Il rôde dans le froid un lambeau de mystère
Qui frôle d’un soupir le voile d’un brouillard
Dont les ongles de givre écorchent un vieillard
Assoupi sur un banc devant un presbytère.
Des feuillets de silence effleurent un cratère
Où se tapit la peur d’un sombre coquillard
Echappant à la mort à bord d’un corbillard
Flanqué d’une bougie et d’un drap de misère.
Lorsque le jour revient au fronton du portail
Un corbeau fatigué comme un épouvantail
Vole de tombe en tombe en quête de charogne.
Quelques gouttes de pluie effacent du matin
Les derniers bruits d’un pas tristement clandestin
Qui traverse le parc où s’ébroue un ivrogne.
Francis Etienne Sicard Lundquist
Soierie de Marbre @2014