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Lames libératrices

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J’étais le creux dessein, l’usagé, le barbon,

Le chaos résolu, l’évidé, l’anémie,

Le paradoxe assis sur mon front de charbon,

Et hurlant dans le vent mon « Fire, walk with me! »

 

Car l’opium n’est plus que de l’ylang-ylang :

Son effluve s’éteint ainsi que sa maîtrise,

Il ne reste plus rien, que le yin sans le yang,

Et ce n’est plus qu’un souffle, une odorante brise.

 

Je suis ce soliloque à mon cerveau confus

Qui crie en la tornade à ce vent qu’on écoute

Mais j’ai perdu mon flegme et mon destin diffus :

Lentement disparaît de ma joue une goutte.

 

Et ce couteau rétif qui m’a tant obsédé

Par son fil idéal et sa lame infinie

Avait fait scintiller sur mon front possédé

Les reflets purpurins du sang d’une Érinye.

 

Ô vous, obsidienne, acier, airain ou fer,

Vous, toujours attentifs à briser l’équilibre,

Vous avez de ma vie éliminé l’enfer :

Mon front est avenant et mon cœur un champ libre.


Publié le 13/11/2024 / 6 lectures
Commentaires
Publié le 15/11/2024
Tout en musicalité et en sonorités, pour un texte tout en douleur jusque là libération . Il est émouvant ton poème parce que l’on porte le fardeau en même temps que le narrateur, on lutte dans ses pas et le souffle qui renaît confine à une forme de rédemption. Merci de ce nouveau très beau partage Perthro.
Publié le 18/11/2024
Merci pour ce commentaire, cela me plaît de lire que mon texte est musical et sonore puisque je l'ai lui aussi mis en musique mais pas enregistré malheureusement... Bientôt peut-être?
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