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Vingt-trois heures de la vie d'une femme

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Parfois dans le silence une main de satin
Pose sur mon épaule un souvenir fugace
Qu’un parfum de velours reflète dans la glace
Qui brouille mon bonheur d’un bout de serpentin.
 
Au bord d'un espalier deux fauteuils en rotin
Dont les oiseaux de nuit percent la carapace
Embaument tous les pins d'un luxueux palace
Trépignant au plaisir de compter son butin.
 
Sous un masque d’écume une vague maquille
La mer presque endormie au fond d’une coquille
Comme un coussin de chair fondant sous un frisson.
 
Puis l’heure se retire à pas de crocodile
Creusant dans le sommeil une ombre de fossile
Que les premiers regrets cachent sous un buisson.

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre @2014


Publié le 05/11/2024 / 10 lectures
Commentaires
Publié le 05/11/2024
Ton précédant poème, « Fibres en flammes » nous désorientait et celui-ci altère les souvenirs, à eux deux et avec une vive émotion, nous plonge dans les affres de la vieillesse. Cette altération du souvenir, renforce la sensation de l’éphémère et de la fragilité du décor qui pouvait sembler inaltérable. Vraiment très émouvant.
Publié le 08/11/2024
J'y vois l'absence habitée de certaines natures mortes picturales dont on a l'impression que les personnages viennent tout juste de quitter la toile. Vingt-trois heures....Ca laisse songeuse et donne envie de connaitre l'essence de la dernière heure.
Publié le 09/11/2024
Parfois dans le silence une main de satin Pose sur mon épaule un souvenir fugace Qu’un parfum de velours reflète dans la glace Qui brouille mon bonheur d’un bout de serpentin. Quelle belle sensibilité ! Il y a comme du ténu, de l'insaisissable ... J'aime.
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