aube à l’émail de mes dents

Repoussé le désir au bord de la souffrance

Et brisé mon regard sur mes amis d’enfance

Comme on évente un bruit sous des ventaux stridents.

 

J’ai parfois méprisé le goût de ces fondants

Qui mêlent leur parfum à des cœurs sans défense

Et enivrent les sens jusqu’à l’extrême aisance

Laissant leur peau flétrir sur des charbons ardents.

 

Un pas de valse lente accompagne ma vie

Et des bris de cristal bercent mon exuvie

D’un chant crissant parfois dans un bruit de tambour.

 

Mais mon âme voyage au bord d’une gondole

Où le soleil fourbu par une farandole

Rigole de son poids comme d’un calembour.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist @2024


Publié le 19/05/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 20/05/2024
Une douce et nostalgique confession poétique qui rappelle que la vie est un cheminement pavé d’émotions et de façon incontournable d’apprentissage. L’humain est si petit comparé à tout ce qui l’entoure, jusqu’aux astres joyeux. Émouvant.
Publié le 20/05/2024
Cher Léo, comme tu l'écris si bien, nous cheminons tous sur « le pavé des émotions ». Et nous sommes tous des pénitents qui confessons leur douleur, leur joie, leur espoir, mais aussi le tendresse ou leur douceur à des sortes de prêtres invisibles qui rôdent dans l'écriture. Bien entendu, c'est surtout dans la poésie et la correspondance épistolaire que l'homme s'épanche, ouvrant son âme, derrière les grilles des mots, à son lecteur ou à son correspondant. J'ai toujours besoin d'écrire des lettres, et plus récemment des courriels, avec quelques rares êtres, qui m'ont approché. J'ai eu plusieurs correspondances, qui ne serait pas inappropriée de publier. La plus importante a duré des années et se compose de milliers de lettres. Mon goût pour le style épistolaire est indéniable; doit-on y voir ce que tu appelles « un incontournable apprentissage » ? Je crois très sincèrement. Ce qu'on écrit dans l'intimité, un autre, et déjà un brouillon de l'œuvre. C'est pour cela sans doute, que toutes les grandes correspondances nous passionnent. Ce ne sont pas les éléments biographiques qui nous intéressent, mais les sentiments, que l'on retrouvera costumés dans l'œuvre définitive. Je pense par exemple à la correspondance de Marcel Proust ou à celle de Flaubert. Merci encore Léo pour tous ces trésors que tu m'offres. Cordialement, F. Étienne. On déchire parfois un mot qui nous encercle pour desserrer l'éteau d'un invisible cercle.
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