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Par miracle le temps entoure de secrets
Les temples éternels construits dans la vallée
Où les rois ont régné dans l’étrange assemblée
D’une foule de dieux disparus sans regrets.
 
Les taches de la nuit et l’or des minarets
Ont rongé le silence au cœur du mausolée
Qui abrite la mort et la peau bosselée
D’une momie en sang sous les dents de ses rets.
 
Le ciel obscur et bas tisse un regard farouche
Dont le renard nourrit le rire de sa bouche
En fuyant dans la nuit entre les rocs éteints.
 
Les siècles se sont clos sur la terre promise
Comme des bouts de fer que la terreur a ceints
Autour de cœurs blessés par tant de vantardise.
 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre @2014


 


Publié le 15/11/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 16/11/2024
La chute des rois jusqu’au dieux ne laissant derrière eux qu’une opulence vaine qui rognent les souvenirs et le temps révolu. Mais comme la nature a horreur du vide et les territoires d’âmes à tourmenter dans un cycle dont l’histoire ne serait qu’un éternel recommencement… la vantardise en est l’une des explications. À plus tard Francis Etienne.
Publié le 17/11/2024
Cher Léo, merci encore pour ton commentaire. La question des dieux est très importante parce qu'elle engendre la question de l'humanité. Les dieux nous sont nécessaires car il remplissent en nous des espaces où fomente la peur. Ils nous sont nécessaires, car ils dirigent nos pensées, et ainsi font disparaître de nos vies, le vide de l'inconnu. Mais les dieux sont aussi des tyrans, que nous abattons un à un, lorsque nous découvrons, une à une les vérités du monde. Lorsque les dieux disparaissent, ils nourrissent en nous ces images d'une mythologie magnifique dont nous nourrissons nos poèmes, et souvent nos pensées . Lorsque je pense aux dieux, c'est bien sûr à ceux de la Grèce de la Rome antique ou de l'Égypte, qui pour les occidentaux que nous sommes ont peuplé notre culture. Or je pense très souvent et j'écoute souvent la tétralogie de Wagner, qui magistralement, à illustré musicalement la chute des dieux, leurs chamailleries bien sûr, leurs amours, leurs jalousies, et au fond leurs faiblesses. La mythologie quelle qu'elle soit est bien une image de nos peurs, et la poésie en est particulièrement friande, parce qu'elle est aussi l'expression de notre peur du monde. Et de fait, nous avons besoin de la mythologie, parce qu'elle nous protège du vide, dont, comme tu le dis si bien « la nature a horreur ». Merci Léo pour ton exploration autour de la mythologie des dieux à travers ce poème. C'est une profonde réflexion qui m'a beaucoup touché. Cordialement, Francis Étienne. Une flamme de vent dévore de sa haine les palais chatoyants que le désir enchaîne.
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