L’enluminure ajoute au charme mais j’avoue que je ne connais rien à la mythologie nordique (assez pour comprendre que les noms sont nordiques mais pas plus que ça) donc ça reste un peu opaque pour moi.
Cher Léo, c'est avec une extraordinaire brillance que tu te sors pour la première fois de l'écriture d'un sonnet. Et je dois dire que je te félicite de tout mon cœur, parce que l'écriture en alexandrins est comme tu le dis un casse-tête ! Le nombre de règles à respecter est souvent gommé par l'inspiration et c'est ainsi que l'on fait de petites erreurs. Toutefois, on ressent dans ton poème, un des traits caractéristiques de ton écriture : la puissance de l'image par l'association de mots qui surprend le lecteur en le charmant. Cela se retrouve malgré la contrainte du sonnet. Tu as un style particulier qui effectivement fait exploser des images sous les yeux du lecteur. Donc félicitations pour ce premier essai plus que réussi. Je vais maintenant reprendre vers par vers l'ensemble de ton sonnet. Et il n'y a vraiment pas grand-chose à reprendre.
Commençons par le premier vers qui est parfait, tout comme le deuxième vers, et il en est de même pour le troisième et enfin le dernier vers qui clôt ce premier quatrain est aussi parfait. Je remarque avec délice que tu as compté acariose avec une diérèse c'est-à-dire que le I est prononcé à part entière et qu'ainsi le mot se décompose a-ca-ri-o-se. Jusqu'à maintenant je n'ai pas parlé de la diérèse de la synérèse ! Il s'agit de savoir si deux voyelles dans un mot sont prononcées dans une seule syllabe ou en deux syllabes. La seule façon de le savoir et de consulter un dictionnaire qui donne la décomposition des mots comme par exemple L e Littré dont je joins le lien: www.litre.org Continuons avec le deuxième quatrain et son premier vers qui est absolument parfait tout comme le deuxième d'ailleurs et le troisième. Par contre le dernier verre présente des détails à revoir premièrement il a treize syllabes, et deuxièmement le mot vie n'est pas suivi d'une voyelle, car si on prononce vie vi-e en deux syllabes la césure est déplacée à la septième syllabe. Le premier vers du premier tercet est parfaitement correct, le deuxième par contre présente la même anomalie que précédemment c'est-à-dire que le mot pensée devrait être suivi d'une voyelle. Quant au dernier vers il est parfaitement correct et tu as bien compris que le mot absence devait être suivi d'une voyelle bravo ! le premier vers du deuxième tercet était aussi parfaitement correct tout comme le second vers et enfin le dernier verre est lui aussi est parfaitement correct et tu as bien respecté la voyelle suivant le mot plaine. Que dire sinon te féliciter pour avoir maîtrisé avec autant de brio l'alexandrin et le sonnet. Les quelques petites remarques faites autour des anomalies sont pratiquement rien, et je peux dire que tu es parfaitement capable d'écrire un sonnet et je t'en félicite ! Cet exercice si académique tu l'as parfaitement réussi. J'ai déjà parlé de ton style et de l'explosion des images, et je voudrais rajouter aussi la qualité du vocabulaire qui est bien au-dessus du courant, avec cette richesse qui rajoute un ton d'un classicisme de la langue et de la pensée. Merci Léo pour avoir montré le chemin à d'autres lecteurs et surtout peut-être t'essayer avec tant de succès à la composition du sonnet. J'espère de tout mon cœur que tu poursuivras ton écriture dans ce sens-là, car je l'ai dit maintes fois: la rigidité du sonnet engendre la souplesse de l'écriture. Merci encore et bravo et tu mérites bien plus qu'un exemplaire « du voyage bleu » que tu as déjà lu ! Cordialement, F. Étienne. J'ai oublié bien entendu de parler du titre dont le jeu de mots m'a fait éclater de rire ! C'est le serpent qui se mord la queue ! Bravo
Il se dégage en ton poème un flottement favorable au doute (un regard imparfait, une fable ou une voix, ce qui est visible et ce qui se cache). Heureusement les savants cherchent et nous pouvons ainsi flotter à l'envi et juste ressentir et s'émouvoir de l'instant de vie, et de quelques pages de poésie. Merci Francis Étienne.
