Par la brume enlacée aux effluves austères,
J’attends.
J’attends que ton esprit enfin calme ma faim,
Que le frimas se lève jusque dans mes confins
En mêlant délicat les couleurs aux parfums.
J’aspire à cet état depuis quelques années
Mais le temps fait des fleurs des corolles fanées.
Mon âme est étrangère aux affres cutanées :
Elle n’attend plus que toi comme un succédané.
Et dans le vent glacé d’un matin solitaire,
J’attends.
J’attends que ta chaleur apaise ma banquise,
Et j’attends cette aura infiniment exquise
Parce que l’âme est triste et que tu l’as conquise.
Et alors que je fonds et qu’apparaît la terre,
J’attends
J’attends tous ces instants ravis au gré du vent,
Et la brume enlevée et le soleil levant,
J’attends tous ces instants puisque je suis vivant.