Cher Léo, comme d'habitude tu cueilles dans mes poèmes des bribes de mots étincelants . Merci beaucoup, cela me guide dans ma lecture du texte. Pour éclaircir le premier vers du dernier tercet, il faut tout souvenir que je n'utilise pas de ponctuation, sauf le pont à la fin des quatrains ou des tercets. Mon point de vue est que je n'ai pas à imposer un rythme particulier ou lecteur et donc ce vers peut se comprendre avec des virgules ainsi : Pitres, peintres, ou rois, les hommes sans sagesse. L'ajout de la ponctuation, à mon avis, réduit la fluidité du texte. C'est pour cette raison que chaque quatrain chaque tercet ne se compose que d'une seule phrase. Le souffle poétique est beaucoup plus puissant, et la déclamation à haute voix est beaucoup plus musicale. Ce choix est uniquement fait sur une base mélodique. Quant au contenu du poème, il fait référence, bien entendu, à la vanité de nos vies, que nous soyons pitres, peintres, ou rois. Et j'introduis alors l'idée de sagesse. La religion catholique a élevé la sagesse niveau de l'atribut divin. Un auteur du Moyen Âge, Henri Suso, a écrit un très long texte intitulé : « l'horloge de la sagesse » dans lequel il personnalise la sagesse, presque comme une allégorie, et à travers ce traité, assez ardu à lire, on trouve de façon presque imagée la définition de la sagesse divine. Je suis persuadé de l'importance de cette notion, car elle nous permet de comprendre l'importance de la connaissance des éléments essentiels de la divinité en face des éléments essentiels de notre humanité. Merci Léo, merci encore pour me permettre d'extraire de moi quelques rébarbatives remarques sur le monde qui nous entoure ! À plus tard, pour ainsi à dire tout de suite. Des ramages de pluie ombrageant le jardin passent comme un oubli sur un ancien gradin.
Cher Léo, merci beaucoup pour ton commentaire qui encense ce texte. La poésie, et en particulier cette forme si rigide qu'est le sonnet, travaille la fragilité, la fugacité, la transparence, et l'impalpable, grâce à l'imagerie qu'elle fait naître dans l'esprit des lecteurs. Et c'est certainement par la contrainte du sonnet qu'on arrive à exprimer des notions aussi difficiles à illustrer que celles dont nous recherchons inlassablement la réconfortante beauté. J'ai rarement, dans mon écriture en général, reproduit la réalité telle qu'un photographe ou un peintre paysagiste pourrait le faire. Ce qui m'intéresse c'est le rapprochement, des sensations et des images par le biais de la poésie. Il est beaucoup plus difficile de décrire un souvenir, que de décrire les sensations universelles, que chacun d'entre nous peut percevoir, par des mots qui vont toucher nos sens beaucoup plus directement en lien avec ce souvenir. Notre vocabulaire est beaucoup trop pauvre pour exprimer ce que nous avons vécu, dont nous gardons le souvenir précieusement. Pour parler des vagues de la mer, dans lesquelles nous nous sommes baignés, il faut savoir mêler du sel à l'écume du bruit, et laisser glisser entre nos doigts le sable liquide avec lequel nous jouions à construire des châteaux de sable. L'imagerie de la poésie et ce que la mélodie est à la musique, et le poème est ce qu'est une symphonie est à notre oreille. Merci encore Léo pour ouvrir en moi cette conscience de l'écriture. À tout de suite, cordialement, F. Étienne. Qui roule dans la neige une âme de serpent brode sur le manège un duché d'un arpent
Cher Léo, en premier lieu je m'excuse de répondre aussi tardivement à tous les commentaires que tu as laissés sous mes poèmes et je commence ce soir à y répondre lentement. Le labyrinthe est une figure qui me fascine précisément parce que cette structure qui ne conduit nulle part, illusion complète de l'espoir. En effet dans un labyrinthe ce que l'on cherche, c'est bien la sortie. Le masque par contre est un élément d'une personnalité que l'on emprunte, il est synonyme de mensonge. Oui « la prophétie maudite » hante notre humanité. Quel que soit le chemin que nous emprunterons, nous nous n'aboutirons qu'à la fin, à la mort. Quel que soit le masque que nous porterons, notre « dernier souffle » n'arrachera pas le masque que nous portons toute notre vie. Ainsi, « l'impuissance » apparaît être comme le caractère le plus significatif de notre humanité. Seul, l'espoir, nous permet de franchir ce gouffre de néant. Et cet espoir il ne peut venir que de la divinité, et en partie aussi de la poésie. C'est la raison pour laquelle écrire sauve l'écrivain. Merci encore pour ce magnifique commentaire qui me fait réfléchir à ce qu'un poème comme celui-ci peut ouvrir de portes dans l'âme des lecteurs, et en particulier dans ton cœur. À tout de suite, cordialement, F. Étienne. Des fragments de soleil bougent sur l'eau glacée D'un lac entrelacé d'un bruit de caducée.