Merci Lucie pour ton commentaire, l'emprise est le mot juste. C'est s'accaparer la vie des autres et en faire ce que l'on veut. N'hésites pas à partager des livres également dans cette bibliothèque via le bloc "Gérer mes lectures" puis "Mes livres chroniques" et ajouter un livre. A plus tard.
Merci Patrice, c'est un exercice vraiment excellent, même s'il fait quelques noeuds au cerveau et que je n'ai pas encore eu le retour de Francis Étienne qui pourra m'aider à identifier ce qui n'irait pas techniquement.
Non je commence tout juste, c'est mon tout premier poème en alexandrin, et toute première tentative d'écriture d'un sonnet. je n'écrivais de la poésie qu'en prose et quand je dis poésie, c'est trouver des belles images avec des mots, trouver de nouvelles images, innover dans l'association inattendue de mots . Il faut dire aussi que je ne savais pas comment m'y prendre, on a la chance d'avoir Francis Étienne pour nous accompagner dans l'exercice.
J’ignore si tu pratiques beaucoup la poésie. Pour ma part, je commence tout net et comme un nouveau sport je ne peux viser à la fois précision et vitesse ou charge et exactitude du mouvement. L’Exactitude de la pensée + la maîtrise des règles poétiques est due à une habitude que je suppose journalière au point qu’elle devient une seconde nature chez l’auteur. Cent fois sur le métier remettre le travail… jusqu’à ce que la forme épouse le fond mais il n’y a rien de plus travaillé que ce naturel poétique. Il doit falloir des années pour que ces règles soient naturellement intégrées à la pensée d’un auteur comme une petite musique de fond qui joue sur ses idées… En bref, ça prend des années pour penser en alexandrins…
Orwell a très bien su rendre compte de la peur engendré par le pouvoir totalitaire qu'il décrit. La phrase « Big brother is watching you » temoigne de la surveillance permanente dont fait l'objet Winston, et renforce la peur donné par le regard de l'homme sur l'affiche. Cette pression étouffante ne peut laisser le lecteur indifférent. Enfin, le fait que les émotions soient gérées par autrui dépasse la fiction car cela est du à une volonté de tout contrôler (elle-même du à un mal-être ou à un manque de confiance si on veut aller du côté de la psychologie), et c'est ce que l'on retrouve chez certaines personnes dans la réalité. Cette emprise sur les émotions résonne d'une manière particulière chez moi, j'y suis sensible pour l'avoir vécu. Ceci dit je recommande la lecture de ce grand classique littéraire qui est l'occasion de se remettre en question en voyant le monde qui nous entoure d'un autre œil.
que l'on veut faire sonnet :-) je ne suis pas très satisfait car le technique a vraiment pris le pas sur le reste. Je crois qu'il faut bien maîtriser la technique pour réussir à écrire des sonnets inspirés... en tout cas c'est une très belle expérience pour moi et je mesure ô combien le sonnet est un exercice périlleux et exigent.
Après m'y être essayé, je mesure d'autant plus l'exigence associée à l'écriture d'un sonnet, et je suis subjugué qu'une telle exigence ait pu être répétée plus d'une centaine de fois avec à chaque fois une incroyable portée. Chapeau Francis Étienne. J'aime d'autant plus ce vers "Face aux vagues d’écume à la bouche de toile." qu'il a donc été disséqué pour mes propres besoins, entrer dans les mots, leurs rythmes, leurs homogénéité... J'ai une question concernant les tercets CCD CCD. les deux D, même s'ils ne font pas partie du même tercet doivent-ils obligatoirement rimer ? Ton poème porte très bien son nom, c'est de l'orfèvrerie poétique.
J'aime beaucoup ces commentaires. Je dois bien avouer que je n'ai pas forcément cherché tout cela en écrivant mais mon inconscient parle par ma plume. Je voulais dire par mes propos précédents que bien souvent, j'ai besoin d'écrire en suivant une idée mais cette idée dérive et je me retrouve avec un texte parfois assez éloigné du projet initial, ce qui peut être assez agaçant de prime abord... Mais je laisse à cet inconscient le soin d'écrire pour moi.
Je suis donc touché de me retrouver dans une comparaison à Blake... Merci!
