On ne se connaît pas Et pourtant, sans effort,
Sans faire le premier pas, On ressent que c'est fort.
Mon cerveau est malade Et il a ses défauts
Mais rien qu’une ballade Ne pourrait rendre faux.
Mon ventre n’est pas plat, On dirait un calice,
Mes cheveux ne sont là Qu’autour d'un crâne lisse,
Serais-tu de ce monde Pour vieillir avec moi?
Comme une queue d'aronde? Comme une reine, son roi ?
Mais que l’on soit d’étain Ou que l’on soit de plume,
Une flamme s’éteint Quand une autre s’allume,
Ne pas aller trop vite Laisser faire le temps,
Que les murs, on évite, Et qu'on dure longtemps.
Laisse-moi de ton front Alléger les souffrances
Sans te faire d’affront, Sans te faire d’offense.
Pour toi qui es là-bas Quand je ne suis qu’ici,
Pour que ce ne soit pas Qu’une péripétie,
Regarde un peu ma main Qu’en amont je te tends,
En amont du chemin, Regarde, je t’attends.