Vingt-trois heures de la vie d'une femme

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Parfois dans le silence une main de satin

Pose sur mon épaule un souvenir fugace

Qu’un parfum de velours reflète dans la glace

Qui brouille mon bonheur d’un bout de serpentin.

 

Au bord d'un espalier deux fauteuils en rotin

Dont les oiseaux de nuit percent la carapace

Embaument tous les pins d'un luxueux palace

Trépignant au plaisir de compter son butin.

 

Sous un masque d’écume une vague maquille

La mer presque endormie au fond d’une coquille

Comme un coussin de chair fondant sous un frisson.

 

Puis l’heure se retire à pas de crocodile

Creusant dans le sommeil une ombre de fossile

Que les premiers regrets cachent sous un buisson.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre @2014


Publié le 03/05/2025 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 04/05/2025
Un poème tout en délicatesse où le satin, le velours, les parfums, les souvenirs offrent d’emblée un cadre bienveillant dont même les fauteuils en rotins nous invitent à prendre confortablement place dans ce décors magistral puisque nous y croisons même un palace. Si j’aime bien l’ambiance privilégiée, j’ai vraiment accroché à la présence. du crocodile que j’associe dans l’expression française à ses larmes, pour illustrer le caractère fallacieux de la posture. Et je lis aussi qu’une vague maquille, pareille, qui me fait penser que derrière le trop beau se cache une réalité bien moins clinquante… c’est un plaisir renouvelé sur chacun de tes poèmes que de se plonger dans ta poésie et ce faisant, aux réflexions que ces images suscitent en nous… Merci Francis Etienne.
Publié le 06/05/2025
Cher Léo, encore merci pour ton commentaire si juste. La sensation que la grande richesse cache une pauvreté ne m'est pas étrangère. Comme tu le sais j'ai été très proche de la famille K***dont le dernier descendant a fini sa vie comme sur une scène d'opéra. Proche aussi de la belle Madame, j'ai vu la misère de ces âmes solitaires, leurs sèches douleurs, leurs mensonge de platine ou leurs regards d'aristocrates jaloux. Ma poésie en a parfois trop parlé. Je confesse qu'ils m'ont marqué au fer rouge. Par contre je ne suis pas touché dans ma fleur de chair. Grace au cœur, je continue à vivre et à séduire. Merci Léo pour ton immense soutien, ton infaillible regard et ton juvénile rire. A plus tard ou a tout de suite. Cordialement, Francis Etienne. Poussé par le soleil un caillou d'émeraude éclabousse la nuit en épousant Hérode.
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