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In nomine humanitatis

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Ce texte participe à l'activité : Facture sociale

Une nuit fort désagréable !

Ces gens, hier, m’ont tant énervé à geindre et se plaindre de tout et de n’importe quoi, de prix qui augmentent, de factures de gaz, d’électricité… et que sais-je. J’en ai cauchemardé.

En réalité, ces gens-là n’en sont seuls la cause. Plutôt l’ultime goutte de cet acide, par trop sulfurique qui, faisant déborder le Bécher de ma patience, a fini par corroder les parois de cette colère que je pouvais contenir jusqu’alors, assez mal il est vrai. Ces GENS-LÀ sont à eux seuls ces GENS MÊMES qui me révoltent par l’inconsistance de leurs « combats ». Ceux qui « se battent » et « se révoltent », ceux qui « luttent » et sont « en guerre », ceux qui « résistent, affrontent, s’affrontent… » avec force vocabulaire de l’excès, faute d’avoir réellement à se défendre… pour VIVRE !

Perte de sens, médiocrité…, même s’il y a par ailleurs de justes résistances ou nécessaires militantismes, je ne pouvais qu’en mal rêver. Me retrouver en « facture EDF » à supporter la dolence de ces enfants de l’indigne, ce pourrait être en soi un cauchemar. Sauf que l’heure devrait être à l’union de tous, jusqu’au sacrifice (lequel ?), pour instiller, plus que jamais et en tout esprit, l’absolu le plus noble de l’humanité. C’est donc bien l’insignifiante conséquence — déranger le sommeil de ma petite personne, de ce si anodin « cauchemar » qui m’a vigoureusement réveillé en se confrontant à l’insupportable CAUCHEMAR des innocents du monde, avilis aux agissements démoniaux ou mal pensant d’esprits abjects !

Noyé dans les larmes de mon désarroi, le remède à quelque sommeil perdu sur l’instant fut alors de prendre la plume. Fi de l’impuissance d’un « moi » en facture EDF, je me devais traduire en mots l’esprit même de ce qui me transcende : cet in nomine humanitatis, ci-maintenant offert ! 

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Par absolu respect pour ceux qui engagent leur vie pour une certaine démocratie à acquérir ou à défendre, pour ces hommes et ces femmes qui partent au combat, pour ces pères et ces mères qui quittent leurs enfants, au risque de ne jamais les revoir, pour se battre et défendre précisément leurs droits et libertés à venir… c’est en pleine conscience des privilèges immenses que me donne le fait d’être né sans l’avoir choisi dans un pays en paix, que j’affirme dans les lignes qui suivent ma pensée d’homme libre* ! Et émotionnellement bouleversé par cet état du monde… puisque j’ai le droit d’être bouleversé, j’ai le droit de le dire. J’ai le droit de ne pas en avoir honte ni d’avoir ou devoir à m’en justifier devant qui ce soit, réel ou supposé, de chair ou immatériel !

Deux causes à mon esprit méritent d’y laisser une vie, la mienne, s’il le faut, quand le temps, passé à convaincre, ne dispose plus de liberté pour le faire :

  • le respect de la terre, dans sa Naturalité et sa Diversité,
  • le respect de l’Homme, dans sa Dignité et sa Liberté (s’y entend le respect de l’Histoire et des Cultures, dans leur réalité et leur fertilité).

C’est pour ce respect de l’Homme, maintenant, que se poursuit mon propos.

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Je crains fort, voyez-vous, qu’il soit bien tard pour renouer avec LE SENS.

Bien tard pour renouer avec ces mots et ces pensées inscrits dans la mémoire de la construction d’une Humanité, et d’un certain humanisme, qui ont su faire vibrer tant d’espoirs.

C’est que ces mots et ces pensées qui devraient encore nous guider, encore avoir une portée critique, toujours nous permettre de débattre tous, semblent si abscons dans certaine société, la nôtre. Abscons parce que d’autres « urgences » sont frivolement imaginées jusqu’à s’imposer : l’instantanéité, la facilité, la virtualité, le ludisme, la reconnaissance inconditionnelle de prévalence de l’individu sur le groupe…

Pourtant, LE SENS, celui que l’humain peut chercher en conscience à donner à la vie, à sa vie, au travers d’une destinée commune — où chacun peut y trouver un compte, ce sens qui nous place, en responsabilité, au-dessus de nos frères animaux et végétaux, ce sens qui amène les plus forts à grandir les plus faibles, et les plus faibles à faire redescendre les plus forts à de plus justes mesures… ce sens n’a d’existence que par le respect des mots, comme des faits et des réalités universelles, historiques et actuelles.