Oui. En effet, les conditions de travail. Mais ce n'est pas ce mon texte dit. Il montre, comme dans le film "Crash" ("collision" en Français) qu'un élément externe, soit disant négligeable, a un impact sur tes actions.
Je n'avais pas répondu tout à l'heure à l'une de tes observations concernant le fait que tu ne voulais pas me vexer. J'en suis sûr. Je sais qu'entre nous, il n'y a que bienveillance. Voici un lien d'un film qui reste une référence pour moi car il montre justement ces petits faits qui peuvent évoluer en effets inimaginables. Voici un petit résumé qui te permettra de comprendre la scène. L'homme armé est un épicier pakistanais qui a été cambriolé. Il a appelé l'homme (qu'il menace d'une arme dans l'extrait) car cet homme est un serrurier et il avait besoin de faire réparer des dégâts commis par des cambrioleurs. Le serrurier, bien sûr, ne peut pas changer la porte, il est serrurier, pas menuisier. Le lendemain, l'épicier se fait encore cambriolé mais cette fois, l'assurance ne jouera pas car il n'y a pas eu d'effraction puisqu'il n'y avait plus vraiment de porte. Hors de lui, l'épicier va aller tuer l'homme qui, pour lui, est responsable de sa faillite. Précédemment, il avait demandé à sa fille de lui acheter une arme. Pas stupide, sans le lui dire, elle lui avait fourni un revolver muni de balles à blanc.
https://www.youtube.com/watch?v=dxBw8RB1H54
Pour toi, c'est l'arrière-plan familial et la charge mentale qui la rend juste odieuse et qui modifierait sa perception au travail? On pourrait aussi envisager qu'elle soit stressée par des conditions de travail en dégradé car parfois les gens sont odieux s'ils sont maltraités au boulot... Merci en tous cas de ne pas avoir laissé une participation à cet atelier toute seule. La question de la réécriture en miroir m'intrigue beaucoup notamment si je voulais un jour écrire (et rendre public) quelque chose de plus grand qu'une nouvelle et notamment un roman dont l'écriture serait chorale. Pour l'instant, comme je te dis, l'écriture ici pour moi c'est de l'écriture créative comme on parle de loisirs créatifs: je bricole. Bref, j'attends avec impatience d'autres participations pour voir comment cette question du miroir sera lue donc traduite par d'autres.
Peut-être, ça t'amusera mais je viens de faire l'expérience de la lecture d'une oeuvre commerciale destinée à un très grand public. Trop grand peut-être car ce qui était censé rendre le texte accessible (l'héroïne dit: "j'allais à la B.U ( bibliothèque universitaire)" m'a tiré un franc soupir car B.U m'apparaissait "évident". Alors rendre un texte accessible, choisir son lectorat, traduire à l'extrême?
À bientôt de te lire. Bises.
