Cher Léo, merci, merci encore pour ton commentaire, qui ouvre une nouvelle dimension de l'écriture. Oui il y a une forme d'inertie dans la lutte comme dans la réalité et donc dans la poésie aussi. L'ombre des mots est aussi redoutable que le mot lui-même. La poésie est l'art de jouer entre l'ombre et le soleil, entre le savoir et l'ignorance, entre la splendeur de la vue et la cécité, entre le plaisir et l'image de la chair. Le plus important dans la poésie c'est de ciseler les mots dans la matière du monde. Personne ne comprend ce qui se passera après la mort, mais personne ne sait ce que est la mort, si ce n'est le poète, celui qui creuse en permanence le magma en fusion, dont seuls les mots nous rapportent la réalité. « C'est une alternance de lutte et d'existence » qui nous guide à travers l'obscure vérité de nos vies. Ainsi, prenant entre les doigts le fil de nos destins, nous tissons la toile de l'humanité. Oui, le décorum envahit nos vies, les aveuglent comme des prismes définissant les sept couleurs de de l'arc-en-ciel, oui, le poète est celui qui traverse le temps, ces couches de mémoire, et son profond danger. Le poète n'écrit pas par plaisir, il écrit comme un messager, sans savoir ce que contient le message. C'est là le cœur même de la poésie. C'est ainsi en tout cas, que moi, égoïstement, je le vis. Merci Lao pour les efforts inconsidérables que tu fais pour faire progresser non seulement le site, mais l'écriture, la mienne y compris. A plus tard, Léo .Cordialement, Francis Étienne. On ne fuit 'le temps en vidant la mémoire, car on trouve souvent de l'or dans une armoire.
Un petit texte qui sort sans doute d'une idée fugace, un flash. J'aime bien les mots lancés comme ça, rapidement, sur le papier. Si tu permets, j'en fais une transposition, ton idée et mon style. J'espère que ça t'amusera : « Pourquoi je suis dévêtue derrière le maire, exposée aux regards de l'assemblée, à poil dans cette salle froide, dans cette chambre froide où, au scalpel , ils découpent des tranches d'âge, de la population, de l'état civil et même de l'amour. Mon marbre est plus chaleureux que leurs règlements et, bien qu'opaline, j'ai plus de couleurs que l'écharpe de l'élu, là, qui dodeline pour séduire, pour appâter l’électeur possible. Pourquoi suis-je derrière ce fonctionnaire péteux ? Mes seins sont bien plus droits, fiers et aimables que lui.
Mais comme d'habitude, je parle trop vite. Je n'avais pas remarqué le marié si mignon. Viens donc mon petit voyou réchauffer mes tétons. Des brutes m'ont posé sur cette cheminée sans feu. Viens s'il te plaît rallumer la flamme toujours ardente dans tout mon corps. Caresse-moi ! Glisse ta main chaude sur ma nuque et je rallumerai ce que tu as oublié, enfoui sous ton esprit, ton espoir, ta volonté et ta passion pour vivre une vraie vie d'amour, de fraternité, d'égalité et de liberté ! »
Non c’est très bien, le résumé vient de m’apporter mon chaînon manquant, la prosopopée que je ne connaissait pas. C’est donc tout bon pour moi, je l’ajouterai à la déjà très fournie liste des figures de style.
La chute des rois jusqu’au dieux ne laissant derrière eux qu’une opulence vaine qui rognent les souvenirs et le temps révolu. Mais comme la nature a horreur du vide et les territoires d’âmes à tourmenter dans un cycle dont l’histoire ne serait qu’un éternel recommencement… la vantardise en est l’une des explications. À plus tard Francis Etienne.
Il y’a une première percée de cris et de joie avant le passage de la fée. Le gris et l’opaque semblaient avoir la main mise sur le décorum, jusqu’aux oiseaux immobilisés par la société… avant que la vie ne s’en mêle et juste avant que la nuit ait le dernier mot. C’est une alternance de luttes et d’existences qui se succèdent et se combinent, où toutefois tout semble difficile à bouger. Le sentiment prédominant dans ma lecture et mon ressenti est l’inertie. Merci du partage Francis Etienne qui me donne toujours autant de grain (et de bon grain) à moudre.