« Tant que nous demeurerons dans le brouillard, sans questionner les termes du débat, nous resterons coupés les uns des autres, invités tout au plus à vivre une vie médiocre. »  (Alain Deneault, La Médiocratie, 2016)

L’hypocrite verbiage du « vivre ensemble », si dispendieusement essaimé jusqu’au cœur de notre consumérisme ordinaire (« Nous sommes faits pour vivre ensemble » !), masque l’individualisme débridé de tant d’entre-nous, vigoureusement entretenu sans trop l’avouer. Celui-là même que l’on fait prévaloir au nom de la liberté, érigée ainsi comme plus haut degré de valeur. Le « vivre ensemble », il fallait y penser, il fallait oser, crédibilise son sens, donc son existence, non sur LE SENS d’acquis nobles et historiques, mais par le regroupement clanique d’individualismes semblables qui chante les louanges du « vivons ensemble nos individualismes affirmés » !

  • La confortable médiocrité plus que l’élévation.
  • La suprématie de la liberté de l’individu sur la Liberté de tous, au mépris de toute sincère, entière et salvatrice Fraternité.
  • La certaine supplantation d’un eudémonisme** planétaire, responsable autant que raisonnable, par un hédonisme*** absolu de plus en plus communautariste, voire sectaire.
  • L’Égalité conditionnellement passée au filtre de l’intouchabilité de tout « avantage acquis »…

Voilà bien quelques grandes faiblesses qui se dessinent insidieusement, mais indiscutablement dans nos démocraties ! Savons-nous encore LE SENS profond de ce dont nous jouissons ? Qui nous l’apprend ? Qui s’oblige à le comprendre, à l’expliquer, à y revenir sans cesse pour ne pas céder aux sirènes de la maintenant si peu déshonorante médiocrité ?

Déplorable constat que celui d’admettre qu’il y a désormais plus de personnes capables de s’offusquer d’un prétendu sexisme des Droits de « l’homme» que de citer quelques-uns (voire le moindre) des 30 articles du préambule de la Déclaration universelle éponyme, pourtant invariable, écris en français dans l’original officiel qui ne peut être modifié ; signé et approuvé par les membres fondateurs de l’Organisation des Nations unies. Et pour lequel aucun État ne s’est prononcé contre ! ****

« Tant que nous demeurerons dans le brouillard, sans questionner les termes du débat… » : j’en pleure de voir que l’on oublie tout, que l’on nie tout ! Mais BORDEL DE MERDE, puisqu’il semble que seul ce langage reste un peu compréhensible, l’homme… c’est l’Homme, c’est Homo ! Quand allons-nous contester le cerf, Cervus, le frêne, Fraxinus, ou l’équidé, Equus ? Et faut-il devenir masculiniste pour contrer le sexisme de LA poule, de LA musaraigne, de LA rose ? Tout cela est si vile distraction, si piètre combat, si ridicule engagement !

Quel bien triste constat, me semble-t-il. Drôle de France qui s’ennuie en fermant peu à peu ses yeux face aux réalités du monde. Au risque de foutre en l’air l’essence même de sa « révolutionnaire » construction démocratique, par laxisme, paresse, ou pire : indifférence acquise par conviction d’invulnérabilité de ladite démocratie !

  • Plus facile de refuser un vaccin au service de tous que d’accepter les infinitésimales conséquences individuelles (si elles existent) d’un doute à son sujet.
  • Plus facile de voter pour quelque pourfendeur(euse) de valeurs plénières et universelles que de combattre intelligemment et patiemment des inégalités.
  • Plus facile de manifester, toujours pour exiger plus, que d’admettre en son âme et conscience les privilèges énormes que nous avons en naissant et vivant dans une société comme la nôtre.
  • Plus facile de demander l’arrêt de combats (que l’on estime ne pas être les nôtres) et le droit à partir tranquillement en vacances (sic !) quand on est dans un pays en PAIX, au chaud et correctement nourris, sans compter ses morts.
  • Plus facile de s’insurger haut face à des énergies couteuses et des paniers moins facilement remplis que d’apprendre en même temps les vertus d’une certaine frugalité.
  • Plus facile de se cacher derrière ses enfants pour se lamenter de quelques « privations » que d’apprendre avec eux la puissance d’une construction fondée sur la plus formalisée de toutes les utopies : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »

À trop geindre, à trop paresser sur l’effort, pourtant oh combien enrichissant et excitant de la construction maintenant séculaire de la démocratie, le rêve humaniste, l’espoir de tolérance, et la paix à laquelle tout Homme digne de son espèce aspire, risquent de s’éteindre pour longtemps sous les coups de boutoir autocratiques, sous l’arbitraire des tyrans, ou par la suffisance ignoble de quelques profiteur(euse)s sans scrupule du moment qui s’estiment intelligences supérieures détentrices des « vraies » solutions au sein même de nos « politicien(ne)s ». 