J'ai juste voulu faire un miroir. Le seul changement n'est que celui de la perception des choses selon que le personnage soit devant ou derrière le guichet, mais il ne change pas. On peut juste peut-être penser qu'Ania aurait pu accueillir très différement Saïd si elle n'avait pas oublié de sortir le haché. ;-)
Alors, mon but n'est pas de te blesser ou d'amputer le texte de son sens. J'adhère à ce que dit Jauss quand il dit qu'un sens est toujours construit par le lecteur en fonction de son horizon d'attente. Un lecteur de 2024 n'ampute pas le sens de Marivaux, le sens est généralement inaccessible pour lui sans notes en bas de page car il est trop éloigné dans le temps ou l'espace pour comprendre les références culturelles. Si tu veux une lecture sans biais, tu peux utiliser un pseudonyme comme Romain Gary quand il se déguise en Émile Ajar et même peut-être te démasquerait-on. Si tu as une cousine qui s'appelle Aya et qui est arabophone, tu interrogeras le sens du prénom donc tu n'auras pas accès à la présentation d'une "Mme Dupont au guichet" comme ça semble être le cas pour quelqu'un qui lit depuis la Flandre. Je questionne ton intention pour cette écriture en miroir. Quelle est la transformation des personnages? Est-ce de la colère pour Ania, de la vengeance, de l'indifférence sans bienveillance, de l'hostilité? Pour Saïd, est-ce de la déception, de la colère, de la lassitude. car ce serait marqué "toutes les visites sont annulées pour cause de panne informatique. Nous sommes désolés du dérangement" ça ferait le même effet que de rencontrer Ania: se trouver face à un mur. Cette femme ressemble à un mur, elle est aimable comme une porte de prison mais surtout c'est une rencontre qui n'a pas lieu entre eux deux personnages. C'est plus un mur qu'un miroir cette femme. Voilà.
Merci Myriam pour tes observations qui m'ont passionné. En effet, il me semble que tu as interprété largement mon texte à travers ta propre façon de voir les choses. Tu sembles ne pas avoir vu, mais peut-être n'étaient-elles pas assez appuyées, les causes des différents comportements. Voici donc les explications qui sont, je te l'assure dans le texte.
J'ignorais que grâce était associé à "Anya". Tu me l'apprends. Merci ! Mon Ania, ici, est un nom très courant en Flandre. La plupart des prénoms féminins flamands se terminent pas "a". C'est le côté commun que j'ai simplement voulu illustrer.
Elle n'est pas antipathique. Simplement à ce moment-là, elle vient d'être contrariée par un détail ménager qui la mine. C'est à partir de cette contrariété, de cette injustice ("Merde à la fin ! Pourquoi c’est toujours moi qui dois penser à tout !) qu'elle réagi comme moi lorsque mon train arrive en retard (Gare du Nord) et que toute sa mauvaise humeur se focalise sur l'instant qui s'impose à elle, personnalisé par cet homme qui arrive au mauvais moment au mauvais endroit. Cette femme, gardienne de prison, n'a très sûrement pas fait beaucoup d'études. On peut imaginer, et c'est humain, qu'elle ait développé une forme de racisme, confronté qu'elle est à une majorité de délinquants d'origine étrangère. Et en regardant les résultats des élections en France, en Belgique et en Europe, ne nous mettons pas la tête dans le sable, le racisme n'est pas l'exception et, c'est attesté, dans la police, l'armée et chez les gardiens de prison, il est encore plus répandu que dans les autres couches de la population.
En ce qui concerne Saïd, il ne s'est pas trompé.
"- Un Formulaire de demande ? Jamais on ne m'en avait demandé.
- Oui mais, vu la panne informatique, aujourd’hui il faut avoir fait une demande. Sans demande de rendez-vous préalable, ce n’est pas possible, Monsieur."
