Enrichissant son cœur d’un verre de chagrin
L’homme s’en va tremblant s’asseoir dans une rue
Où l’odeur de la nuit a le goût de morue
Comme la pluie aussi la couleur du purin.
Près d’une croix de fer passe un chien pérégrin
Le regard martelé par la joie disparue
D’une aube surgissant au sommet d’une grue
Que le vent du printemps tire de son écrin.
Les derniers pas de femme et leur rire d’ivresse
S’éteignent lentement sans laisser une adresse
Où rêver un instant serait un don de Dieu.
Puis le froid engourdit la chair dilapidée
Et embaume l’esprit d’un parfum d’orchidée
Dépossédant le ciel de son dernier prie-Dieu.
Francis Etienne Sicard Lundquist
Braises de glaise @2015