On ne se connaît pas Et pourtant, sans effort,
Sans faire le premier pas, On ressent que c'est fort.
Mon cerveau est malade Et il a ses défauts
Mais rien qu’une ballade Ne pourrait rendre faux.
Mon ventre n’est pas plat, On dirait un cali…
Obéron, Obéron,
Ne me fais pas Néron !
Eloigne-moi de Rome
Tant que je suis un homme…
Obéron, Obéron,
Fais de moi Cicéron
Et place dans ma bouche
Tout ce qui mon cœur touche…
Laisse-moi m’endormir
Sans avoir à blêmir,
Sans avoir à frémir,
De ta ve…
Tu étais prisonnière de tes moindres désirs,
Ou même auxiliaire du plaisir.
Car une vie entière sans avoir à choisir
Ne laisse que peu matière à loisir…
Alors tu vis,
Alors tu vis,
Et tu vis tes envies,
Et tu vis tes envies...
Tu bois…
Un peu d’Alpes, de mer et de famille aussi,
Et d’un père, d’une mère toujours présents ici,
Qu’on avance toujours à petits ou grands pas,
On avance tous les jours, on ne recule pas.
Tu avances et pourtant, tu sèmes un peu partout,
De ces grain…
Bienvenue petit ruisseau, plus qu'à trouver les galets.
De ton petit arbrisseau, tu bâtiras des palais !
Bienvenue petite fourmi, demain est dans tes mains,
Tu auras bien des amis, et même parmi les humains !
A peine sortie du couvain,
On a…
Il me plaît de penser
Qu’à force de panser
Mes trop nombreuses plaies,
J’en perds tous mes couplets.
Il me plaît qu'aujourd’hui
Le jour attend la nuit
Pour un peu de douceur
Après cette épaisseur.
Oublions les César
Pour un peu de Mozart,
…
Toi l’issue incertaine, encéphale en folie,
Tu me fais, de mon âme, accepter l’abandon,
Je te dois ma migraine à friser l’embolie
Et cesser d’avancer comme un boustrophédon.
Toi qui n’existe pas mais que je cherche encore
Et que pleure mo…
Par la figue si fraîche et tant de barbarie,
Par la voile qui danse, éclairée de soleil,
Par la source d’eau claire à qui rien ne tarie
Que d’un profond sommeil,
Par le vent qui nous berce et nous monte à la tête,
Par le vent qui nous berce…
Pardon si aujourd'hui je pousse un peu ta pierre
Sans frapper à ton huis : tu n'as plus de paupières.
Je sais qu'en me penchant au dessus de ton coffre,
Entre ces dalles de chant, c'est ton corps que tu m'offres.
La rondeur de ton crâne s'es…
Le temps éteint et tue la flamme du visage
De la grande statue au soir du fond des âges,
Elle en a vu mourir des mois et des années,
Nos ancêtres courir et passer nos aînés.
On regarde devant sans regarder derrière :
Mais qui posait vivant pou…
Toi qui sais appuyer pour faire de la lumière
Où il faut appuyer,
Toi qui sais faire briller la plus sombre chaumière
Qui n’avait plus brillé.
Toi qui trouves tous les confins,
Les méandres confus
De nos esprits sans fin,
De nos esprits…
Que de mélancolie dans un voyage en train,
Que de choses oubliées dans ce passé lointain.
Comme il est loin le temps de ma simplicité,
De ma candeur aveugle, de mes schémas fixés.
Mais la bile est bien là et qu’elle est ténébreuse…
Si un …
De mes yeux opalins à ma barbe salée,
La tristesse a creusé de trop profonds sillons.
J’étais redescendu dans l’immense vallée
Mais c’était sans compter sur quelques tourbillons.
Je te vis t’en aller me laissant solitaire
Sur cette digue mort…
Penché sur l’herbe grasse à mirer sa verdure,
J’avais devant les yeux comme un masque troublant,
Celui qui focalise en cachant la bordure
Et présente à l’envie un air de faux-semblant.
Mais au détour d’un brin, je vis une échaudure
Qui fit rom…
Par la brume enlacée aux effluves austères,
J’attends.
J’attends que ton esprit enfin calme ma faim,
Que le frimas se lève jusque dans mes confins
En mêlant délicat les couleurs aux parfums.