Il n'y a aucune faute de la part de Saïd. Il est venu comme d'habitude, voir son fils. Il a attendu. Il a fait la file après de longs et chers transports en commun. MAIS il y a eu un problème informatique dont il n'avait pas été prévenu. On aurait pu espérer un peu de souplesse de la part de la fonctonnaire, d'autant que Saïd n'y est pour rien, mais justement, sans doute aussi à cause de ses problèmes ménagers, elle l'envoie chier, elle en a les droit, elle a tous les droits, grâce à son uniforme, elle ne sera pas inquiétée. En revanche, à la maison, sans son uniforme, ou plutôt avec un autre, celui de la femme, celle de qui on attend qu'elle gère tout ce qui tourne autour de la bouffe, il y a des chances que Ria et Hugo l'inquiètent. (Tous des noms flamands très classiques)
Ce qui est passionnant, mais je le pratique souvent, c'est comment le texte est carrément modifié, amputé d'une partie de son sens, à travers la vision du lecteur.
Encore merci et bise !
Hello! Merci d'avoir participé aussi à l'atelier. :-)
À titre perso, à la première lecture, je vois une nana présentée comme complice et limite "traître à sa classe" d'employés. Pourquoi l'appelles-tu Anya?) c'est un prénom qui veut dire "la grâce"? Le type en face est un exemple de prolétaire victime "du système". Bref, j'ai l'impression de lire le négatif de la vision de Laurent Gaudé mais les gentils ont changé de camp.
Pour en venir au texte, je vois deux personnages que tout oppose derrière un guichet le tout en trois paragraphes. Premier paragraphe: le premier personnage dont nous lisons les pensées semble franchement antipathique, c'est le personnage d'Ania qui semble appliquer une règle sans savoir pourquoi. Nous lisons ses pensées mais rien ne dit pourquoi elle pense comme ça et ce serait intéressant justement de savoir pourquoi elle se trouve derrière ce guichet, à ce poste et avec cet état d'esprit. Ça permettrait de comprendre la transformation dont il était question dans l'atelier. J'ai lu cette "transformation" du sujet de Léo comme "comment peut-on être le même et un autre à la fois?" de mon côté. Là, les personnages sont statiques derrière le guichet. Donc là, j'aimerais savoir, d'où vient cette absence de réflexion chez ce personnage féminin et ce besoin de conformité chez un être assez jeune présenté comme une femme active chargée d'enfants? Dans le deuxième bloc, nous lisons Saïd. Il vient sans connaître le principe de la demande de rendez-vous préalable et se retrouve devant le guichet en face d'Ania. Là aussi, pourquoi arrive-t-il là à ce moment et dans ce rôle? Pensait-t-il sérieusement être reçu sans rendez-vous? Est-ce qu'il y a des difficultés de compréhension, pourquoi vient-il de si loin sans se donner les moyens d'être reçu? Il est évident que les personnes qui ont pris rendez-vous seront reçues avant lui. En même temps, je connais peu de patients qui supporteraient quelqu'un qui exigerait d'être reçu chez son médecin sans rendez-vous au motif qu'il vient de loin: simplement, il n'est pas seul dans la file. Est-ce que Saïd veut un passe-droit car il a été étourdi ou manque-t-il simplement d'informations et vient-il pour se casser le nez? De quoi est-il victime à ce moment de lui-même, d'une carence du système, de la personne en face? Tu sembles dire de la personne en face.
Enfin, quels sont les caractères des personnages au-delà de leur fonction de demandeur refusé ou de receveur malembouché présenté comme malfaisant et doté de tous les préjugés possibles?
La question de la voix dans ton texte est intéressante: qui parle dans le dernier paragraphe et même à la fin du deuxième? À la fin du deuxième paragraphe, on lit un glissement... la voix de Saïd s'efface derrière une troisième voix qui prend l'espace du troisième paragraphe.
Est-ce ta voix que l'on entend derrière la focalisation omnisciente? Nous avons deux personnages et trois paragraphes, c'est une construction intrigante...
Enfin, si tu veux écrire un texte d'idées et dénoncer une situation comme cette interaction (interaction qui pourrait arriver chez le médecin, au guichet de la CPAM et dans des service public en perdition), tu devrais t'attacher à mon sens à montrer les causes qui produisent cet échange entre Anya et Saïd. Pourquoi cet échange qui n'a pas lieu?
