Si la lune n’est pas, dans un brouillard épais,
Je m’abreuve et me soûle à ce doux sang qui coule,
Et de votre charogne, avide, me repais.
Si la lune n’est pas, je deviens une goule.
Si la lune est un peu, je hurle impunément,
Je dévore et détruis, je mets tout en charpie,
Je transforme la vie en immonde excrément.
Si la lune est un peu, je me change en harpie.
Si la lune est beaucoup, donnez-moi cet enfant,
Je l’emporte si haut qu’il en a le vertige,
Je vous le rends livide, anémique, étouffant.
Si la lune est beaucoup, je ne suis qu’une stryge.
Mais si la lune est trop, je suis des plus sereins,
Apathique au dehors, en pleine anorexie,
Je déguste mon rêve en mes draps souverains.
Mais si la lune est trop, je suis l’ataraxie.