Tout en musicalité et en sonorités, pour un texte tout en douleur jusque là libération . Il est émouvant ton poème parce que l’on porte le fardeau en même temps que le narrateur, on lutte dans ses pas et le souffle qui renaît confine à une forme de rédemption. Merci de ce nouveau très beau partage Perthro.
Bonsoir Myriam, certaines références me manquent de toute évidence. Concernant résumé, lorsque tu cliques sur Textes, il y a tous les textes avec le titre, et en dessous quelques lignes qui par défaut reprennent les premières lignes de ton texte. A présent, tu peux personnaliser ces lignes.
Bonsoir Léo et merci surtout de ton commentaire ou je peux lire à quel point tu ressens la plénitude et le bien-être de ce poème. Je suis ravi que tu découvres le seringat qui est un très bel arbustes qui plus est en très bon. Comme tu le sais je suis très sensible au parfum et d'ailleurs j'y trouve la lignée d'une histoire, car ils ont été tous créés à la suite d'une histoire. Le parfum que je porte s'appelle, (on ne s'en étonnera pas !) « L'heure bleue » créé par Guerlain. Curieusement je porte ce parfum depuis plus de cinquante ans et chose étrange j'ai eu la chance dans ma vie de rencontrer le prince de Baroda, un fils de maharaja qui avait quitté l'Inde au moment de l'indépendance. Ce parfum a été créé par Guerlain lui-même pour son arrière grand-père exclusivement ! Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'ai appris ce détail ! J'ai même eu la joie de voir les flacons originaux créés pour ce maharaja, une merveille en cristal de roche, que son petit-fils possédait encore. J'ai été très proche du prince de Baroda, humainement, et pour célébrer notre amitié j'ai même écrit un livre, que je suis en train de réécrire et qui s'intitule : l'heure bleue du prince Arabod « anagramme de Baroda ». Il s'agit d'un écrit assez semblable à celui du voyage bleu. Il y a toujours dans mon écriture cette recherche du prince, de l'être exceptionnel, qui, de fait, habite en moi. Mais refermons cet épisode de ma vie personnelle. Peut-être qu'un jour j'écrirai les mémoires d'une vie qui a été remplie de rencontres exceptionnelles, peut-être...Merci encore, cher Léo, pour ton attention à ce que j'écris et surtout pour ta grande amitié. Cordialement, Francis Étienne. La langueur d'une étoile allongée au levant Lamine l'univers à sa laine de vent.
Merci pour ta lecture. Qu’est-ce qui est attendu dans résumé au fait? L’intention de communication? Ici très courte contribution… avec pour remettre en contexte un extrait d’hallucination de l’ornithologue « Prof ». Le reste se trouve dans la forge et l’ensemble en fusion. A bientôt de te lire.
Il y a toute la délicatesse et la douceur du monde dans ton poème où tout y est rond et harmonieux. Une lecture qui fait du bien à l’âme de beau matin. Avec en prime la découverte du seringat. Merci du partage Francis Étienne.
Ton poème complexe est entremêlé de beaucoup de symboles à commencer par bibliques puisque le rameau est le buisson (ardent) me rappellent deux passage qui illustrent la paix et l’espoir et l’autre la révélation. Ensuite nous avons les mots et le langage mais confondus avec la nature, fragile. Entre beauté et désespoir, l’évocation des cris et mirador m’a inmanquablement fait pensé aux nazisme. Tout est entremêlé mais tout me parle, c’est toute la puissance évocatrice de la poésie qui sait nous faire prendre conscience que nous aussi (et surtout notre Histoire) est complexe.
Myriam je trouve très juste l'utilisation du verbe "écraser" pour désigner l'effet du jugement des autres. C'est exactement ce que subi un enfant qui découvre la vie avec fracas malheureusement... Si notre monde pouvait respecter (c'est le maître-mot) les différences, le vécu de chacun, il ne s'en porterait que mieux. Enfin, je vous remercie pour votre commentaire, il me touche beaucoup.