C'est difficile d'écrire en miroir pour cette raison précise: les causes.
Merci ! Je pense que peut-être c'est l'aspect "à charge" de la première partie qui te déroute un peu. Mais pour continuer, c'est un gros problème devant lequel je me trouve, utiliser l'authenticité de ma rédaction pour qu'elle reflète des fictions, est-ce possible ? Je n'en sais encore rien mais je viens de refuser l'obstacle en reportant l'écriture de ma fiction pour plutôt développer "Ambre gris". ;-)
"Au jeu du labyrinthe un homme sous un masque", ce vers je l'ai lu et relu et j'ai trouvé fascinant cette idée d'associer le masque au labyrinthe, deux façons de disparaître, deux voies cependant sans issues puisque l'on ne peut pas se fuir éternellement. On perçoit la prophétie maudite, implacable, s'abattre et avoir le dernier mot, et, probablement le dernier souffle... tout semble joué d'avance, oui, c'est fascinant de se sentir à ce point impuissant.
Il va me falloir le relire pour mieux comprendre le texte, Mis à part une part d'incompréhension je trouve que le texte commence vraiment à "Je m'appelle Saïd" qui nous plonge dans une vraie narration, incarnée. L'avant est écrit pour faire avancer l'histoire, mais à ce moment là ça bascule et gagne en authenticité et s'approche du vécu. Dans l'ultime phrase de fin, il faudrait trouver autre chose que "malchance" qui se heurte à "malchanceux" en toute fin. il y a de très bonnes choses dans ce récit du désespoir, j'aurai aimé en lire plus encore. En piochant comme tu le fais tu pourrais te surprendre à parvenir à écrire autre chose et autrement que sur ton histoire, et ça vaut le coup;
Un poème sucré dont les vers pourraient bâtir l'univers tout entier. Strophe après strophe on gravit l'échelle qui mène aux nuages, au carrefour des anges qui chevaucheront ta plume au triple galops de l'imaginaire. Heureux ceux qui savent déserter l'ennui pour créer de tels mondes.
Texte très émouvant à lire. Certaines maisons sont des conservatoires du passé. Les maisons en deuil après la perte d'un proche gardent souvent une odeur, ça peut être la verveine où autre chose. Il faut le temps pour que quelqu'un s'efface complètement. J'aime beaucoup la dernière phrase "oui il fallait aller de l'avant" car tout est question de savoir où... on dit souvent ces phrases trop vite et sans y penser à des personnes endeuillés: le tout étant de savoir où elles iront: dans le mur, dans le précipice ou mieux... un jour?
Hello, je viens de voir ta participation. Je te lis attentivement dès que je trouve plus de temps. Concernant l'auteur, je ne vois pas le bandeau mais regarde la biographie. Dans l'éternité, le temps est plutôt long et ça laisse le temps de se relire ;-)
J'ai bien aimé le texte sauf la fin. J'ai eu l'impression que vous avez cherché une chute, une résolution. Il en faut une bien sûr mais je trouve que "Il tenait la rampe d'une main, les pieds sur le rebord, le regard baissé vers le gouffre, qui lui semblait ne pas être plus bas que la chaussée vue du bord d'un trottoir." pouvait largement suffire.
Ici les temps et les ponctuations me semblent perfectibles. vous avez écrit : "Il se tenait debout devant la cheminée éteinte, se demandant pourquoi il était revenu dans cette maison de famille, inoccupée depuis la mort de ses parents, quarante ans plus tôt. Il avait vu dans le jardin, un carré de légumes, se dit, désabusé, que le voisin en prenait à son aise. " Pourquoi pas : "Il s'était tenu tenu debout devant la cheminée froide, se demandant pourquoi il était revenu dans cette maison de famille inoccupée depuis la mort de ses parents, quarante ans plus tôt. Il vit dans le jardin un carré de légumes. Il se dit, désabusé, que le voisin en prenait à son aise."
