L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

 

Ruisselant d’une larme à la saveur de fruit

Un regard de cristal glisse avec élégance

Entre des lèvres d’or dont la blême brillance

Illumine une vasque où repose la nuit.

 

Une charmille en plâtre avidement réduit

Les rides d’une chair à la douce fragrance

Erodant le plaisir d’un peu trop de garance

Brûlée en souvenir d’un visage qui fuit.

 

Quelques perles de nacre ourlent de leurs douleurs

Un velours enrichi par des flaques de fleurs

D’où s’échappe parfois un infini murmure.

 

Puis un marteau de cuivre emboutit un miroir

Déchirant le linceul d’une haute ramure

Lorsque surgit du ciel un cri de désespoir

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Braises de glaise @2015


Publié le 12/07/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 13/07/2024
Le début de ton poème est fin et léger, d’une grande classe avant que le temps et les souvenirs viennent faire leur œuvre. Briser le miroir de ses représentations pour délivrer le cri de toute une vie. Dans le fameux cri d’Edvard Munch, j’ai toujours trouvé qu’au delà de la géniale représentation du cri à travers le visage qui l’exprime, il y a ce pont, cette passerelle entre deux rives, et je trouve que souvent tes poèmes sont pareils à des points de passages que les consciences peuvent emprunter, entre la toute beauté de l’âme émancipatrice et la laideur d’un monde à l’agonie.
Publié le 14/07/2024
Cher Léo, quelle magnifique analyse et d'Édouard Munch et de mon écriture ! Tu as vraiment trouvé le mot qui décrit la fonction principale de la poésie : « une passerelle entre deux rives » c'est tellement juste ! La valeur d'un texte se juge à cette qualité. La poésie permet d'entrer dans un autre monde, comme si notre humanité n'était qu'une facette de notre réalité. Ce soir fuse dans les cieux ces étincelles de couleur qui déchirent la soie de la nuit noire pour n'en laisser paraître que des feux d'artifice enchantant les enfants. Soudain des ponts de lumière nous transportent tout entier dans des pétillements de bleu, des scintillements d'or, des coulées de grenat ou des broussailles de buissons auxquels notre regard puisse toutes les couleurs qui composent le rêve. Oui la poésie est un passage d'un monde de silence à une marée de chuchotements. Je me suis longtemps demandé et je me demande encore si sa puissance et aussi invisible, intouchable, inconcevable comme le sont celles de L'innommable Dieu. Lorsqu'on entre dans le champ poétique d'un poète, on pénètre dans une partie inconnue de l'univers, dont on rapporte les extraordinaires merveilles. Écrire consiste bien à prendre le gouvernail d'un vaisseau, affrontant calmes et tempête, avec la foi de découvrir « le nouveau monde » que Smetana a si merveilleusement illustrée par sa symphonie ainsi nommée. Merci encore Léo, je saute sur le galet suivant. À tout de suite. Effet. Étienne. Balbutiant le temps entre des lèvres d'ange La fée en robe d'astre épouse l'or du Gange.
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