Merci cher Léo, merci beaucoup pour un commentaire encore ciselé de toute ta sensibilité. J'ai passé beaucoup de temps au bord de la mer, dans mon enfance et plus tard dans ma vie. La mer est l'image par excellence de la vie. On n'y retrouve la beauté bien sur mais aussi la puissance, la colère, la douceur, le rêve, et surtout la nostalgie du voyage. La mer est inséparable du port où se termine un voyage et où commence un nouveau rêve. Elle est omniprésente dans mon écriture, que ce soit son rivage ou son immensité, que ce soit ces rochers ou ses plages de sable. Lorsqu'on se plonge dans la mer tous nos sens sont en ébullition : le goût salé de ses baisers, la fraîcheur de sa peau, la pesanteur de son corps, l'éclat de sa surface et le bruit de ses vagues. Tous nos sens perdent la tête ! C'est la matrice de la fécondité mais aussi la racine de la virilité. Les marins qui l'embrasse connaissent le danger qu'elle peut leur faire défier. Une mer en colère est l'ombre de la peur comme une forêt en feu est le fruit de l'horreur. Il faut savoir poser les mots sur la fine balance de la poésie pour parler de la mer sans noyer le buvard dans son écume blanche. Peut-être au fil de mes sonnets, quelques lecteurs ont-ils fait beau voyage. Merci encore de tous tes mots Léo et à toute suite. Cordialement, F. Étienne. Des taches de saphir suspendent l'horizon Au dernier grain de sable en pleine floraison.
Cher Léo merci encore de poursuivre un brin de discussion avec moi et d'attacher tant d' importance à quelques-uns de ces mots qui me servent à creuser la pensée mais aussi le cœur. Stéphane Zweig écrit avec une parfaite maîtrise de la langue dont il sait merveilleusement utiliser toutes les couleurs. Il m'a toujours fasciné et son destin n'a fait que rajouter au mystère de son écriture, comme la vie dramatique et la mort mort de Maria Callas ajoutaient à sa voix le prestige de la légende. Ce qui trouble chez Stéphane Zweig c'est le mélange constant du bien et du mal vu avec une impartialité et une froideur qui donne à son écriture cette magnifique sensation de perfection. Il est pour moi modèle autour duquel je travaille beaucoup et je comprends que ton ami écrivain, disparu aujourd'hui, est pu être paralysé par la puissance de cet écrivain.
L'éblouissement des connaissances et des intérêts de Stéphane Zweig sont suffisamment puissants pour faire taire n'importe qui. Je suis tellement touché que mes commentaires, mes réponses, soient aussi pour toi une source de joie et de plaisir. Je n'ai jamais eu la conscience de mes limites et parfois comme je dis souvent je peux paraître pédant, ayant parcouru bien des pages, des chemins, des pays, et même quelques océans ! Merci pour tant de fidélité, tant d'enthousiasme et tant de partage. À plus tard et de tout cœur. Cordialement, F. Étienne. Sur la route du ciel des miettes de cristal Cueillent des mots tombés d'une conte oriental.
Je me suis promis que plus tard, je répondrais à tous tes commentaires passionnants et généreux, vraiment très enrichissants. Ils méritent le même égard que tes magnifiques poèmes, la plus grande des consciences et rigueur dans la lecture. Je suis aussi très heureux d’en apprendre plus sur ton incroyable parcours. Un ami auteur disparu n’est plus arrivé à écrire durant un certain temps tant Zweig l’avait bouleversé, tant dans l’écriture que dans le fond. À plus tard.
Dans ce poème les mots accablent l’humain et l’animal, pour ainsi dire le vivant. Le silence et le froid élèvent le vide au sacre de la toute puissance, là où tout est défait, où tout gît sans plus aucune force, sans que le divin n’y puisse rien. Impressionnant cet agencement de mots et d’images précis capables d’annihiler jusqu’au dernier espoir. Chapeau.
Très heureux de te relire Gilbert, je commençais à m’inquiéter. Pour tout avouer le niveau élevé des références m’échappent totalement mais je suis ravi de lire le commentaire de très belle facture de Myriam. Bon 14 juillet !
Je me suis demandé dès le premier texte si ce même personnage pouvait couvrir les 7 péchés capitaux, et nous en sommes donc à deux. J’ignorais totalement cette histoire d”optimisation” fiscale (en revanche quand les plus pauvres rusent on parle de fraudes). Le toujours plus nous emportera tous.
