Le long d’un fleuve en flamme où languit une abeille

Des cerises en fleurs épousent le soleil

Dont les racines d’or écloses du sommeil

Rampent sur le satin d’une riche corbeille.

 

Des cascades de sucre ourlent de leur merveille

Le linge d’une étoile empesé de vermeil

Enveloppant de sel un long pain de méteil   

Rougi par le reflet d’un regard qui le veille.

 

Un roseau croise l’onde où se glisse un bateau

Et replie en son cœur la lame d’un couteau

Qui tranchera la nuit d’un geste magnanime.

 

Et pour fermer à clef les vantaux du portail

Il suffira dès lors d’un immense vitrail

Posé sur l’horizon que le soir enlumine.   

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Griffes d'ortie @2015

 

 

 

 

 


Publié le 23/05/2025 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 24/05/2025
C’est une prouesse poétique de subjuguer ce qu’il y a de plus beau et doux jusque cette cascade de sucre et à la fois de aire naître un sentiment mesuré, presque inquiet puisqu’il s’y trouve tout de même un fleuve en feu, que l’on puisse ramper, et que des lames de couteau se cachent en des coeurs… c’est ce qui me plait énormément dans de très nombreux de tes poèmes, la retenue ou la prise de conscience que tout peut avoir sa contradiction ou n’être qu’éphémère. Les terres poétiques sont mouvantes et ouvertes aux quatre vents de la créativité, et de la complexité humaine à travers tant de sentiments qui cohabitent. Merci Francis Etienne.
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