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Imagination

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Quand j'étais un enfant, à l'orée de ce bois,

J'avançais tel un faon, scrutant tout, aux abois…

M'arrêtant de marcher, assis sur le chemin,

J'essuyais de mes mains mes deux pieds écorchés.

Furent ainsi écartées toutes les prédations...

Quelle belle liberté que l'imagination.

 

Où donc est la clairière que l'on m'a tant vanté ?

Envies, espoirs, prières : il faudrait l'inventer…

Il nous est nécessaire pour se construire une île

D'être un peu juvénile et d'être un peu corsaire,

De la virginité et quelques illusions,

Quelle belle liberté que l'imagination.

 

Quelques branches par-ci, des brindilles par là,

De ces feuilles durcies, croisées en entrelacs,

Je ferai la litière en haut de mon donjon,

Et je mettrai des joncs ou bien de la bruyère

Pour masquer la clarté de mon habitation.

Quelle belle liberté que l'imagination.

 

Du fond de mon abri, l'avenir est sans borne :

Le tout petit cabri a de sublimes cornes.

En dehors de la piste, on est fort et pourtant,

Qui se croit important a souvent les yeux tristes...

Pour me réconforter de la situation,

Je loue la liberté de l'imagination…

 

Et je sors aux abois de l'orée de ce bois...

 

Ecouter la chanson : https://soundcloud.com/perthro/imagination


Publié le 14/10/2024 / 15 lectures
Commentaires
Publié le 15/10/2024
Un texte vraiment très bien rythmé pour célébrer le refuge de notre enfance, celui qui protégeait, propice au calme et à l’évasion,, propice à l’élaboration des rêves les plus vastes, de l’imaginaire salvateur pour corriger un monde d’ennui… j’ai le sentiment que ce refuge devenu adulte a pris la forme de l’écriture, et j’espère vraiment que le peuple des mots sera ce carrefour emprunté par les rêves et imaginaires qui résistent à l’âpreté d’un monde qui doute. Merci Perthro, je crois que tu peux en cliquant sur la fonctionnalité en forme de planète dans l’éditeur de texte, pouvoir y coller ton lien va voir dans mon texte (les rêves égarés) pour voir ce que cela donne. À plus tard.
Publié le 15/10/2024
Merci pour ce commentaire. C'est tout à fait ça, le refuge de l'enfance...
Publié le 15/10/2024
C'est joli, on dirait les chants de l'innocence. Un séjour de joie toujours disponible au fond du coeur se trouve encore à portée de plume.
Publié le 15/10/2024
C'est étrange comme un texte sur l'imagination est progressivement devenu un texte sur l'innocence. Souvent, ma plume prend une direction bien différente de celle de mon cerveau : je commence quelque chose et en termine une autre.
Publié le 16/10/2024
Je voulais juste dire que le poème m'apparaît dans la veine des chants de l’innocence de William Blake. En réfléchissant, le rythme et la musique me laissent le même sentiment de légèreté qu'une poésie de ce recueil. Je reprends mon livre et oui, dès l'introduction, Blake est musical aussi et j'y trouve des images naturelles aussi et des paysages "Piping down the valleys wild/ Pinping songs of pleasant glee/ On a cloud I saw a child/ And he laughing said to me...
Publié le 16/10/2024
Sur la page traduite, c'est moins musical forcément mais comme dans le premier poème sur le changement d'état qui fait transhumance rythmée par la clarine, il y a la nature présente aussi chez Blake: "Par les vallées sauvages je jouais/ Sur ma flûte des chants d'heureuses harmonies/ Quand je vis sur un nuage un enfant/ Qui en riant me dit/ "Joue une chanson sur un Agneau! Aussi, je jouai en sainte joie (...) "Joueur de flûte, assieds-toi, écris un livre que tous pourront lire". Il disparut de ma vue/ Je saisis un roseau creux/ Et je taillai une plume, Et je teignis l'eau claire/ Et j'écrivis mes chants joyeux/ Pour la joie de chaque enfant/... Bref, ça produit la même impression de lecture sur moi, je trouve cela particulièrement frais et désaltérant. Donc, ça me semble peut-être innocent parce que ça laisse joyeux et léger. Ça n'enlève rien à votre propos sur l'imagination et ses pouvoirs.
Publié le 16/10/2024
J'aime beaucoup ces commentaires. Je dois bien avouer que je n'ai pas forcément cherché tout cela en écrivant mais mon inconscient parle par ma plume. Je voulais dire par mes propos précédents que bien souvent, j'ai besoin d'écrire en suivant une idée mais cette idée dérive et je me retrouve avec un texte parfois assez éloigné du projet initial, ce qui peut être assez agaçant de prime abord... Mais je laisse à cet inconscient le soin d'écrire pour moi. Je suis donc touché de me retrouver dans une comparaison à Blake... Merci!
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