Je pense plutôt que les personnages dangereux sont en général ridicules. Militant très à gauche, j'aime faire les poubelles des salopards, l'activité m'offre un exutoire. La difficulté de mon travail ici est de parvenir à rester amusant en parlant d'un individu aussi sinistre. Je fais de mon mieux. ;-)
Cher Léo, encore une fois tu as parfaitement reconnu le décor de ce texte. Oui il s'agit bien d'un texte « bavarois ». J'ai vécu dans l'Autriche bavaroise, proche de Salzbourg et Munich a beaucoup enrichi ma sensibilité. L'omniprésence du baroque ne peut se ressentir que dans cette région. J'ai eu la chance de vivre dans un château où peut-être Mozart a joué pour l'archevêque. J'ai senti l'odeur profonde de ces impénétrables forêts dont Wagner fera chanter le chœur. J'ai porté ces costumes de velours vert de la couleur des sapins, dont ils louent le mystère. J'ai vu la neige couvrir le monde de son monde sous son manteau de laine. La Bavière est un magnifique roman esthétique. Tout y est féerique et beau. J'y ai découvert le conte, dans lequel je me suis essayé à plusieurs reprises, et si tu veux je peux t'en offrir quelques exemples. C'est là que j'ai découvert Stéphane Zweig dont la vie et la mort sont en soi un conte fabuleux. Je ne peux séparer la Bavière de la nostalgie, comme si la féerie de la vie de Louis II de Bavière n'avait été qu'une fête offerte à la beauté. Ainsi lorsque j'écris je reviens toujours de Bavière. Voilà encore une occasion que tu m'as donnée d'ouvrir la valise de mes souvenirs... Je te pardonne. Merci cher Léo pour ta franche amitié. F. Étienne. Sur des murs de miroir le soir et ses flambeaux éclaboussent le marbre d'innombrables tombeaux.
Il faut du courage malgré tout pour se plonger dans une biographie... surtout celle-ci. Personnellement, sa compagnie m'aurait déjà un peu atteint le moral surtout si je devais séjourner à côté de ses défauts tout l'été. Souvent les personnages ridicules s'avèrent dangereux. Pourquoi? Je ne sais pas. Est-ce parce que le ridicule est souvent excessif et l'excès souvent dangereux? J'y réfléchis pour la suite de l'atelier.
Cher Léo, encore une fois merci pour me flatter de talent créateur ! Lorsque je relis mes poèmes, je ressens une joie particulière, que je n'ai pas dans l'écriture. Je suis toujours surpris en relisant mes sonnets. Ils me fascinent. Quelquefois leur audace me ferait renoncer à l'écriture. Le poète est un médecin et comme lui il jure de soigner la souffrance. Ainsi je crois que chacun de mes mots peuvent être des bocaux d'herbes médicinales que j'ai choisies d'associer pour créer des tisanes ou des philtres. La lecture d'un de mes textes apaise toujours en moi la blessure de l'écriture, car tu le sais cher Léo on écrit pas en vérité sans souffrance. Alors toute ma vie devient écriture. Désormais je suis devenu la matière de ma propre vie et les mots en sont la peau. Je suis tellement heureux que tu comprennes cela. Merci encore mille fois, Léo. Cordialement, F. Étienne. Sur un vieux pont de pierre où dance le soleil Le souffle d'un baiser à semé le sommeil.
On a affaire à un vrai champion ! Il a du level le pépère ! Je pense qu'il peut tenir la longueur. Merci pour ta lecture et ton commentaire. C'est chouette ! On devient un peu des amis épistolaires.
Cher Léo, sans les mots nous ne serions pas amis, et je ne répondrais pas à ton commentaire qui me touche beaucoup. Ces mots qui nous fascinent tant nous les avons appris bien sûr mais ils étaient en nous depuis toujours. Se souvient-on encore de ces jours où nous découvrions un mot tombé d'une conversation, ou lu sur un mur, ou simplement posé devant nous, comme un cadeau que nous ouvrions avec cette joie propre à l'enfance ? Tout l'art du poète consiste à retrouver ses mots, et à les mettre en scène avec des « trouvailles ». Un brin de musique ici, un peu de couleur là, ici encore une pierre précieuse et voilà le spectacle peut commencer. Celui qui tire les ficelles c'est celui qui possède des boîtes de couleurs et des pinceaux très fins. La poésie n'est rien d'autre qu'un jeu de cubes. Merci Léo encore une fois cordialement, F. Étienne. Un fourmillement d'or éclabousse le ciel que le jour se froissant orne d'un arc-en-ciel.