Bonjour Mihoub Boualem, je me suis agréablement promenée entre la nature et les sens qui donnent une image éminemment poétique de l'amour. Je vous remercie pour ce beau poème. Au plaisir de vous lire !
Cher Francis Étienne, je suis ravie que vous ayez trouvé mon commentaire pertinent, je vous en remercie. Je l'ai peut-être un peu accès sur le côté faible de l'être humain, mais je n'en oublie pas ses forces dont il en a qu'il ne soupçonne pas avoir, c'est dire ses capacités. Il les a pour le meilleur comme pour le pire !
Au plaisir de vous lire à nouveau.
Bonjour Sam, on reste suspendu mais sans avoir formellement de réponses.Sophia souhaite depuis le début mettre un terme à cette relation et pourtant la dernière phrase revient à la personne qui est sensée partir. On reste dans pleins de questionnements, en cela le texte est efficace et impacte. Et n'est-ce pas là le plus important ? Merci de votre confiance dans le partage de votre texte.
C'est incroyable et c'est dommage la perte des cahiers car j'aurais bien voulu découvrir l'ilou. Dès l'enfance c'est souvent l'imaginaire qui constitue un lieu propice à créer où à se réfugier et toi c'était déjà l'écriture, ça ne m'étonne pas :)
La fragilité d'un coeur qui gagne l'âme entière en doute et en désespoir. J'ai beaucoup aimé l'image du verre qui renforce cet idée de fragilité qui peut voler en éclat en s'adossant au temps qui est un précipité d'états (d'âmes). Mais aussi la chair badigeonné de terre qui renvoie à la condition humaine ici bas. Tout est sombre et semble voué à l'échec et ce n'est pas le cri d'une proie qui rassure en toute fin. Un poème écrit au couteau, saisissant de mal-être.
Bonjour Myriam, merci pour ce commentaire. Je ne connaissais pas le second sens de "burle". Pour moi, c'est tout simplement le vent de mon enfance... Mais je vois que je suis percé à jour!
Bonjour Léo, merci pour ton enthousiasme toujours recommencé. Oui, j'ai tenté d'allier le fond et la forme de l'atelier et j'ai en effet beaucoup de mal à écrire en prose. J'ai besoin d'un cadre et ces ateliers en sont un parfait! Ce fut donc un plaisir!
Cher Léo, merci beaucoup encore pour ce commentaire, qui souligne à merveille la profondeur de ce texte. Lorsque je relis ces textes que j'écris en 2014, je me rends compte de la tristesse et de la désolation de mon écriture. Certes, elle utilise la beauté comme expression mais le fond reste toujours marqué par cette dureté de la vie, cette lucidité, que la poésie traduit avec ses mots mais surtout avec la pudeur de l'élégance. C'est bien la preuve que l'on peut tout exprimer sous une forme poétique même les sentiments les plus gris, les situations les plus dures, les désespoirs les plus profonds. Ce qui laisse à penser que la poésie est de fait une langue parallèle. Tu souriras peut-être à ce que je vais te dire mais c'est la réalité. Lorsque j'avais treize, quatorze ans, j'ai créé une langue purement artificielle, extrêmement compliquée, avec bien entendu un alphabet spécifique et des règles de grammaire si complexes que même l'hébreu paraîtrait être une langue facile ! Cette langue s'appelait L'ilou. Mais ce qui est intéressant dans l'histoire c'est que cette langue possédait trois aspects différents : la langue religieuse, la langue commune, et la langue poétique. Et chacune de ces langues avait son propre vocabulaire, et ses propres particularités grammaticales, ce qui faisait de l'ensemble un casse-tête chinois. J'avais même commencé à écrire quelques textes. Mais l'intéressant était que j'avais créé une spécificité pour la poésie. Je n'ai malheureusement plus de trace de cette langue, ayant perdu la plupart des cahiers qui en contenaient le trésor ! Ainsi je confirme très tôt dans ma vie l'existence d'une langue parallèle poétique. Je pensais que ce détail t'intéresserait, car il vient en explication de ce texte et surtout en complément de ton commentaire. Merci beaucoup pour ta grande fidélité et ton immense amitié. À plus tard cher Léo. Cordialement, Francis Étienne. Les veines du papier boivent l'euu de la dune Où se pose en tremblant une graine à fortune.
