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En caressant la cendre et son duvet de braise
Le vent souffle de l’or sur le palais glacé
Que des voiles de brume au sang violacé
Baignent du faux reflet d’une sombre fournaise.
 
Sous les voûtes résonne un murmure de glaise
Comme si le silence au goût opiacé
Refermait le jardin où le temps menacé
Perdait des fruits d’argent le long d’une falaise.
 
Une fine poussière attache aux chandeliers
Une toile de craie arrachée aux piliers
Qui bordent les bassins où se baigne la fée.
 
Etrange abolition des lois de la raison
Le rêve est un fantôme à la face griffée
Par des brins de désirs en pleine exhalaison.

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre@2014


Publié le 04/11/2024 / 6 lectures
Commentaires
Publié le 04/11/2024
En lisant ce poème on se plonge dans ce monde inquiétant, onirique, et sensoriel qui réveille notre imagination. Il est vrai que nos rêves sont mystérieux, et ils nous mettent à rude épreuve : nous qui voulons tout comprendre nous sommes face à une énigme, cet inconnu source de la peur. Enfin, avec eux la réalité nous déçoit car elle nous rappelle que nous ne sommes rien d'autres que des êtres humains. J'aime bien l'univers onirique, cela me fait penser à A rebours de Huysmans où l'excentricité de Jean des Esseintes ne nous permet plus de distinguer le rêve de la réalité, ce qui en fait un personnage aussi déroutant qu'original. Je vous remercie pour le partage de ce texte, il est très inspirant ! Au plaisir de vous lire à nouveau.
Publié le 08/11/2024
Chère Lucie, votre commentaire sous ce texte très juste et très bien développé me touche beaucoup. L'univers du rêve comme celui de l'excentricité sont des univers parallèles dans lesquelles nous nous plongeons quelquefois quand nous rêvons, et qui quelquefois transforment nos vies en une étrange danse entre le vrai et le moins vrai, car je suis persuadé que dans le rêve, il y a quand même une partie de vérité, ne serait-ce que notre propre personnage avec ses propres sentiments. Vous dîtes que nous ne sommes que de pauvres humains, mais si je me peux me permettre, je dirais qu'au contraire nous sommes des êtres très riches qui avons la capacité de partager, de vivre dans le plaisir, et surtout de créer. C'est en cela que la poésie est pour moi un élément central de la vie. Bien sûr, les textes que je publie parfois peuvent paraître obscurs ou simplement désarticulés mais de fait ils sont extrêmement clairs et parfaitement construits, si on trouve la bonne clé pour se glisser dans leur costumes Et vous, vous l'avez manifestement trouvée, cette clef. Je vous en remercie encore de tout cœur et espère vous accueillir encore et encore sous mes textes. Cordialement FE
Publié le 13/11/2024
Cher Francis Étienne, je suis ravie que vous ayez trouvé mon commentaire pertinent, je vous en remercie. Je l'ai peut-être un peu accès sur le côté faible de l'être humain, mais je n'en oublie pas ses forces dont il en a qu'il ne soupçonne pas avoir, c'est dire ses capacités. Il les a pour le meilleur comme pour le pire ! Au plaisir de vous lire à nouveau.
Publié le 05/11/2024
Ton poème fait naître dans sa première strophe un choc thermique, le froid terrassant la fournaise, un froid engourdissant les sens et les images, altérant la réalité et probablement la vue. Comme sonné part ce temps court qui trouve la limite d’un précipice (la falaise). Ton dernier tercet souligne une dualité nouvelle, entre l’étrange et la raison. Lorsque le poète se joue de nos perceptions, porté par la force de ses évocations. Merci l’artiste.
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