Une branche de lune au parfum de groseille

Trempe son doigt d’argent dans un lac de cristal

Que des cygnes en fuite habillés de métal

Parsèment d’une neige aux éclats de vermeille.

 

Des voiles enlacés aux mousses de l’orseille

Flottent au cœur de voix dont le long récital

Pousse des nénuphars sur du bois de santal

Pour cueillir de la brume au fond d’une corbeille.

 

Un foulard d’arc-en-ciel roule l’éternité

Dans un bassin de mots bouillant de vanité

Devant le soleil bleu d’une boule de songe.

 

L’or se dissout aussi par ricochets de sang

Comme si la lumière engendrait un étang

D’une perle d’étoile et d’un bout de mensonge.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre @2015


Publié le 24/04/2025 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 25/04/2025
Beaucoup d’images surréalistes qui pourraient s’apparenter à un rêve, tant tout bouge et se transforme rapidement… je dirait même une rêverie de poète tans les images sont d’une richesse créative infinie. Il y a aussi beaucoup d’énergie qui se dégage, l’image que j’ai en tête est un volcan qui a travers son éruption projette d’innombrables images créatives qui lorsqu’elle viendront à se reposer donnera naissance à une île où il fera bon… rêver à nouveau. Un poème plein de vitalité et perpétuel que je salue humblement. Merci Francis Etienne.
Publié le 25/04/2025
Cher Leo, ton commentaire définit exactement le rôle de la poésie. La poésie d'ailleurs n'a jamais eu de rôle précis. Tu en donnes par contre une tout autre définition à travers la vision du volcan que j'ai trouvée magnifique. Ton impression d'énergie, celle que tu ressens à la lecture du poème, vient du débordement du vocabulaire et des sensations. Il y a en effet dans ce poème un bric-à-brac d'images qui crée la vision d'énergie et en même temps on y retrouve la naissance d'un île comme si la fusion des mots avait pu créer cette île un peu mystique qui hante ma mémoire depuis très longtemps. Encore une fois Léo tu sais toucher juste. Ta magnifique métaphore du volcan souligne un des aspects de la poésie : l'ouverture d'une autre galaxie dans laquelle la puissance des mots est l'énergie ajoutée à nos vies. C'est grâce à cette puissance que les " immenses écrivains" ont traversé le temps. Ils ont consacré le plus sacré de leur vie à l'écriture , et cela est vrai bien sûr pour des compositeurs de musique, des peintres ou des danseurs. La poésie est la matière de la lumière. Elle est aussi transparente qu'un voile de soie. Elle dissout le rêve dans nos rêves. Tu l'as très finement remarqué toi-même en parlant de rêverie de poète, mais sous mes mots c'est aussi de la rêvasserie ! Merci Léo pour autant de sympathie pour mes textes et autant de chaleur pour la main qui les écrit. Et à tout de suite. Cordialement Francis Etienne. Une vasque de marbre à sa bouche entrouverte Boit l'encre de la nuit en courant à sa perte.
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