Grâce aux conseils, aux encouragement et aux critiques de beaucoup ici, j'avance. A la suite d'un mail de Jean-Luc, je retravaille certaines parties. J'ai notamment revu "le rêve". Dans cette partie, existe maintenant une nouvelle formulation "Le rouge vif sur leurs lèvres était pareil à celui du vernis de leurs ongles effilés qui me montraient la voie à suivre." J'ai choisi pour vous parler de mon travail, c'est à dire de notre travail, cette phrase parce qu'elle illustre bien, je crois, le travail d'écriture, de relecture, de relire encore et encore et encore pour trouver la forme la plus élégante mais aussi la plus honnête, sans mensonge, pour exprimer notre propre empreinte vitale. "Le rouge vif sur leurs lèvres" me permet d'éviter la lourdeur d'un verbe et d'obtenir une légèreté en relation avec le maquillage des filles. "pareil" correspond à ma classe social, à une forme d'humilité, "identique" ou "analogue" aurait été pompeux, ça aurait alors été un mensonge. Ensuite, il y a de la description qui n'en a pas l'air. On comprend que les ongles sont vernis au vernis à ongles rouge sans subir un bout de texte qui ressemblerait à une description. Il y a aussi le mouvement. Ici, c'est un geste éminemment féminin qui guide un garçon. J'adore écrire et quand après m'être battu cinq, dix, quinze fois, je finis par sortir une phrase comme celle-ci, je suis content. Merci à vous tous ! Merci à ma langue ! Merci à ma chance !


Publié le 17/02/2023 /
Commentaires
Publié le 19/02/2023
Merci pour ce témoignage sincère et que je partage aussi : les autres sont autant de chances de bien faire et de s'améliorer même et j'avoue que même si nous ne sommes pas encore très nombreux (et peut-être est-ce mieux ainsi), il y a d'excellentes retours, de la générosité dans les productions mais aussi dans les commentaires laissés. C'est beaucoup de respect pour chacune et chacun qui considère l'autre et prends ce temps de prendre et de donner. A plus tard.
Publié le 20/02/2023
Sans le regard d'autrui... nos écrits ne sont rien ! C'est banal de le dire, et pourtant. Offrir au regard de tous ou de quelque-uns des mots, des pensées doit être un acte "courageux", puisque cela n'a de sens que si l'on peut accepter (et quoi que l'on en fasse ensuite) les appréciations, bonnes ou mauvaise, les indifférences, les suggestions... C'est fondamentalement l'essence de ce type de plateforme, sans jamais en oublier le sens vrai de son existence inscrit dans l'humanisme, la tolérance, la bienveillance, le plaisir de l'échange et des jolis mots, jolies tournures. L'analyse que tu fais de ton travail, au travers de cet extrait, en est une démonstration :-)) merci Patrice
Publié le 22/02/2023
Bravo à toi Patrice. Ta prose évolue et la façon de la proposer aussi.. Et il faut du courage, du travail, pour sortir la phrase qui convient avec tout ce qu'il faut dedans sans trop en faire, sans trop forcer l'écriture. Bien écrire, ce n'est pas écrire bien, c'est réussir à faire passer par les mots quelque chose de personnel. Je me souviens de la première fois que j'ai osé faire lire ma tambouille à un comité de lecture. Ce n'était pas très bon, ampoulé. Cela manquait de tout. À l'époque, un certain Philippe solers m'avait fait parvenir cela: " Votre texte n'est pas bon! Mais il y a ce petit quelque chose entre les lignes, caché, qui me fait penser que ça le deviendra! Continuer de travailler.. J'ai toujours gardé cela à l'esprit..
Publié le 22/02/2023
d'une personne qui "fait son travail" et on se met à y croire. Ce petit coup de pouce tellement essentiel. J'ai aussi parfois fait l'inverse. Je me rappelle d'un groupe qui était venu jouer à Paris, je faisais le son. Les musiciens étaient très mauvais et il n'y avait rien entre les lignes qui aurait pu faire penser que ça allait s'arranger mais, ma foi, c'est assez courant et il n'y avait pas là matière à être agressif. Par contre, le chanteur était beau garçon et prétentieux. Il avait amené ses groupies et sa copine. La salle était donc tout acquise pour ce concert plutôt médiocre. Après le set, le mec arrive près de moi, j'étais à la table de mixage, il était avec sa fiancée. Il était sur un nuage, le gars, tellement sûr de son talent, de son charisme, de sa musicalité, toutes ces qualités dont il était absolument dénué. Il m'a dit "Alors, t'as aimé ?" Je me rappelle de ma réponse : "Bah, il reste du travail quand même. Beaucoup ! Mais pourquoi pas ? Le travail peut, dans une certaine mesure, compenser le reste."
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