Jamais il ne faut oublier, JAMAIS, que manifester, partir en vacances, se plaindre, paresser, voter fièrement aux extrêmes, faire valoir la liberté de l’individu, son hédonisme… et tant d’autres sont des privilèges que SEULES les démocraties permettent. Or, les principes démocratiques sont en voie de raréfaction certaine, et mieux vaut en avoir conscience et raison gardée. Car les privilèges… 1789, souvenez-vous… sont tôt ou tard périssables.

Mais, las, las !

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Je crains fort, voyez-vous, que l’être humain « moyen dans ses valeurs » justifie désormais, avec médiocrité, L’ÉLABORATION DE QUELQUE DEMI-MORALE !

Car, oui… j’en suis aujourd’hui convaincu et je le formule ainsi, la démocratie porte en elle tous les germes de sa disparition ! Elle nécessite trop d’efforts, trop de conscience, trop de responsabilité individuelle, trop de participation à la construction collective, trop de contrôle et d’effacement. La démocratie impose un perpétuel et juste dosage, entre abnégation et affirmation, effacement, modération et engagement ! Et une sincère et entière capacité pour chacun à l’introspection constructive comme à l’acceptation du regard porté par l’autrui, à fin également constructive, sur sa personne.

Une facture « EDF », même alourdie, est une preuve d’un approvisionnement en une énergie bien « confortable ». Un panier même cher est une confirmation d’une facilité à subvenir à ses besoins. Un vaccin et quelques mesures pondérées de confinement sont de formidables chances dont bien peu peuvent profiter sur Terre.

Alors… un peu de frugalité, de retenue, voire même de privation, un peu de concessions sur notre quiétude ordinaire comme citoyen d’un pays en paix, n’est-ce pas là à strict minima ce que nous pouvons céder sans sourciller pour défendre bec et ongles la furieuse nécessité de contrebalancer la montée des autoritarismes, des systèmes dictatoriaux ; la furieuse et impérieuse nécessité de défendre la démocratie pour l’avenir de nos enfants, petits-enfants, arrières petits-enfants. Et la garantie de fermer les yeux, chaque soir et plus tard, l’esprit profondément serein !

 

« L’incivilité obstinée, la cécité volontaire, ou la propension à se mettre en position fœtale pour se protéger le nombril sont aujourd’hui beaucoup plus graves que de simples réactions à la fracture sociale. Ce sont, pour la défense des Droits Universels de l’Homme, les garants d’un désastre qui se dessine, incommensurablement plus couteux que toute “facture” sociale ! La démocratie est un système politique et une forme de société qui s’essoufflent et se rétractent dans le monde, amenuisant de fait l’esprit de Liberté et la force de la Fraternité. Que sonne le réveil ! ».

Telle est ma pensée, ma conviction, et l’essence de mon engagement.

 

 

* Depuis que j’ai acquis la capacité de les comprendre, tous les drames semblables à ceux que vivent actuellement les Ukrainiens ou les Iraniens aspirant à la liberté ont forgé ma propre liberté, et m’ont imposé moralement ma manière d’agir au quotidien. C’est en liberté que je fus travailleur obstiné jusqu’à presque 66 ans, dans l’effort tantôt physique, tantôt plus intellectuel, maintes fois, ici, là-bas, ou ailleurs… C’est cet homme libre qui est fier maintenant d’être un retraité cultivateur de frugalité, physiquement fatigué, intellectuellement éveillé, pécuniairement très modeste. Mais si riche d’un partage amoureux fièrement protégé au fil des décennies contre vents et marées. Si riche de tout ce qu’une vie, souvent fort cruelle, parfois heureuse, lui a permis d’entreprendre, oser, défier, comprendre, apprendre, et même engendrer… avant de le perdre dans un effroyable destin ! Ni brute ni soumis, mais lourdement aguerri aux lois des résiliences, qui serait alors cet homme libre, qui serais-je, pour me plaindre d’une facture un peu lourde ?

