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Que reste t'il hélas

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Ce texte participe à l'activité : Ecrire une poésie en alexandrin

Que reste t’il hélas de ces canots sacrés

Qui habitaient la berge à la felouque agile,

De ces rois-pharaons, ces ornements nacrés,

Ces palais de granit, ces ateliers d’argile ?

 

Que reste t’il hélas de ces grands monuments

Dont on ne connaît plus que le dédicataire

Par un cartouche ici, par là, des arguments,

Et partout cependant, du sable et de la terre ?

 

Un nom sur un portique ? Un visage abîmé ?

Qu’est ce donc trois mille ans de l’écho déprimé

Qui résonnait : un sanctuaire, une cannisse ?

 

Nous allons de l’avant, avançant pas à pas,

Nous allons de l’avant, ne nous retournant pas :

Le temps est un désert de mort et de silice.


Publié le 21/10/2024 / 45 lectures
Commentaires
Publié le 21/10/2024
Franchement bravo pour ce sonnet à la demande de magnifique facture. A part « Qui résonnait : un sanctuaire, une cannisse ? » il me semble dans l’attente du retour de Francis Etienne que tout est impeccable techniquement, que ce soit dans le bon usage des césures et la justesse des pieds.mais brève de technicités, surtout que je ne suis que novice en cet exercice, c’est aussi le fond que j’ai beaucoup aimé. Qu’en est-il du faste et des civilisations passées ? La modernité semble comme tu le dis si bien aller de l’avant pour le meilleur et souvent pour le pire. Avec un dernier vers qui emporte tout sur son passage. Chapeau l’artiste, tu es vraiment épatant.
Publié le 22/10/2024
Merci pour ce commentaire très encourageant! Ces alexandrins m'ont rappelé des souvenirs. Je n'en fais plus beaucoup aujourd'hui. Ah, ce fameux vers... J'ai voulu, comme les romantiques, faire un trimètre, c'est à dire 4 - 4 - 4. Ça permet un vaste enjambement et casse le rythme. Mais c'est vrai qu'en poésie classique, il n'est pas toujours accepté de placer deux césures au lieu d'une. A suivre donc...
Publié le 24/10/2024
Je découvre l’existence du trimètre. C’est incroyable la poésie, et encore plus bravo à toi pour ta maîtrise de l’écriture qui n’en oublie pas d’y mette beaucoup d’émotions et de sensibilité. Merci Perthro d’écrire avec nous.
Publié le 24/10/2024
Bravo Perthro! Moi aussi j’apprécie le rythme ternaire des alexandrins chez Hugo et même les fantaisies en 5/7. :-) D’ailleurs, en parlant de trimètre, voici le lien vers le livre de Laurent Jenny de 2003 concernant les métamorphoses de la versification et de l’alexandrin. Je trouve que cette référence pourrait aider chaque lecteur qui le souhaite à aiguiser sa lecture des poésies. Je n’en écris pas plus sur la tienne car d’autres ont dit mieux ce que je ne saurais exprimer plus élégamment. En voici plus pour les lecteurs qui voudraient s’essayer à en écrire comme toi: https://www.unige.ch/lettres/framo/enseignements/methodes/versification/vrintegr.html enfin pour ceux qui nous lisent et voudraient s’exercer avant de se jeter à l’eau en publiant ici: https://www.unige.ch/lettres/framo/enseignements/methodes/versification/index.html
Publié le 24/10/2024
Bonjour Myriam, merci pour ces liens que je m'en vais visiter !
Publié le 22/10/2024
Bonjour, vous m'avez emmenée en Egypte, avec vous, grâce à vos mots, et, j'ai beaucoup apprécié le voyage ! Merci.
Publié le 23/10/2024
Bonjour, ce fut un plaisir!
Publié le 22/10/2024
cher Perthro Lire votre sonnet a été pour moi une grande source de joie. Vous maîtrisez l'art du sonnet à la perfection et je commencerai par un commentaire technique, car votre facture est parfaite et donc il n'y a pas grand-chose à dire. Vous avez respecté la structure du sonnet en deux quatrains et deux tercets, vous avez écrit des alexandrins parfaits respectant la césure et toutes les rimes sont justes. Vous respectez même les mots pluriels rimant avec des mots pluriels, ce qui est extrêmement rare dans la composition des sonnets actuels. Vous rimes sont riches, et vous avez choisi les rimes embrassées pour les quatrains, ce qui donne une ampleur à votre texte. Étonnamment, vous avez introduit un trimètre dans le premier tercet, ce qui produit l'effet d'un temps syncopé en musique, y ajoutant très habilement un enjambement, et c'est vrai que l'on passe de la musique de Mendelssohn, à la musique de Ravel dans ce tercet. J'aime beaucoup cette rupture de rythme qui reste techniquement absolument parfaite; voilà pour le côté technique. Sur le fond du poème, vous avez choisi pour les deux quatrains des questions, comme des contemplations. Vous n'êtes pas sans me rappeler Lamartine. En promenant votre regard avec ces questions vous énumérez toute l'Egypte et sa grandeur que je vois apparaître comme dans un livre d'images. Le premier tercet restant sous forme de questions intensifie l'émotion, et, le souffle que vous abrégez non seulement par le premier vers mais surtout par le dernier vers en trois trimètres traduit l'émotion palpable de l'homme en face des ruines d'une civilisation grandiose. Dans votre dernier tercet, avec ce nous si marquant, vous nous guidez, palpitant, vers le dernier vers, qui comme dans tous les bons sonnets, est un vers plus puissant que les autres, une sorte de conclusion en apothéose. Comment pourrais-je vous féliciter pour la très haute qualité de votre écriture et votre connaissance absolue du sonnet, sinon en vous remerciant d'avoir participé à cet atelier et donné aux autres lecteurs un magnifique exemple d'une écriture classique parfaite ? Merci beaucoup pour votre générosité et pour nous avoir offert un travail de cette qualité. Je vous rappelle que je vous enverrai un exemplaire du « voyage bleu » quand vous aurez communiqué votre adresse à Léo qui me la fera suivre. Ce sera un plaisir immense de vous en offrir la lecture et de vous remercier par là pour votre participation à cet atelier, dans lequel j'ai eu le plaisir de croiser tant de belles compositions. Très cordialement, Francis Étienne
Publié le 23/10/2024
Bonjour, merci pour votre commentaire très disert et enthousiaste! Il me plaît de lire une analyse aussi poussée que la vôtre. J'écris aujourd'hui avec beaucoup moins de rigueur que dans ce sonnet mais j'en apprécie les règles pour les avoir utilisées naguère. La poésie classique m'a appris à écrire et j'aime toujours la lire. A bientôt donc de vous lire!
Publié le 24/10/2024
Un silence qui nous interpelle depuis des centaines d'années, fastueux et lointain, mystérieux et opaque. A la fois proche et insaisissable. Les nombreux points d'interrogation de votre sublime poème nous renvoie à toute cette connaissance muette qui nous échappe.
Publié le 24/10/2024
Merci pour votre commentaire! C'est vrai que le questionnement est et sera toujours là, et heureusement! C'est la source d'une grande fascination...
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