Sur la page traduite, c'est moins musical forcément mais comme dans le premier poème sur le changement d'état qui fait transhumance rythmée par la clarine, il y a la nature présente aussi chez Blake: "Par les vallées sauvages je jouais/ Sur ma flûte des chants d'heureuses harmonies/ Quand je vis sur un nuage un enfant/ Qui en riant me dit/ "Joue une chanson sur un Agneau! Aussi, je jouai en sainte joie (...) "Joueur de flûte, assieds-toi, écris un livre que tous pourront lire". Il disparut de ma vue/ Je saisis un roseau creux/ Et je taillai une plume, Et je teignis l'eau claire/ Et j'écrivis mes chants joyeux/ Pour la joie de chaque enfant/... Bref, ça produit la même impression de lecture sur moi, je trouve cela particulièrement frais et désaltérant. Donc, ça me semble peut-être innocent parce que ça laisse joyeux et léger. Ça n'enlève rien à votre propos sur l'imagination et ses pouvoirs.
Je voulais juste dire que le poème m'apparaît dans la veine des chants de l’innocence de William Blake. En réfléchissant, le rythme et la musique me laissent le même sentiment de légèreté qu'une poésie de ce recueil. Je reprends mon livre et oui, dès l'introduction, Blake est musical aussi et j'y trouve des images naturelles aussi et des paysages "Piping down the valleys wild/ Pinping songs of pleasant glee/ On a cloud I saw a child/ And he laughing said to me...
C'est étrange comme un texte sur l'imagination est progressivement devenu un texte sur l'innocence. Souvent, ma plume prend une direction bien différente de celle de mon cerveau : je commence quelque chose et en termine une autre.
Un magnifique poème et j'ai été particulièrement ému par "Et le ciel endeuillé par la mort d’un ruisseau.", c'est puissant et profond que de voir les éléments solidaires et sensibles à ce qui était une unité, à tout jamais désormais amputé. Merci pour ce beau moment d'émotions.
Je reprends le ravissement et la grâce de votre poème, car je trouve que ces deux mots le caractérisent parfaitement bien dans l'émotion qu'il m'a suscité. Vous avez bien fait d'y partager également la version lue, qui y apporte une belle touche d'humanité, et saluer votre voix qui fait offrande de la meilleure des façons. Un baume pour le coeur et l'âme, grand merci Jeannine.
La mythologie est autant fascinante que passionnante car elle illustre à travers des histoires incroyables, toute les failles et fragilités de Dieux et déesses mais au final très humaines…
Un texte vraiment très bien rythmé pour célébrer le refuge de notre enfance, celui qui protégeait, propice au calme et à l’évasion,, propice à l’élaboration des rêves les plus vastes, de l’imaginaire salvateur pour corriger un monde d’ennui… j’ai le sentiment que ce refuge devenu adulte a pris la forme de l’écriture, et j’espère vraiment que le peuple des mots sera ce carrefour emprunté par les rêves et imaginaires qui résistent à l’âpreté d’un monde qui doute. Merci Perthro, je crois que tu peux en cliquant sur la fonctionnalité en forme de planète dans l’éditeur de texte, pouvoir y coller ton lien va voir dans mon texte (les rêves égarés) pour voir ce que cela donne. À plus tard.
Quel beau voyage mémoriel et émotionnel tu nous propose là Francis Etienne, pareille à une madeleine de Proust mais poétique qui fige les images que l’on souhaite éternelles. La nostalgie est la fidèle guide d’un musée que l’on aime visiter à l’envi, avec pour beaucoup la tentation de s’y perdre. Chaque jour qui passe à errer dans ses musées sont des jours de moins pour les alimenter, difficile de trouver le bon équilibre, et plus encore lorsque le monde réel semble trahir toutes les attentes et idéaux. Une nouvelle fois ton poème m’amène à de sérieuses réflexions et je t’en remercie Francis Etienne.
Le lointain dans les mots et les espoirs en les songes… bienvenue Lucie et merci de partager avec nous ce premier poème à la fois introspectif et contemplatif. À plus tard.
Lorsque l’immatériel et l’illusoire conspirent à la chute du tangible. La bataille de mots fait rage dans un fracas poétique saisissant. Un poème qui semble rappeler que la lutte est de tous les instants pour forger le monde (extérieur comme intérieur), comme nous le voulons. À plus tard Francis Etienne.