Entendez sur les toits rouler ces sacs de foudre

Qui fendent de leurs doigts les vertèbres du ciel

Et soumettent la nuit à leur panse de fiel

Réduisant la forêt en un larcin de poudre.

 

Le fleuve déchiré commence à se découdre

Comme un manteau de laine entaché par du miel

Pendant que sur la rive un morceau d’arc-en-ciel

Frappe une cathédrale avant de se dissoudre.

 

Les drapeaux lacérés par des griffes de fer

Claquent de tous leurs cris les portes de l’enfer

Où rugissent déjà les flammes de la haine.

 

Mais le sang d’une étoile annonçant le matin

Coule sur le brasier et brusquement éteint

Les grumeaux de papiers qui parlent de fontaine.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre @2014


Publié le 16/04/2025 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 17/04/2025
La destruction irreversible se répand dans ton poème, jusqu’au chaos total. Tou semble s’effondrer comme un chateau de cartes dans lequel chaque mot en entraine un autre dans sa chute. Saisissant d’efficacité : bravo Francis Etienne.
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