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Verroterie de vers

A l’ouvrage du temps les outres de la nuit Versent sur les palais des ruisseaux de poussière Qui lèchent les miroirs de leur langue princière Sans pour autant saisir le brouillard qui s’enfuit.   Un parfum inconstant que le désir poursuit Tache…
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Oriflamme de vent

Entendez sur les toits rouler ces sacs de foudre Qui fendent de leurs doigts les vertèbres du ciel Et soumettent la nuit à leur panse de fiel Réduisant la forêt en un larcin de poudre.   Le fleuve déchiré commence à se découdre Comme un manteau…
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Visions d'aveugle

Quand fleurira la mer au bout de la banquise Des roches de saphir fondront dans l’océan Comme des trous de cuir qui teindront le néant D’une perle de glace à la saveur exquise.     La margelle du jour que l’or aura conquise Flottera sur la berg…
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Porcelaine d'image

En suivant le crayon d’une pointe de pin Le vent dessine une ombre à l’encre d’un nuage Et saupoudre du miel sur la peau d’un feuillage Qui semble frissonner sous les doigts d’un rapin.   Les gouttes de couleur d’un glorieux lupin Eclaboussent …
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Page de livre

Une branche de lune au parfum de groseille Trempe son doigt d’argent dans un lac de cristal Que des cygnes en fuite habillés de métal Parsèment d’une neige aux éclats de vermeille.   Des voiles enlacés aux mousses de l’orseille Flottent au cœur…
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Vingt-trois heures de la vie d'une femme

Parfois dans le silence une main de satin Pose sur mon épaule un souvenir fugace Qu’un parfum de velours reflète dans la glace Qui brouille mon bonheur d’un bout de serpentin.   Au bord d'un espalier deux fauteuils en rotin Dont les oiseaux de …
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Nous sommes de la terre et nous lui ressemblons

dimanche 11 mai 2025             I. Quand Léo établit une analogie entre nos humeurs et le dynamisme des plaques tectoniques, une ampoule s’alluma dans mon esprit. Nous étions donc fort ressemblants la terre et nous et je fis des rech…
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Foulard de foudre

Un rameau de silence écrase de son ombre Le marbre millénaire aux veines de papier Que couvre le soleil d’un buisson de pourpier Frémissant dans le vent parmi des fleurs sans nombre.   Une allée en lilas qu’un souvenir encombre Brûle comme du s…
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Boîte a miracles

Le long d’un fleuve en flamme où languit une abeille Des cerises en fleurs épousent le soleil Dont les racines d’or écloses du sommeil Rampent sur le satin d’une riche corbeille.   Des cascades de sucre ourlent de leur merveille Le linge d’une …
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Flots de printemps

 De l’or coule du ciel comme un flocon de cire  Nappant de son émail la mer et son miroir  Où des lits de fougère ôtent de leur tiroir  Une bulle de miel qui sans un souffle expire.    La dentelle d’un cil au centre d’un empire  Corrompu par la…
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Le choix

Soit dit en passant je prends je garde je laisse je lâche   Soit dit en laissant je quitte j'use j'inquiète je jette   Soit dit en prenant je presse je joins je rame je pioche   Soit dit en poussant j'avance je tombe je marche je saute …
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Signalisation

        L'Argentière : neuf kilomètres. Paumé en pleine Ardèche désertique, à neuf bornes de la civilisation, je roule à cinquante à l'heure dans mon Ford Bronco trop énorme pour ces petites routes vicinales. Le ruban mi-terre, mi-herbe qui serpente …
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Manon Lescaut, de Antoine François Prévost

Passion tragique entre Des Grieux et Manon Lescaut, dans un roman d’amour et d’exil signé Abbé Prévost, chef-d’œuvre du XVIIIe siècle. Jeune homme issu de la noblesse, Des Grieux s’éprend follement de Manon, une jeune femme aussi séduisante que volage. Ensemble, ils fuient les conventions sociales et vivent une histoire d’amour tumultueuse, marquée par la fuite, la misère, le scandale et l’exil. Roman d’amour, de liberté et de fatalité, Manon Lescaut explore les élans du cœur face aux contraintes morales et sociales. Un chef-d'œuvre du roman français, entre passion et drame.
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Petit extrait de "Madame Bovary".

Flaubert, qui ne manquait pas de lucidité, à propos du chanteur d'opéra, Edgar-Lagardy, lors d'une représentation à Rouen. Mr et Mme Bovary y sont spectateurs. "Le cabotin diplomate avait même soin de faire toujours glisser dans les réclame…
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Recette pour passer un bon dimanche de Pâques

J’ai écrit ce texte en mars 2025. Il est mon premier textes publié dans le journal local. L’illustration a été faite par eux mêmes. Je me posais souvent la question sur ce dimanche Pâques qui ne tombait jamais le même jour! Donc voice pour ce qui ne …
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Concert pour une âme en feu