J’aspire à cet état depuis quelques années
Mai…
Mes migraines ne sont que de longues errances
Qui ne mènent nulle part et puis change de sens
Sans que je sache encore où j'en étais naguère.
Mes migraines ne sont que de ces sales guerres.
L'inconscient qui parle et qui parle toujours
Et r…
Je vivais de Bohème au gré des contre-vents
En mettant en poème ces temps de tant d'avant
Mais je ne voyais plus où porter mon salut
Et un matin pourtant que je n'attendais pas
Je compris en partant qu'à coté de mes pas
Ma main s'accompagna…
Tu te coiffais la frange, jouais du coton-tige,
Que la femme est étrange en son corps callipyge,
Tu fardais tes paupières,
Et je te regardais peaufiner ta beauté
Appuyé que j'étais sur le mur d'à coté,
Oui, sur le mur en pierre.
Regarde-mo…
Sur une chaise, assis, dans une cave humide,
Je fixe devant moi jusqu’à la cécité,
Un verre opaque et vieux sous la flamme timide
Qui danse, lentement, sans trop d’intensité.
Le verre est là, posé, sur cette table vide.
Le temps ôta bien tôt …
Douce frimousse sous les draps blancs
Souffle tremblant sous les draps-housses
Douces secousses dessous moulants
Gestes troublants lente rescousse
Et faux-semblants
Et je te vois t’en aller
Pour revenir à nouveau
Comme une vague salée
De…
J’étais le creux dessein, l’usagé, le barbon,
Le chaos résolu, l’évidé, l’anémie,
Le paradoxe assis sur mon front de charbon,
Et hurlant dans le vent mon « Fire, walk with me! »
Car l’opium n’est plus que de l’ylang-ylang :
Son effluve s’étei…
Le souffle du dragon pour qui le sent encor,
Peut frapper dans le sang, en lettre majuscule,
De son nom rougeoyant, l’ensemble du décor,
De l’aurore mystique à l'ardent crépuscule.
Quand les dieux nauséeux s’en vont à l’horizon,
Éreinté de me…
Oh ! Je vous remercie D’entrouvrir mon recueil,
Et vous accueille ici : Vous êtes sur mon seuil.
Éteignez la lumière, Parcourez ce chemin
Comme on lisait hier Les dorés parchemins,
Les métaux dévorés De secrètes eaux-fortes
Aux dessins abhorrés……
Si la lune n’est pas, dans un brouillard épais,
Je m’abreuve et me soûle à ce doux sang qui coule,
Et de votre charogne, avide, me repais.
Si la lune n’est pas, je deviens une goule.
Si la lune est un peu, je hurle impunément,
Je dévore et dé…
Comment pourrais-je voir le cube d’Urbicande,
La conque de Ramor, l’immense Point Central
Ou les rêves dorés des fous de Samarcande
S’ils n’occultaient en moi ce vide sidéral?
Daar ou Vinéa, Discret de la Murène,
Ou même Aldébaran, Bételgeuse…
Que reste t’il hélas de ces canots sacrés
Qui habitaient la berge à la felouque agile,
De ces rois-pharaons, ces ornements nacrés,
Ces palais de granit, ces ateliers d’argile ?
Que reste t’il hélas de ces grands monuments
Dont on ne connaît p…
Je suis le thaumaturge au bord du précipice
Dont le vide myrteux a collé le regard,
J’ai traqué l’avenir, j’ai joué l’aruspice,
Mais jamais je ne vois au-delà du Midgard.
Les Nornes m’ont vaincu : mon destin se dérobe.
J’ai cherché tant et ta…
Quand j'étais un enfant, à l'orée de ce bois,
J'avançais tel un faon, scrutant tout, aux abois…
M'arrêtant de marcher, assis sur le chemin,
J'essuyais de mes mains mes deux pieds écorchés.
Furent ainsi écartées toutes les prédations...
Quelle be…
En regardant au loin, c’était le gros orteil,
La phalange distincte et ses autres comparses.
J’en sentais chaque corps et chaque ongle pareil
Et sentais les métas se rattacher aux tarses.
En montant doucement le long du tibia,
La fibula fixée…
L’arôme opiacé de ma folle raison
Avait tant su m’emplir et créer l’embolie
Qu’elle en perdit son souffle et son exhalaison,
Ne laissant que l’odeur de la mélancolie.
Ce parfum désuet, ce reflet suranné,
Fomentait en mon cœur un dessein hermétique.…