J’écarte les bras et la pluie
Lave mon esprit qui s’endort.
Rosée perlante dans la nuit,
L’eau coule le long de mon corps.
Ma tête tournée vers les cieux,
Éclairée d’un rayon de lune,
Je garde ouvert en grand mes yeux
Qui alors perdent leur rancune.
Mon visage alors se dessale
Sous les tendres flots des nuages.
Et la forêt, si abyssale,
S’embrase parfois dans l’orage.
Je suis pied nu sur l’herbe humide
Au milieu de cette clairière,
Et le soupir d’un vent timide,
Me murmure tous ces mystères.
Et je comprends ce qu’il me dit,
Pourquoi il va, pourquoi il vient,
Pourquoi il part et ce qu’il fuit :
Aucun endroit ne lui convient…
Mais le vent ne peut s’encager,
Alors, miteux, pauvre et sans arme
Continuant de voyager,
Il se répand en pluie de larmes.
Toi l’étranger qui, par hasard,
Sens un doux souffle qui l’effleure
Se transformer en un blizzard,
Dis-toi que c’est le vent qui pleure.