Contre un mur de nuage à la peau de turquoise

Pousse une liane d’or dont le scintillement

Sème des confettis sous le tressaillement

D’un éclair échappé d’une boîte d’ardoise.

 

Une poudre de vent dans des tons de framboise

Colore le ciel bas d’un fin grésillement

Qui coule sur les rocs par l’entrebâillement

D’une porte donnant sur un port qui pavoise.

 

Des rubans de cristal déroulant leur couleur

Comme des feux-follets touchés par la douleur

Fusent de l’univers et des grottes de sable.

 

C’est un jour de moisson pour les oiseaux de mer

Un instant de bonheur pour les gens de la fable

Et c’est déjà la fin d’un rêve presque amer.

 

Francis-Etienne Sicard Lundquist

Griffes d'orties

 


Publié le 16/08/2025 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 16/08/2025
Je trouve incroyable que se succèdent tant de nuances éphémères, qu’elles soient visuelles ou sonores (scintillement, tressaillement, éclair, grésillement, feux follets…) comme un habit de circonstance pour trôner en bonne place dans cette contemplation poétique… la richesse est dans celui qui sait regarder et entrevoir la beauté. Merci Francis Etienne.
Publié le 17/08/2025
Cher Léo et cher ami, c’est avec un immense plaisir que j’ai lu ton commentaire car, en quelques mots, il expose l’essentiel du texte en en extrayant les mots pivots. Merci encore de tout mon cœur. Oui la richesse sied bien dans les yeux et le cœur du lecteur à qui je propose ligne après ligne le foisonnement des images, des sons et des visions, comme une explosion de lumière, de sons et d’éclairs. Lire un texte poétique demande à son lecteur de quitter son monde rationnel et intellectuel pour se laisser happer par le bruit ou le silence des mots en marche vers l’envers de la parole, inaccessible sans le pouvoir de la poésie. La beauté est un privilège dont la puissance absorbe l’univers entier. Celui qui ne voit dans le monde que la pâle couleur de la réalité ne peut pas encore toucher à la poésie. Mais celui qui, comme un constant pèlerin, chemine vers sa propre lumière, touche à l’éternité, comme on touche la soie ou le velours, avec cette magnifique sensation de joie, de luxe et de plaisir. Rimbaud écrivit : Elle est retrouvée. Quoi ? – L’Eternité. C’est la mer allée Avec le soleil. Quel précieux témoignage de la beauté ! Meri Léo, et à plus tard. Par le feu d’artifice aux couleurs de la mer Le poète a forgé sa vision de l’enfer.
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