J’ai souvent froissé l’aube à l’émail de mes dents
Repoussé le désir au bord de la souffrance
Et brisé mon regard sur mes amis d’enfance
Comme on évente un bruit sous des ventaux stridents.
J’ai parfois méprisé le goût de ces fondants
Qui mêlent leur parfum à des cœurs sans défense
Et enivrent les sens jusqu’à l’extrême aisance
Laissant leur peau flétrir sur des charbons ardents.
Un pas de valse lente accompagne ma vie
Et des bris de cristal bercent mon exuvie
D’un chant crissant parfois dans un bruit de tambour.
Mais mon âme voyage au bord d’une gondole
Où le soleil fourbu par une farandole
Rigole de son poids comme d’un calembour.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024