L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

 

Un ange en habit d’ogre une flamme à la main

S’avance vers le bois où se cache un long rêve

Et glisse entre les troncs dont la suave sève

Coule sur les cailloux d’un infini chemin.

 

Le parfum capiteux d’un précieux jasmin

Enfume les sentiers qui mènent à la grève

D’un étang endormi qu’une sorte de trêve

Empoissonne de fruits et de lèvres carmin.

 

Le brouillard innocent foule chaque clairière

Sous son lange de nuit que le peu de lumière

Gonfle d’un pur mystère à grand bruit d’olifant.

 

Une étoile pourtant échappe à l’agonie

Du tout dernier regard du prince qui renie

Et son peuple fidèle et ses amours d’enfant.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist @2015

Braises de Glaise


Publié le 09/07/2024 / 7 lectures
Commentaires
Publié le 11/07/2024
Le sacre de la nature dans ce magnifique poème, d’autant plus que le titre suggère que ce soit dans la verdure bavaroise. L’ange en habit d’ogre a dû s’y délecter et j’espère même s’y perdre pour n’avoir jamais à la quitter. Il y a comme un air de conte qui souffle entre les rimes et c’est cette ambiance ressentie (suggérée ?) qui le rend si fantastique. Merci Francis Etienne, vraiment très beau.
Publié le 14/07/2024
Cher Léo, encore une fois tu as parfaitement reconnu le décor de ce texte. Oui il s'agit bien d'un texte « bavarois ». J'ai vécu dans l'Autriche bavaroise, proche de Salzbourg et Munich a beaucoup enrichi ma sensibilité. L'omniprésence du baroque ne peut se ressentir que dans cette région. J'ai eu la chance de vivre dans un château où peut-être Mozart a joué pour l'archevêque. J'ai senti l'odeur profonde de ces impénétrables forêts dont Wagner fera chanter le chœur. J'ai porté ces costumes de velours vert de la couleur des sapins, dont ils louent le mystère. J'ai vu la neige couvrir le monde de son monde sous son manteau de laine. La Bavière est un magnifique roman esthétique. Tout y est féerique et beau. J'y ai découvert le conte, dans lequel je me suis essayé à plusieurs reprises, et si tu veux je peux t'en offrir quelques exemples. C'est là que j'ai découvert Stéphane Zweig dont la vie et la mort sont en soi un conte fabuleux. Je ne peux séparer la Bavière de la nostalgie, comme si la féerie de la vie de Louis II de Bavière n'avait été qu'une fête offerte à la beauté. Ainsi lorsque j'écris je reviens toujours de Bavière. Voilà encore une occasion que tu m'as donnée d'ouvrir la valise de mes souvenirs... Je te pardonne. Merci cher Léo pour ta franche amitié. F. Étienne. Sur des murs de miroir le soir et ses flambeaux éclaboussent le marbre d'innombrables tombeaux.
Publié le 14/07/2024
Je me suis promis que plus tard, je répondrais à tous tes commentaires passionnants et généreux, vraiment très enrichissants. Ils méritent le même égard que tes magnifiques poèmes, la plus grande des consciences et rigueur dans la lecture. Je suis aussi très heureux d’en apprendre plus sur ton incroyable parcours. Un ami auteur disparu n’est plus arrivé à écrire durant un certain temps tant Zweig l’avait bouleversé, tant dans l’écriture que dans le fond. À plus tard.
Publié le 14/07/2024
Cher Léo merci encore de poursuivre un brin de discussion avec moi et d'attacher tant d' importance à quelques-uns de ces mots qui me servent à creuser la pensée mais aussi le cœur. Stéphane Zweig écrit avec une parfaite maîtrise de la langue dont il sait merveilleusement utiliser toutes les couleurs. Il m'a toujours fasciné et son destin n'a fait que rajouter au mystère de son écriture, comme la vie dramatique et la mort mort de Maria Callas ajoutaient à sa voix le prestige de la légende. Ce qui trouble chez Stéphane Zweig c'est le mélange constant du bien et du mal vu avec une impartialité et une froideur qui donne à son écriture cette magnifique sensation de perfection. Il est pour moi modèle autour duquel je travaille beaucoup et je comprends que ton ami écrivain, disparu aujourd'hui, est pu être paralysé par la puissance de cet écrivain. L'éblouissement des connaissances et des intérêts de Stéphane Zweig sont suffisamment puissants pour faire taire n'importe qui. Je suis tellement touché que mes commentaires, mes réponses, soient aussi pour toi une source de joie et de plaisir. Je n'ai jamais eu la conscience de mes limites et parfois comme je dis souvent je peux paraître pédant, ayant parcouru bien des pages, des chemins, des pays, et même quelques océans ! Merci pour tant de fidélité, tant d'enthousiasme et tant de partage. À plus tard et de tout cœur. Cordialement, F. Étienne. Sur la route du ciel des miettes de cristal Cueillent des mots tombés d'une conte oriental.
Connectez-vous pour répondre