Sur une chaise, assis, dans une cave humide,
Je fixe devant moi jusqu’à la cécité,
Un verre opaque et vieux sous la flamme timide
Qui danse, lentement, sans trop d’intensité.
Le verre est là, posé, sur cette table vide.
Le temps ôta bien tôt toute nécessité
A ce récipient : que le temps est avide,
Il ôte à qui le prend toute sa densité.
Assis dans cette cave à regarder la coupe,
La flamme oscille et danse et l’ombre s’en découpe...
J’en omets la blancheur et le froid qui m’atteint.
Assis sur cette chaise à fixer le calice,
Mon esprit s’est perdu dans ce verre en silice...
J’en omets la bougie et la flamme s’éteint.