Concert pour une âme en feu Par Mich   Un jour, j’ai entrouvert les fenêtres de mon âme, et toutes les musiques du monde s’y sont engouffrées. Elles ne m’ont plus quitté depuis.   Korsakov a ouvert le bal. Un orage dans la poitrine, des écla…
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Envie d’écrire

Envie d’écrire Par  Mich C’est étrange d’avoir envie d’écrire. Et là, juste maintenant, j’ai envie d’écrire. Je ne sais pas ce que j’ai envie de coucher sur cette feuille — qui n’est plus tout à fait blanche, puisque le désir d’écrire est bien pr…
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La constellations des âmes

J’ouvre mes fenêtres sur les constellations celle du cœur, absente des livres, et pourtant bien là, sous nos regards émerveillés. Elle existe pour celui qui sait voir. C’est la constellation des âmes, la plus brillante de toutes, dans la nuit ét…
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Ismahane, mon amour 7

Ismahane, mon amour 7                           Quand le temps se précipite, qu’ensuite il devient fou, s’éparpille à ne plus savoir couler, bute contre tout ce qui barre sa route, les choses se compliquent. Gravement.      Il fut réveillé à quatre heures du matin, prit une douche froide, s’habilla lentement malgré les battements nerveux de son cœur, mit un soin spécifique à être élégant, se fit beau, très beau …  Quelque chose dans sa poitrine lui coupait presque le souffle et il sentait un océan lacrymal qui voudrait s’exprimer, déferler … Sauf qu’il arrêta, chirurgicalement, de pleurer à six ans, sous une forte injonction de son géniteur, qui trouvait aux larmes une faiblesse inadéquate aux hommes, ce qui mit la Mama dans une colère indescriptible.     - Qu’il exprime sa sensibilité ! Il ne vient pas du siècle dernier et c’est mon fils. Je l’ai porté et je le veux clair et décanté, lui dit-elle.     Les hommes sont solidaires des hommes et les femmes soli…
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Paletot de mendiant

Contre un mur de nuage à la peau de turquoise Pousse une liane d’or dont le scintillement Sème des confettis sous le tressaillement D’un éclair échappé d’une boîte d’ardoise.   Une poudre de vent dans des tons de framboise Colore le ciel bas d’…
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Un beau travail d'équipe

J'étais hier un malfrat, je suis aujourd'hui un homme honnête au delà de tout soupçon. Mais peut-on vraiment se libérer de son passé ?
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Dentelle d'organdi

L’encre d’une glycine au bord d’une tonnelle Coule sur un balcon dont l’ombre en grand secret Glisse invisiblement vers un charmant muret Où repose une abeille aux rides de cannelle.   Quelques roses de nacre ôtant leur soutanelle Vont en proce…
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Son village d’enfance

Son village d’enfance   C’était un petit village, pas bien grand, juste assez pour contenir le bonheur d’un été. On y arrivait comme on entre en vacances, le cœur déjà ouvert.   Chez sa grand-mère, tout le monde se retrouvait. Quatre enfants,…
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Un aller sans retour (6)

André se sent soulagé, comme si un poids qu’il avait toujours eu sur la poitrine lui avait été retiré. Il se demande pourquoi avoir remis à demain sa réponse à Alice, c’est clair pour lui qu’il ne partira pas en Espagne pour la rencontrer. Alice n’est plus Alice, elle est devenue Alicia depuis longtemps. Il se sent lâche, comme s’il n’assumait cette décision. C’était pourtant bien lui qui avait tout fait pour la retrouver et, maintenant, il allait se défiler de manière indélicate. Il avait fait de la peine à Élisabeth, il avait importuné tout le monde avec sa quête. Il s’était monté la tête tout seul avec cette histoire d’investigation et de retrouvailles. Il fait une toilette rapide, met son pyjama, déplie le canapé et s’allonge. Bien qu’il se sente maintenant ferme dans sa décision, il sait qu’il va avoir du mal à s’endormir, il reprend la lecture du roman policier qu’il a commencé quelques heures auparavant jusqu’à ce que ses paupières se ferment. Il éteint alors la lumière et plong…
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Un aller sans retour (8)

Quelques semaines après, André retourne au cimetière de Thiais, c’est le rythme sur lequel il s’est entendu avec l’association ; assister, dans la mesure du possible, à un hommage tous les deux mois. Les tombes des personnes sans chez soi se succèdent dans le carré de la Fraternité qui leur est réservé. En passant devant celle d’Alice, il voit que les chrysanthèmes jaunes qu’ils y avaient déposés sont maintenant fanés ; il repassera après la cérémonie d’aujourd’hui pour les enlever. Il la remercie silencieusement de lui avoir permis de retrouver Alicia. C’est là, devant la tombe d’Alice, qu’il décide que désormais, quand il pensera à Alice ou parlera d’elle, il dira Alicia, car si l’Alice de sa jeunesse n’est plus, Alicia, elle, est bien vivante. Quand il se rendra au siège de l’association pour y déposer le compte-rendu après l’hommage de ce jour, il ira voir la personne de permanence pour savoir si on a réussi à retracer la vie d’Alice, et à retrouver et joindre sa famille.