** L’eudémonisme considère que l’éthique doit viser le bonheur (le bonheur n’y est pas perçu comme opposé à la raison : il en est la finalité naturelle).

*** L’hédonisme place la recherche de plaisir et l’évitement de la souffrance comme but de la vie humaine.

**** Seules, parmi les huit abstentionnistes, l’Arabie saoudite affirma son sexisme niant l’égalité homme-femme, et l’Afrique du Sud son racisme en refusant l’égalité de droit sans distinction de naissance ou de race !

 


Publié le 07/02/2023 / 1 lecture
Commentaires
Publié le 07/02/2023
Un grand merci à toi l'ami. Tout d'abord parce que ton texte sans concessions, lève une partie du voile bien posé sur nos sociétés occidentales. Des gueulards, voilà ce que nous sommes (une tradition bien française). On gueule pour tout et son contraire. Et c'est le ventre bien rempli que l'on fustige l'inflation qui, entendons-nous bien, n'impacte réellement (dangereusement), qu'une frange marginale de la population. Et c'est bien seulement pour le plaisir de gueuler.. Car finalement, les avions sont toujours aussi pleins comme le sont nos frigidaires. On a gueulé pour tout! " On n'a pas de masques à se coller sur le nez! C'est honteux!" , et quand on les eus on ne voulait plus les mettre.. On manifeste pour tout et n'importe quoi, mais jamais l'été, il faut tout de même profiter de ses congés payer.. On hurle contre la réforme des retraites, mais de retraites nous aurons, ce qui n'est pas le cas de tout le monde dans ce monde. Plus on a et plus on gueule, et on le fait parce qu'on nous permet de le faire et souvent parce que le média n'ayant rien à se mettre sous la dent en fait tout un "flan Mireille" de rien. Voyageons, allons voir ailleurs comment cela se passe. Allons voir là où ça crève, de faim, de maladies que l'on soigne facilement chez nous. Avant de gueuler parce que la visite (remboursée) du docteur à pris 1 euro, allons voir là où l'on ne peut se payer de soins médicaux... Merci de t'être livré ainsi Jean-Luc. Soixante-six ans et vingt ans dans l'âme et l'esprit.
Publié le 07/02/2023
... et ce n'est pas non plus qu'un exercice. Merci à toi, Fabien. Ce qui ne relève pas de l'exercice c'est bien évidemment le fond que je voudrais pouvoir hurler plus immensément, comme toi de ce que je lis dans tes mots. Mais de la pensée profonde à la transcription de cette dernière... c'est toujours (pour moi, en tout cas) une formidable et bénéfique épreuve. Chaque mot doit être choisi, donc compris et vérifié, car je sais combien le moindre faux pas peut décrédibiliser le tout et salir mes convictions. Impossible de trop s'épancher également, et donc s'obliger à bucheronner dans la forêt dense des idées qui se bousculent pour ne présenter que des clés fortes mais succinctes comme développement et illustration du tout. Quand l'esprit bouillonne d'un côté et accuse de l'autre les premiers aléas du temps déjà écoulé, telle expression est nécessairement une fertile gymnastique. Je suis là bien loin de la facilité d'un Juan ou d'un Diego où la liberté y est grande, bien que sans concession sur le désir de qualité :-)
Publié le 11/02/2023
Bonjour Fabien, quel bel atelier qui remue et qui fait surgir énormément d'émotions. Nos mots et cet endroit pour les mettre en commun et échanger et partager, c'est précieux. Pour moi il y a plein de luttes qui divergent souvent mais qui en ce cas convergent sur un questionnement commun : de quoi sera fait demain ? Si égoïstement je me réfère à ma condition alors je suis un privilégié, au sens où j'ai de quoi vivre de façon très satisfaisante, j'aime mon activité et tous mes passes-temps qui me nourrissent quotidiennement et donc, travailler deux ans de plus effectivement serait totalement transparent pour moi dans ces conditions (et compte je travaille pour une association et qu'une fois à la retraite je travaillerai toujours pour elle, en fait rien ne changera vraiment), alors oui, je pourrais travailler 2 ans et si la santé me prête vie 10 ans de plus même. Mais ma condition n'est pas celle de plein de personnes et surtout, je ne veux pas penser ainsi. Quelqu'un m'a dit enfant, vit de ta passion et tu ne travailleras plus un seul jour. C'est vrai. Mais c'est très rare de vivre de sa passion, en revanche je souhaiterai que chaque humain soit libre d'exercer sa passion, de s'en découvrir de