Non je ne m'attendais en rien à être déçu. Mais votre prose, précisément, me touche beaucoup. Elle représente mon adn d'auteur. Et il n'est pas simple de travailler et de modeler la simplicité. J'ai observé de plus prés votre écriture, et j'y ai vu le travail accompli, cette frontière si fine entre le langage parler populaire et le travail littéraire. Un grand bravo mérité chère Allegoria.
Vous lire n'a pas tardé ! Les deux écritures se complètent et c'est décidément intéressant d'avoir lettre et réponse l'une à la suite de l'autre :) Merci Fabien
Cette pluie de compliments est sans doute un peu due au fait que vous vous attendiez à être déçu :) quoi qu'il en soit, je prends avec plaisir : les critiques positives ont toujours le pouvoir de booster ! Quant à Rose, j'ai cherché à ne pas la stigmatiser. Je suis touchée que vous ayez pu y être sensible. Merci encore. Au plaisir de vous lire !
Alors questionnons-nous. Êtes vous après ces 13 ans un danger pour la société. Au vu l'objectivité de vos propos, je ne le crois pas. Je ne le crois plus. Vous avez grandi autant qu'il vous a été possible de le faire ici. J'ai le plaisir de constater qu'une belle maturité vous anime aujourd'hui. Une maturité qui vous pousse à déclarer justement que votre vie ici ne sert à rien. Une maturité qui met le juge que je suis devant les paradoxes de la justice qu'il sert. Car si nous vous avons incarcéré pour le crime commis, force de constater que votre vie enfouie entre ces murs ne paiera jamais celle du mort que vous avez fait. Ce drame a déjà fait bien assez de mort. Il a tué cette homme autant que l'enfant que vous étiez alors. Quant à l'homme que vous pourriez devenir, à vous de lui donner corps à présent. Construisez-vous pierre par pierre, du mieux possible. Prenez ce nouveau départ comme une rédemption. Faites de votre vie un enchantement, vous qui êtes vivant. Et n'oubliez jamais que si un jour la vie vous semble merveilleusement belle, vous le devrez à cet homme qui n'est plus parmi nous.
J'autorise votre levée d'écrou.
Tout d'abord j'aimerais dire que l'on ne choisit pas sa famille. La vôtre de par ses choix de vie illicites ne vous aura bien sûr pas montré le droit chemin. J'aurais aimé que la sincérité dont vous faites preuve ici ait résonné en vous bien plus tôt, bien avant le drame qui vous a conduit en prison. Si vous aviez été aussi sincére avec votre famille, vous vous en seriez désolidarisé avec franchise. Vous auriez pu vivre une autre vie que celle de l'enfermement. Mais l'on ne peut revenir en arrière. C'est ainsi. Le mal est fait. Alors en ma qualité de juge, me voici devant l'épineux problème de statuer sur votre devenir. Quelle charge éthique quand on y pense. Mais la société a besoin de réponses satisfaisantes.
Bonjour Monsieur,
j'ai pris connaissance de votre demande de liberté conditionnelle. Mais avant de vous faire part de ma décision, je voudrais à mon tour vous parler de nombre de choses. Tout d'abord, je vous remercie de ne pas m'avoir demandé un pardon que je n'aurais su vous accorder.
Et c'est bien cela l'écriture: oser, créer, jouer d'audace et de liberté.
Merci Allegoria. Il y a des moments comme cela où l'on est heureux de se sentir tout petit.
Eh bien, chère Allegoria, vous qui pensiez me décevoir. Hors sujet? Comment donc! Le sujet est parfaitement maîtrisé, même si vous avez fait le choix d'une certaine liberté. Vous m'avez emporté, embarqué, déboussolé. Je ne m'attendais pas à ce contrepieds de haut vol. votre prose minutieusement travaillée dans cette simplicité si difficile à rendre sur le papier sans tomber dans le vernaculaire. Cette prose est bouleversante. Elle rend hommage aux gens de peu avec tant de respect, elle est à ce point dans la vérité des personnages, que l'on regrette juste qu'elle n'étaye pas un roman en entier.
