J’étais le creux dessein, l’usagé, le barbon,
Le chaos résolu, l’évidé, l’anémie,
Le paradoxe assis sur mon front de charbon,
Et hurlant dans le vent mon « Fire, walk with me! »
Car l’opium n’est plus que de l’ylang-ylang :
Son effluve s’éteint ainsi que sa maîtrise,
Il ne reste plus rien, que le yin sans le yang,
Et ce n’est plus qu’un souffle, une odorante brise.
Je suis ce soliloque à mon cerveau confus
Qui crie en la tornade à ce vent qu’on écoute
Mais j’ai perdu mon flegme et mon destin diffus :
Lentement disparaît de ma joue une goutte.
Et ce couteau rétif qui m’a tant obsédé
Par son fil idéal et sa lame infinie
Avait fait scintiller sur mon front possédé
Les reflets purpurins du sang d’une Érinye.
Ô vous, obsidienne, acier, airain ou fer,
Vous, toujours attentifs à briser l’équilibre,
Vous avez de ma vie éliminé l’enfer :
Mon front est avenant et mon cœur un champ libre.