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Un bourgeon de nuit pâle au bout d’un sucre noir

Touche à bout de sépale une branche de sève

Enfouissant le temps dans un pli de la grève

Où murmure un instant bercé par l’ostensoir.

 

Sous le sable brûlant regorgeant d’un drageoir

Des pépites de sang que la brise soulève

Dévorent la lumière au visage de rêve

Comme la source meurt dans le bac d’un lavoir.

 

En puisant des soupirs dans des feuilles de vigne

Quelques passants perdus par la maudite guigne

Errent autour du temple où repose un condor.

 

Et pourtant sans un mot chaque regard confesse

Un destin ébloui par les éclats du sort

Que réserve une vie au cœur de la détresse.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Braises de Glaises @2015


Publié le 11/07/2024 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 13/07/2024
Le titre de ton poème induit une incarcération et l’on devine en toute fin qu’il peut s’agir de la vie même, dans laquelle l’humain peut se heurter aux difficultés qui empêchent et au mauvais sort de la s-destinée qui punit et inflige souffrance et détresse. Heureusement les mots noués les uns aux autres forment une forme d’évasion. Écrire est un acte de libération pour certains et de liberté pour d’autres, et parfois même les deux. Un peu de lumière dans les cachots que l’on nomme quotidien.
Publié le 14/07/2024
Cher Léo, merci pour cette magnifique expression « un peu de lumière dans les cachots que l'on nomme quotidien ». Oui la poésie est lumière, oui sa force est inestimable et oui la poésie est une clé qui ouvre toutes les portes de cachots. Tu as très bien vu et ressenti dans ce poème comment se heurtent en nous ces voies contradictoires qui parfois se croisent définissant notre destin comme une tapisserie, dont une invisible main, tracerait le dessin. Je confesse toujours que si je devais mourir demain, je ne regretterai aucun instant de ma vie, parce qu'elle a été, est,et restera poétique, et que mon destin n'a été qu'une longue phrase dont j'ai enjolivé parfois les reflets d'une brise d'écume. Je suis un homme de prière qui néglige parfois l'oraison, mais qui lit avec extase Bossuet. Dieu me pardonnera-t-il cette supercherie ? Je le saurai dans quelques temps ! J'aime beaucoup ton expression « les mots noués les uns aux autres forment une sorte d'évasion. ». On raconte que certains détenus dans des camps de concentration ont survécu en récitant silencieusement et continuellement de la poésie. La force que leur a procurée n'est comparable à aucune autre puissance. Merci encore Léo, je continue le parcours de tes commentaires avec un tel plaisir ! Cordialement. F. Étienne. Des serpentins de sable enroulés à des mâts Flottent sur l'océan de mes regards béats.
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