Quand s’avance la nuit au bout du grand jardin
Des perles de bougie au bord d’une tonnelle
Tressent des fils d’or fin comme de la dentelle
Autour des ifs taillés proches du grand bassin.
Le regard enjoué d’un tendre chérubin
Croise un rayon de lune avec une chandelle
Qui glisse d’un sous-bois au toit de la chapelle
Où des anges d'argent veillent sur un lutrin.
Dans le château s’éteint un jour de solitude
Entre le bruit des mots et la mansuétude
Si proche d’un bonheur qui ressemble au néant.
Des siècles de silence envahissent l’histoire
Les fantômes d’un temps sortent de leur grimoire
Et Versailles s'endort dans un tombeau géant.
Francis Etienne Sicard Lundquist
Soierie de marbre @2014