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Recouvert par le ciel d’une feuille d’éponge

La mer couche son cœur contre un bout de galet

Dont la joue enflammée orne à son roselet

L’horizon d’une larme et le matin d’un songe.

 

Une étoile étourdie à son insu prolonge

Le reflet argenté d’un riant angelet

Que la main du destin sous un noir gantelet

Caresse comme cerf qui prestement forlonge.

 

Les mouettes par vague éventrent l’océan

En éventant d’un cri les versets d’un péan

Dont l’écho se perdra dans des châles de brume.

 

Quelques masques coulés dans des bris de corail

Surgissent un à un d’une plaque d’émail

Pour d’un souffle de soie enfanter une plume.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Braises de glaise @2015

 


Publié le 11/07/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 13/07/2024
La personnification de la mer dans ce poème diffuse beaucoup d’émotion, d’autant que le sentiment semble à la fois troublé et méditatif. Au carrefour de tous les territoires qui se juxtaposent, se mêlent et créent de nouveaux échappatoires. Merci Francis Etienne.
Publié le 14/07/2024
Merci cher Léo, merci beaucoup pour un commentaire encore ciselé de toute ta sensibilité. J'ai passé beaucoup de temps au bord de la mer, dans mon enfance et plus tard dans ma vie. La mer est l'image par excellence de la vie. On n'y retrouve la beauté bien sur mais aussi la puissance, la colère, la douceur, le rêve, et surtout la nostalgie du voyage. La mer est inséparable du port où se termine un voyage et où commence un nouveau rêve. Elle est omniprésente dans mon écriture, que ce soit son rivage ou son immensité, que ce soit ces rochers ou ses plages de sable. Lorsqu'on se plonge dans la mer tous nos sens sont en ébullition : le goût salé de ses baisers, la fraîcheur de sa peau, la pesanteur de son corps, l'éclat de sa surface et le bruit de ses vagues. Tous nos sens perdent la tête ! C'est la matrice de la fécondité mais aussi la racine de la virilité. Les marins qui l'embrasse connaissent le danger qu'elle peut leur faire défier. Une mer en colère est l'ombre de la peur comme une forêt en feu est le fruit de l'horreur. Il faut savoir poser les mots sur la fine balance de la poésie pour parler de la mer sans noyer le buvard dans son écume blanche. Peut-être au fil de mes sonnets, quelques lecteurs ont-ils fait beau voyage. Merci encore de tous tes mots Léo et à toute suite. Cordialement, F. Étienne. Des taches de saphir suspendent l'horizon Au dernier grain de sable en pleine floraison.
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