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Au lecteur

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Oh ! Je vous remercie D’entrouvrir mon recueil,

Et vous accueille ici : Vous êtes sur mon seuil.

Éteignez la lumière, Parcourez ce chemin

Comme on lisait hier Les dorés parchemins,

Les métaux dévorés De secrètes eaux-fortes

Aux dessins abhorrés… Et franchissez ma porte !

Marchez dans l’inconnu Vers ce point qui scintille :

C’est la flamme ténue De mon âme qui brille.

 

Laissez-vous de torpeur Lentement envahir.

Oh non, n’ayez pas peur ! Je ne peux vous trahir :

Prenez donc mes larmes, Regardez les éclore,

Déposez là vos armes A jamais indolores.

Le décor indistinct Doucement évolue,

Votre monde s’éteint Et votre temps n’est plus,

Je m’éveille au trépan Comme une floraison

Qui s’étend et s’épand. Entrez en ma maison.

 

Ne soyez pas si blême Ou vous serez perdu

Car je le suis moi-même En cet esprit tordu.

Laissez-le vous conter De son inconscient

Laissez-le vous conter Qu’il est omniscient

Laissez-le vous vanter De sa sérénité

Laissez-le vous chanter De ses ambiguïtés,

Du trop grand réservoir De l’ondoyant barrage,

C’est l’immense exutoire De ses joies, de ses rages.

 

Personne n’est serein Et vous l’aurez compris,

Vous entrez dans l’airain D’un douloureux esprit,

Mais laissez-vous guider, Gardez votre candeur :

Sous les couches oxydées, Se cachent des splendeurs

Qui n’ont que l’artifice De la sincérité :

C’est là le sacrifice De la nue vérité,

Vous entrez dans la cour De ce grand labyrinthe

Amis, Lecteurs, Amours, Découvrez-moi sans crainte...

 

De par cet incipit, Vous êtes prévenu

Des teneurs des pépites, Qu’elles soient pures ou grenues,

Et comme le chardon, Un jour, a dû éclore,

Il y a du charbon Comme il y a de l’or.

C’est pourquoi de mon crâne Aux confins de mes pieds,

De mes mots filigranes Couchés sur le papier,

De mes doigts imprécis Et ma voix hésitante,

J’épands ma vie ici, Vous l’offre pénitente

Comme un oiseau peureux Qui ne veut qu’être heureux.


Publié le 03/11/2024 / 9 lectures
Commentaires
Publié le 03/11/2024
J’aime bien commenter également par la fin ; et si tout partait de la fragilité des êtres qui n’ont pour seuls équipements qu’un assemblage de mots. Un alliage salutaire.ayant permis de déposer les (L)armes. Déserrer les poings et l’orgueil dans l’espoir d’un jour permettant le renouveau. J’aime beaucoup, merci Perthro, c’est encore emprunt d’une grande sensibilité.
Publié le 04/11/2024
Bonsoir Léo. Merci pour ces encouragements! En vérité, c'est devenu là aussi une chanson mais je ne l'ai jamais enregistré. Elle reste donc dans ma tête pour le moment.
Publié le 04/11/2024
Bonjour Perthro ! votre poème donne envie de vous découvrir, c'est une belle invitation. Les majuscules au milieu des vers m'ont surprise mais peut-être que cela est fait exprès, conformément à la forme que vous avez choisi. Enfin, sachez que votre esprit n'est pas le seul à être douloureux, ce qui fait que votre sensibilité me touche. Merci pour le partage !
Publié le 04/11/2024
Bonjour Lucie, les alexandrins que j'ai écris riment à l'hémistiche ce qui ne se fait pas trop. Je me suis donc dit que c'était plutôt des hexasyllabes. Je les ai donc écrit avec des majuscules dans ce but. Je ne sais pas si cela est bien clair... Toujours est-il que je vous remercie pour votre commentaire, il est encourageant!
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