Changement d'état II : Tristesse

PARTAGER

De mes yeux opalins à ma barbe salée,

La tristesse a creusé de trop profonds sillons.

J’étais redescendu dans l’immense vallée

Mais c’était sans compter sur quelques tourbillons.

 

Je te vis t’en aller me laissant solitaire

Sur cette digue morte à mon corps enragé.

Je ne pus que gémir et rester sur la terre,

J’ai trop fermé les yeux et pas assez nagé.

 

Mais si la mer est bonne et la brise sereine,

Les quelques cris du cœur n’ont pas beaucoup d’écho.

Du sommet du Pharos et loin de ta carène,

Que valent quelques cris contre le Sirocco ?

 

De mon esprit lassé, tu sus trouver l’essence

En devenant alors un omphalos sacré.

Mais l’ombre offrit mon cœur à la déliquescence,

Et je fondis sur place en ce fluide nacré :

 

Cette mer que tu pris est une mer de larmes.

Je sentis de mon corps l’approche du cercueil,

Le bras gelé, la main raidie et les doigts parmes.

J’aurais dû savoir être à l’abri de l’écueil.

 

Ainsi le cœur funeste et rempli de tristesse

Je voyais disparaître un fabuleux opus

Sur ce navire, au loin, prenant de la vitesse,

Me laissant seul ici, sans Habeas corpus.


Publié le 06/01/2025 / 6 lectures
Commentaires
Publié le 08/01/2025
Lorsque les éléments se liguent de toute leur puissance pour mettre â l’épreuve le modeste humain. C’est un peu comme David contre Goliath et c’est ce que je trouve beau : de toute sa faiblesse l'humain par sa résilience et son abnégation n’est pourtant pas couché. C’est héroïque de braver tant d’afflictions. Merci Perthro.
Publié le 10/01/2025
Merci Léo pour ton commentaire. Lorsque les éléments se liguent, on ne peut rien faire, effectivement. Mais on peut essayer de s'adapter.
Connectez-vous pour répondre