nouvelles ou même d'en redécouvrir... et pour cela il faut du temps à défaut d'avoir l'emploi qui solutionne tout. L'humain ne doit pas être esclave et toutes les avancées technologiques laissent à penser que oui, très honnêtement, l'humain n'a franchement plus à devoir à travailler autant. Si tous les humains disposaient du maximum de leur temps pour donner le meilleur d'eux-mêmes et produire tout autre chose qu'une économie complètement dingue et dépourvue de sens, comme je l'ai écrit dans le commentaire laissé à Jean-Luc... c'est le bonheur de chacun, additionné et corrélé à celui de tous les autres qui sera l'antidote à toutes nos peurs pour un monde plus apaisé et surtout partagé. En revanche je crains que gueuler restera toujours dans l'ADN des français, et c'est parce que tout le monde gueule que tout le monde donne son avis, et que parce que tout le monde donne son avis que l'on voit parfois surgir des idées totalement inédites et inattendues... alors que chacun gueule à bon escient si ça le libère et si ça permet entre des tonnes d'inepties et de faux débats permettre à quelques idées de génies de nous permettre d'atteindre le chaînon manquant... et devenir enfin une humanité évoluée, prête à tout autre chose.
Publié le 07/02/2023
C'est exactement cela, trouver le mot juste, la ponctuation, la phrase désossée de ses futilités pour ne garder que le suc, l'essence. Et des fois au bout du chemin, lorsque la phrase est écrite et livrée à la lecture, la frustration, parfois, de ne pas avoir trouvé mots plus justes, plus forts dans le temps imparti. Le plus difficile, c'est à mon sens de ne pas se laisser emporter par l'émotion de ce que l'on veut écrire pour ne pas faire dérailler le texte. Contenir sa colère, lui faire prendre le chemin des mots.. tout un apprentissage. J'ai trouvé ton texte magnifique, rempli de l'expérience d'une vie, de l'expérience des mots. J'ai lu ça comme un cri d'amour, parce que pour écrire comme ça il faut savoir aimer. J'ai été très ému que tu te livres assez personnellement dans cette justesse. Ce texte, il faudrait en faire une tribune, car il y a tout dedans. Puisse-t-il juste être compris. Merci beaucoup Jean-luc.
Publié le 08/02/2023
Ce que tu dis, Fabien, me touche sincèrement. J’y apporte deux petits points. Le premier est la solution que j’adopte pour contenir les émotions engendrées par la colère. Comme j’en suis totalement incapable, je me lâche complètement dans un premier temps, jusqu’à me rendre compte, comme à chaque fois, que je m’y épuise (jusqu’à déraper, même, ou écrire n’importe quoi !). Là je sais enfin que seuls quelques uppercuts très étudiés doivent remplacer tout ça, pour qu’une fois assenés à la face de qui je peux viser, ils diffusent le plus possible et longuement la « douleur », quitte à y laisser, de préférence, quelques séquelles. Donc, dans le fatras de mes épanchements, je recherche les propos qui font le plus mal ou le plus d’effet. C’est là que je commence vraiment l’écriture, par un autre travail. Le second point est relatif à ma première note de bas de page. C’était dans le texte. Ça me gênait. Je l’ai supprimé. Puis je l’ai remis. Et finalement apposé en note. Il faut que ce soit présent, non comme une biographie, mais comme un autre type d’uppercut, celui d’un choix (et d’un résultat) de vie qui va dans un tout autre sens que le commun si largement diffusé (imposé). Oui, on peut travailler longtemps et tardivement, s’y fatiguer, y laisser « de soi » et ne pas exiger de la société on ne sait quelle « indispensable compensation ». Sans même aller dans les pays pauvres, au Japon, aux USA, en GB… bien des gens sont obligés de travailler jusqu’à leur mort. Ils le font. C’est ainsi. Alors que moi j’ai la chance d’être épaulé par un système qui n’est pas si mal que ça. Posément perfectible, sans doute. Ces hurlements incessants sont surtout insensés et témoignent de l’incapacité de tant à effectuer les bons choix moraux de vie. On ne peut pas faire porter à la société les aléas du vieillissement en accusant celle-ci d’en être responsable au travers du travail, de l’effort, qu’elle nous « impose ». Chacun est libre d’aller chasser comme il l’entend le fennec dans le désert pour vivre, et curieusement, personne (ou presque) ne le fait.
Publié le 11/02/2023