« À ce moment-là, je crois qu’il a compris qu’il allait mourir alors que moi je n’avais pas encore compris que j’allais le tuer. », je trouve cette phrase puissante pour défendre la thèse de la non préméditation. À moins que ce texte ait été écrit pour une autre raison que le défi proposé, je suis bluffé par la taille de votre production ainsi que le sens du détail, que ce soit des lieux mais aussi dans les interactions : votre capacité à prendre la place de vos protagonistes avec brio est une nouvelle fois démontrée. Merci beaucoup.
J'ai été surprise par le parallèle que vous faites avec Les Liaisons dangereuses. Les lectures sont plurielles, c'est ce qui en fait souvent l'intérêt.
Je trouve ce montage épistolaire très beau. La voix pour commenter le désastre est belle et tient bien le rôle du milieu. Cette personne un peu extérieure qui peut relater le drame a la sagesse d'une sorte de Madame de Rosemonde: elle fait l'état des lieux à la fin des Liaisons D. La prison, c'est bien pour écrire sur la dangerosité des liaisons justement.
Bonjour, je viens de lire les deux lettres de ce défi celle d'Allegoria et celle de Lou ange... et aussi bien sûr car je suis curieuse, tous les commentaires . Qu'écrire de plus... émotions ressenties... Et si c'était vrai????? Peut-être essayer une lettre... mais en serai-je capable? Je ne sais pas... Si j'en écris une.... monsieur le juge ... vous ne serez pas trop sévère hein.... à suivre kissous tout le monde
C'est certain, la prison punit rarement le coupable seul, et entraîne de nombreuses vies gâchées. Et encore, de l'extérieur il est facile de juger un coupable ; c'est pourtant presque toujours prendre des raccourcis...
Votre participation prend sa source dans l'énoncé du défi et c'est intéressant de lire ce qu'il a provoqué et activé en vous. Cela reste dans la thématique de la rédemption et du pardon. Je trouve interessant la façon dont vous avez introduit votre texte, cette lettre dans la poche, cette mise en scène décalée et indirecte pour susciter l'attention. Et puis cette lettre, aux mots simples et de toute évidence sincères, qui colle à un personnage dont effectivement vous parvenez à faire naître un peu d'empathie. Et tout cela en très peu de temps, bravo. Que de vies gâchées... merci pour ce partage.
Je n'ai absolument pas respecté les consignes. Je n'aurais pas su le faire. J'ai écrit ce texte après avoir lu cette proposition de défi. Et si j'ai hésité, j'ai pensé qu'il était plutôt juste vis à vis de l'auteur du sujet de l'y intégrer ici. J'ai hâte de lire des productions qui tomberont un peu moins à côté !
Très beau texte dans lequel beaucoup de personnes se retrouvent.... j'ai aimé ceci
"Quand nous sommes lassés d’avoir joué les rôles de notre vie, notre écriture doit être plus belle que l’or pour ne pas nous réduire au silence. Soyons téméraires." tu as trouvé la clef... kissous
Merci pour cette participation au défi qui traite d'un sujet bien actuel. Ce cri part d'un instant d'une grande paisibilité jusqu'à se libérer de toute sa force et de toute son âme pour briser la violence. Défi relevé, bravo !
Bienvenue sur iPagination et merci de votre participation. Les retours de Fabien sont de grandes qualités et je le rejoins dans son analyse. C'est l'après qui compte, que faisons nous de nos erreurs, comment pouvons-nous transformer le plomb en or, pour les autres, et par voie de conséquence pour soi. Je rejoins aussi Allégoria, mettre la première participation n'est pas facile, merci d'avoir osé. Et doublement merci puisque j'apprends aussi dans les commentaires que nous allons découvrir sous peu une quatrième âme repentante dans la cellule. A plus tard j'espère.