Alors là... je me délecte de certaines formules comme le "rafiot bling bling" et la "la cervelle embuée du nabab" mais ça doit être parce que je suis mauvaise langue. :-) Bon, la curiosité n'apparaît pas dans la liste des "7 péchés" de notre saga de l'été donc tu pourrais "surveiller" si tu le souhaitais, il n'y a pas besoin d'être irréprochable pour parler des défauts des autres sinon je crains que nous ne soyons tous voués à nous taire, avouons que ce serait gênant pour finir cet atelier ^^^ À part cela, 7 péchés sur le même "personnage", c'est fort.
Merci pour ce partage anniversaire auquel je trouve une portée universelle . Quand vous évoquez "le pays d'hier" vous donnez de petits détails vrais qui parleront probablement à ceux qui ont connu cet horizon culturel importé et ses avatars sur place. Je n'aurais pas trouvé les mots pour l'exprimer. Oui, "l'historien honnête" se demandera "si les cahiers de chansonnettes ou les revues" ont réellement existé. Pour ma part, vous mettez des mots sur une sorte de dépaysement intérieur que je ressens parfois et qui me laisse l'impression d'avoir rêvé cette ambiance. Tout cela a disparu des consciences sans laisser de trace aujourd'hui. Par chez moi, dès le début des années 90, les yeux de tous se tournaient déjà vers les US ou l'Orient mais plus vers "la Sorbonne" dorée.
Cher Théo c'est moi qui devrais te remercier pour la fidélité de tes commentaires. En voilà un qui est magnifique encore ! C'est toujours tellement intéressant pour moi de suivre ton regard de lecture à travers mes poèmes. Je te découvre, à chaque ligne. Tout cela grâce à la poésie. Elle livre de toi, comme elle le peut de n'n'importe quel lecteur, le plus profond de l'être, dont la beauté va rayonner autour de ce texte. La poésie est une des clés de la vie. Et c'est tellement merveilleux d'en être le serrurier. Même si je ne le sais pas, je n'ai aucun doute sur le bienfait de mes poèmes, parce que, comme un apothicaire, je mélange. Non.point des herbes mais des mots, que je choisis parmi les 1000 pages de mon herbier, en sachant qu'ils guériront une âme. Un poète est aussi un médecin et comme lui il jure de soigner les blessures. J'apprends à chacun de tes commentaires quelque chose de nouveau, d'intouchable, peut-être aussi d'indéfini, comme si, enfin, j'avais un genre de trésor sous les yeux. Merci encore Léo de tout mon cœur. (Suite) Un nuage passa, traînant dans sa besace des ombres et des frissons. La belle se retournant aperçu à trois pas la grande silhouette d'un homme qui pleurait. Le destin a parfois dans sa main de velours ,des cartes de souffrance, des cartes d'espérance, et des cartes de chance, que l'on tire toujours à notre premier jour. (Fin)
Cher Léo, encore une magnifique image et encore un magnifique voyage ! Ma poésie te touche si profondément et tu le sais pour moi ça une signification particulière : tu es mon premier lecteur. Comme si toi seul pouvais pénétrer ces mondes vierges, ces galaxies intactes, ces univers surprenants. L'intelligence à la poésie demande beaucoup d'efforts, et entre autres, de savoir lire. Tu lis un poème comme un rêve. « Toute a vécu et tout s'est envolé… mais ce qui est remarquable dans ta lecture c'est que tu pressens à la fois le bonheur qui libère et le décor qui oppresse. Que pourrait attendre un auteur sinon lire ce que tu viens d'écrire ? L'extrême intelligence du lecteur est indispensable au poète qui écrit. Je pense l'avoir déjà dit et si oui alors je me répète, la poésie ne fait pas appel aux émotions. Elle n'est que beauté mentale. Ainsi l'intimité du lecteur s'ouvre au poète. Merci encore Léo pour ce magnifique commentaire. (Suite) l'ombre tendit un grand et saisi la main de la belle. Glissant sur la fougère comme souffle de vent, la robe de la belle enchanta les fourmis. Les suivant à trois pas, le jeune hobereau se disait en marchant : « Quel destin de misère me vaut de voir ma belle au bras de ce grand noir ? » Avait-il déjà tort ? (À suivre)
(suite) Passe un coche seigneurial et son cortège de velours. Une portière s'ouvre une botte s'avance puis une ombre s'élance. Surpris par la présence d'un maître de puissance, nos doux amis s'enlacent sans audace et se tournent vers l'ombre. Une voix sombre et douce épouse le gazouillis d'un poussin bien gourmand et ainsi leur parla : « comment vous êtes-vous perdus au cœur de ce bois dense ? Et quel triste destin croisa votre route ? »(A suivre)
Tu empruntes, certes, comme tout le monde ma foi, mais tu t'appropries aussi. Ta Marie-Gabrielle n'est pas sans rappeler ta vieille coquette parisienne partie pourrir l'été de son amie à Deauville, si je me souviens bien. ;-)
Dans l’immensité des mers intérieures malmenées, ton poème nous fait voguer sur une embarcation précaire à laquelle on se cramponne de toute ses forces, entre l’urgence de la survie et la recherche de son salut. Une incroyable tempête incarnée par ta talentueuse plume qui sait conjuguer toutes puissance et fragilités en des mots toujours sélectionnés avec soin et précision.
