L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

Une boule de cendre et un cœur de fer noir
Trichent avec le temps qui glisse sur du verre
Comme un morceau de chair badigeonné de terre
Devant la cour figée au tranchant d’un saignoir.
 
De l’aiguille assombrie à la couleur du soir
Coulent des filets d’or et des feuilles de lierre
Dont parfois le chagrin comme un coup de tonnerre
Blesse des yeux ridés par un lourd désespoir.
 
Puis les plis du soleil referment une plaie
Et dessinent des cils sur l’osier d’une claie
Qui brûle lentement d'un soupir infini.
 
Que serait un poème sans son papier de soie
Si ce n’est un instant sous un torchon terni
Par le bruit du silence et le cri d’une proie ?

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre @2014


Publié le 11/11/2024 / 2 lectures
Commentaires
Publié le 13/11/2024
La fragilité d'un coeur qui gagne l'âme entière en doute et en désespoir. J'ai beaucoup aimé l'image du verre qui renforce cet idée de fragilité qui peut voler en éclat en s'adossant au temps qui est un précipité d'états (d'âmes). Mais aussi la chair badigeonné de terre qui renvoie à la condition humaine ici bas. Tout est sombre et semble voué à l'échec et ce n'est pas le cri d'une proie qui rassure en toute fin. Un poème écrit au couteau, saisissant de mal-être.
Connectez-vous pour répondre