Le froid et la retraite semblent être les ultimes compagnons de route d'un parcours dans le renoncement et le déclin. Le désespoir s'impose en conciliabule avec les oiseaux de mauvais augures. Une grosse chape de tristesse terriblement bouleversante. Très ému.
Texte poignant de vérité. Il y a encore beaucoup à écrire au sujet du harcèlement. Ce texte est la preuve qu'en tant qu'enseignant on n'exagère pas la portée des mots sur des ado que l'on peut retrouver tremblant devant sa porte de classe contrairement à ce que j'ai pu entendre par ailleurs. La question de savoir en quoi ce tribunal extérieur résonne avec un tribunal intérieur chez chacun demeure ouverte. Une chose est sûre: ces clameurs tuent. Quant à la question de finir "à l'asile", à "l'hôpital psychiatrique": elle heurterait n'importe qui travaillant de près ou de loin dans le secteur de la santé mentale. Ça dénote qu'il y a encore dans l'inconscient collectif, "les fous", "les faibles" et les autres qui seraient "forts" et "bien portants". Pourtant, être fort, ne veut pas dire être sain, il faudrait le crier. Écraser les autres de jugements est une preuve de force mais cette force là est toxique. Il faudrait parvenir à rendre le monde dans lequel nous vivons plus inclusif et un texte comme celui-ci peut y contribuer. Merci donc pour ce partage Lucie R.
Merci pour cette participation à l'atelier. Un bel exemple à suivre dans mes écrits si j'ai le temps de m'essayer. Cela montre comment intégrer parfaitement une figure de style à un ensemble poétique de façon tout à fait naturelle. La burle qui souffle est proche de "burle" d'autrefois. Il y a un brin de raillerie à assembler l'univers latin de démons, crédos et sermons avec les dieux nordiques. Il y a un brin d'ironie à achever ce tableau par une question dont tu connais la réponse. J'arrête les anaphores... À bientôt Perthro, au plaisir de te lire
Dans la précédente partie, il semble qu'il s'agit de deux mondes parallèles, presque irréels et dans cette partie la révélation de faits précis et bien ancrés aux douleurs et aux traumatismes du passé, ancre la narration dans le réel. Il y a de l'ordre de la lutte, de la survie par le refuge que peut incarner la religion, qui se juxtaposent et cohabitent ensemble pour se soustraire, faire face et contrer la violence des hommes. On est malmené par cette narration dont on ignore encore ce qui est de l'ordre du réel ou de l'irrationnel, mais surtout par la gravité du thème qui s'en dégage, et en cela, les mots agissent avec efficacité pour ne pas chasser d'un revers de main l'indicible.
Il y l'âme difforme dans sa lutte intérieure et il y a le corps presque inhabité, quasi simple véhicule comme le serait celui d'un zombi. Tout y est froid et mécanique et ce passage particulièrement efficace : "parce qu’il fallait crever l’abcès et que cette enflure dans sa tête et son âme - un mot qu’il exécrait – prenait des grosseurs pathologiques alarmantes." qui inquiète. Schizophrénique à souhait. A suivre avec intérêt.
Que dire très cher Perthro tant je suis à chaque fois surpris par ta dextérité à faire tiens les défis proposés que ce soit techniquement, dans la forme et le fond. Et le plus épatant c'est que comme cela s'additionne avec la complexité du sonnet qui pour toi n'est qu'une formalité. J'aime ta composition car elle mêle ce que tu affectionnes particulièrement avec la mythologie nordique et la puissance des mots, ceux qui font de l'humain l'expression de ses souffrances et faiblesses si dérisoires à hauteur de Dieux, mais qui pour nous lecteurs donnent de belles émotions à lire. Merci et encore bravo.
Parfois dans le silence une main de satin
Pose sur mon épaule un souvenir fugace
Qu’un parfum de velours reflète dans la glace
Qui brouille mon bonheur d’un bout de serpentin.
Quelle belle sensibilité !
Il y a comme du ténu, de l'insaisissable ...
J'aime.