Je n'ai lu aucun.des commentaires avant d'écrire le mien pour ne pas être influencé. Quel texte... sincère comme à ton habitude et rappelant les fondamentaux comme l'incontournable question du sens, car oui, il faut toujours questionner les choses, les évènements, se questionner, et même pour être plus conscient, questionner le questionnement... et surtout se souvenir, NOUS souvenir de toutes les époques, de toutes les histoires, de toutes les séquences de notre Humanité, dans ce quelle a de plus décevant, mais aussi de plus beau et de plus inspirant : celle qui élève les âmes les plus basses, et celles qui rabaissent les moyens lorsqu'ils ne sont plus du tout adaptés aux véritables besoins. Il y a un juste équilibre à trouver, et il faudrait aussi que chacun se sente l'artisan de notre humanité. De plus en plus de personnes souffrent, et si les moyens augmentent pour beaucoup, ou alors baisse mais à des niveaux encore totalement convenables, il y a de plus en plus de laisser pour compte, des personnes et notamment de plus en plus d'enfants qui finissent à la rue, qui se coupent de la dignité qui leur est due, de l'éducation qui est la mère de toutes les chances et de toutes les aspirations, de la culture qui panse les plaies et donnent un peu de baume au coeur... Nous sommes avec les révolutions technologiques à l'aube de franchir une nouvelle ère, celle qui devrait permettre aux humains de s'affranchir de leurs conditions de producteurs de richesses, pour justement... produire à nouveau du sens, de l'équité, de la fraternité, de la conscience individuelle et collective et tant de concepts qu'ils nous restent encore à inventer pour que demain soit un véritable espoir. Merci pour ton texte qui est pareil à une brise qui attise tous les espoirs, bien que la tendance soit en proie aux plus grands doutes... merci, ça fait du bien.
Publié le 11/02/2023
Ton commentaire me touche, Léo. Je t'en remercie. Je vois bien tous le positivisme que tu mets pour l'avenir, et c'est évidemment très bien. Je l'étais "autrefois", mais je suis devenu un pessimiste positif (je n'ai plus que cette locution là pour défendre mes convictions). Tout ce qui faisait mes espoirs profonds s'est émietté, craquelé, fissuré... jusqu'à l'effondrement total. D'abord l'écologie, puisque je suis de la première heure dans ce domaine : les formidables espoirs que cette science complexe, nouvelle et salvatrice à la fois pouvait offrir ont été littéralement salis, détournés, avilis, au point de former un immense n'importe quoi où il est devenu presque impossible d'en repérer encore ses atouts profonds. Le mot s'est "plurialisé" en perdant tout son SENS et surtout toutes ses indissociables approches. Ensuite, l'humanité : baigné dans la révélations des horreurs absolues de la dernière guerre, et les terribles et insupportables silences qui les ont remplacés ensuite, j'ai cru qu'arrivaient les prémices d'une nouvelle ère. J'avais tout faux, et je suis rongé par tous ces cris de désespoir qui s'ajoutent les uns aux autres, et même avec beaucoup plus de vigueur encore ces dernières années. Quant aux révolutions technologiques... elles imposent de très nombreuses heures de formation pour apprendre à manier une arme d'aujourd'hui là ou un coup de gourdin suffisait avant pour tuer ! Je ne crois pas aux vertus d'un détachement à la terre, à l'eau, à l'effort, à la lecture d'un vrai livre en vrai papier... pas plus que je crois aux vertus d'une telle course à l'espace, sauf à comprendre qu'il n'y a énormément que de sales intentions derrière, pour l'essentiel. Je ne sais plus sur l'instant quel génie a dit "jusqu'à maintenant on avançait en regardant dans le mauvais sens ; maintenant on regarde dans le bons sens mais on y va en reculant" Je le ressens si profondément ! sans pouvoir m'empêcher d'ajouter qu'une trop faible partie du monde regarde dans le bon sens. Mon propos est très gauche car impossible à exprimer ici, dans un si petit espace ;-)
Publié le 12/02/2023
Bravo pour ce texte qui, nous humains, ne nous met pas tous à l’honneur. Merci pour les rappels de ce que nous avons..gardons le, soyons en conscients, travaillons surtout à le conserver au lieu de..
Publié le 13/02/2023
une colère à mots polis et contenus :-) mais trop durable pour ne pas être exprimée... une fois de plus. Merci Veramylène
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