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Près de la mer du nord où pèse la grisaille
Une hutte de bois aux couleurs de l’été
Câline des oiseaux nourris à volonté
Par le vent bousculé comme un reflet d’écaille.
 
Du ciel dégoulinant d’un morceau de ferraille
Viennent des cris de joie et de viduité
Dont les vagues au loin poussent la variété
Jusqu’à l’horizon noir broyé par la grenaille.  
 
Des perles de brouillard brillent à contre-jour
Comme les franges d’or d’un immense abat-jour
Posé sur un soleil trempant dans une étuve.
 
Passe alors sur la dune une fée en courant
Dont l’ombre se dissout dans un godet d’argent
Que la nuit en tombant va plonger dans sa cuve.
 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre @2014


Publié le 14/11/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 16/11/2024
Il y’a une première percée de cris et de joie avant le passage de la fée. Le gris et l’opaque semblaient avoir la main mise sur le décorum, jusqu’aux oiseaux immobilisés par la société… avant que la vie ne s’en mêle et juste avant que la nuit ait le dernier mot. C’est une alternance de luttes et d’existences qui se succèdent et se combinent, où toutefois tout semble difficile à bouger. Le sentiment prédominant dans ma lecture et mon ressenti est l’inertie. Merci du partage Francis Etienne qui me donne toujours autant de grain (et de bon grain) à moudre.
Publié le 17/11/2024
Cher Léo, merci, merci encore pour ton commentaire, qui ouvre une nouvelle dimension de l'écriture. Oui il y a une forme d'inertie dans la lutte comme dans la réalité et donc dans la poésie aussi. L'ombre des mots est aussi redoutable que le mot lui-même. La poésie est l'art de jouer entre l'ombre et le soleil, entre le savoir et l'ignorance, entre la splendeur de la vue et la cécité, entre le plaisir et l'image de la chair. Le plus important dans la poésie c'est de ciseler les mots dans la matière du monde. Personne ne comprend ce qui se passera après la mort, mais personne ne sait ce que est la mort, si ce n'est le poète, celui qui creuse en permanence le magma en fusion, dont seuls les mots nous rapportent la réalité. « C'est une alternance de lutte et d'existence » qui nous guide à travers l'obscure vérité de nos vies. Ainsi, prenant entre les doigts le fil de nos destins, nous tissons la toile de l'humanité. Oui, le décorum envahit nos vies, les aveuglent comme des prismes définissant les sept couleurs de de l'arc-en-ciel, oui, le poète est celui qui traverse le temps, ces couches de mémoire, et son profond danger. Le poète n'écrit pas par plaisir, il écrit comme un messager, sans savoir ce que contient le message. C'est là le cœur même de la poésie. C'est ainsi en tout cas, que moi, égoïstement, je le vis. Merci Lao pour les efforts inconsidérables que tu fais pour faire progresser non seulement le site, mais l'écriture, la mienne y compris. A plus tard, Léo .Cordialement, Francis Étienne. On ne fuit 'le temps en vidant la mémoire, car on trouve souvent de l'or dans une armoire.
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