Le début de ton poème est fin et léger, d’une grande classe avant que le temps et les souvenirs viennent faire leur œuvre. Briser le miroir de ses représentations pour délivrer le cri de toute une vie. Dans le fameux cri d’Edvard Munch, j’ai toujours trouvé qu’au delà de la géniale représentation du cri à travers le visage qui l’exprime, il y a ce pont, cette passerelle entre deux rives, et je trouve que souvent tes poèmes sont pareils à des points de passages que les consciences peuvent emprunter, entre la toute beauté de l’âme émancipatrice et la laideur d’un monde à l’agonie.
J'espère que d'autres le feront. Ça a été l'occasion de belles lectures (les lettres de Merteuil, Félicia pour le style, le neveu) et je fais de mon mieux pour la rendre a minima sympathique mais c'est bien un personnage monstrueux, elle pervertit le sens des termes, ce qui est vrai devient faux et vice versa. L'abus au féminin peut très bien exister. CQFD. Par ailleurs, le personnage de Mrs. Robinson dans Le Lauréat est également flippant autant que Merteuil à laquelle j'emprunte le "alors la guerre". Le terme exact qui me viendrait c'est "fêlée" après elle peut toujours être touchée par la grâce ou finir comme Dom Juan. J'essaye de construire un personnage qui ressemblerait à Johannes quand il séduit Cordélia dans le Journal du Séducteur Kierkegaard. Je tenterai de faire drôle pour la colère. J'ai un ornithologue sur le coup ^^^
Le titre de ton poème induit une incarcération et l’on devine en toute fin qu’il peut s’agir de la vie même, dans laquelle l’humain peut se heurter aux difficultés qui empêchent et au mauvais sort de la s-destinée qui punit et inflige souffrance et détresse. Heureusement les mots noués les uns aux autres forment une forme d’évasion. Écrire est un acte de libération pour certains et de liberté pour d’autres, et parfois même les deux. Un peu de lumière dans les cachots que l’on nomme quotidien.
La personnification de la mer dans ce poème diffuse beaucoup d’émotion, d’autant que le sentiment semble à la fois troublé et méditatif. Au carrefour de tous les territoires qui se juxtaposent, se mêlent et créent de nouveaux échappatoires. Merci Francis Etienne.
Pas de mal car je suis en vacances. :-) Pour le reste, c'est bien normal désolée ça a tardé (le chemin n'est plus facile à trouver) mais si tu as besoin de coups de main, je suis là aussi (j'ai décroché légèrement niveau activité "ordinale", je peux retourner à l'écriture). Je mets deux péchés sur un seul personnage, la pauvre Marie-Gab^^.
C’est une très belle idée d’épouser le point de vue des deux protagonistes, ainsi que d’y opposer leurs caractères bien différents. Si le jeu de la séduction est plaisant, il y a une part de manìpulation et tentative de forcer les choses qui apparaissent comme inquiétante. La première relation étant celle de salarié et de cliente fausse la relation et déséquilibre les postures. Il n’en demeure pas moins que l’on a envie de connaître la suite. Merci Myriam de participer.