Que reste t’il hélas de ces canots sacrés
Qui habitaient la berge à la felouque agile,
De ces rois-pharaons, ces ornements nacrés,
Ces palais de granit, ces ateliers d’argile ?
Que reste t’il hélas de ces grands monuments
Dont on ne connaît plus que le dédicataire
Par un cartouche ici, par là, des arguments,
Et partout cependant, du sable et de la terre ?
Un nom sur un portique ? Un visage abîmé ?
Qu’est ce donc trois mille ans de l’écho déprimé
Qui résonnait : un sanctuaire, une cannisse ?
Nous allons de l’avant, avançant pas à pas,
Nous allons de l’avant, ne nous retournant pas :
Le temps est un désert de mort et de silice.