Mais globalement, j'ai bien aimé le rythme et le thème.
;-)
Les sans-âmes sont de fait condamnés à mort de leur vivant. C'est ainsi. "rides de sel", "peau de porcelaine", "derrière les verrous d'une grande tristesse", trois images très fortes que j'ai beaucoup appréciées. Je me suis juste étonné de "Pitres peintres ou rois les hommes sans sagesse", à la place de "rois les hommes" ne s'agirait-il pas de "roi des hommes", si non, j'ai hâte d'avoir ton éclairage, bien à toi Francis Etienne.
Jamais poésie n'aura été aussi proche d'une fable. Une chaîne alimentaire qui fait la part belle également au sensible dans la seconde strophe. Original, d'une grande créativité, merci Francis Etienne.
Invoquer les termes liberté/responsabilité pénale n'implique pas de cautionner le système pénitentiaire, son fonctionnement ou ses conséquences. Je ne cherche ni bons ni méchants, je n'y ai jamais cru. Enfin, être jugé responsable de ses actes, pour moi c'est simplement assumer ses actes quitte à le regretter./ Par ailleurs, je pense que par mon travail, je fais assez à mon niveau pour agir sur les causes et changer la donne (et là aussi j'utilise un argument ad hominem). Enfin parmi ceux que je croise qui ont des VDM, tous ne passent pas à l'acte: c'est toujours multifactoriel. Cependant, ma réponse porte uniquement sur le livre: je ne sais rien sur cet auteur à part ce que tu en dis mais comme tout le monde il choisit d'être auteur, de vouloir être lu et de publier et d'écrire ce qu'il écrit + de participer à la promotion de son livre tel qu'il le fait. Or, c'est mon choix de lectrice de n'avoir pas envie de le lire: j'ai d'autres livres dans ma PAL qui m'intéressent et m'épanouiront davantage que cet extrait ne le laisse à penser. Bon dimanche.
On retrouve un de tes thèmes de prédilection à travers la dualité. Entre ombre et lumière, éphémère et éternité. Une forme de calme et de gravité à la fois qui offre au poème une belle dimension mélancolique. Sensible et beau, merci Francis Etienne.
Où tout se meure sans jamais totalement disparaître. Ton poème par sa part de mystère, fascine et questionne sur les parts d’ombres inhérentes à chacun. Merci Francis Etienne pour cette très belle contribution.
Bonjour,et merci Myriam pour ton commentaire. Comme tu le verras dans de futur textes, Marcel aimait bien mettre une pointe d’absurde à des moments inattendus, à plus tard.
Je voudrais revenir sur "Si ce n'était pas le cas, ça impliquerait d'enlever la responsabilité pénale à un meurtrier." Et lorsque la responsabilité est établie, que fait-on en France et en Belgique ? On punit le reconnu responsable en le faisant vivre dans des conditions parfaitement indignes, des conditions qui bien sûr ne le transformeront pas en humaniste. Non seulement c'est parfaitement inutile et dégradant, mais c'est aussi coûteux. C'est d'ailleurs le système le plus coûteux. En Scandinavie, plutôt que de regarder le passé du condamné, on regarde son futur. Comment gérer cette personne qui a commis un crime ? Comment préparer son autonomie et son retour en société ? On ne va pas le punir, mais l'installer dans un autre milieu où il devra se développer, travailler ou étudier et pourra voir, sans limitation, ses proches et sa famille, tout cela dans des prisons ouvertes (c'est un peu plus compliqué dans la pratique mais c'est l'idée). La différence ? 28% de récidive là-bas contre 53 ici. Ce taux correspond à un seul type de crimes (vol et recel) mais globalement le taux de récidive est toujours inférieur là-bas qu'ici. Pourquoi ? Pourtant ce sont des criminels, des méchants qui avaient le choix. Simplement là on a compris et on applique l'idée, somme toute assez logique, que ce n'est pas l'homme qui est bon ou mauvais, à faire le bien ou le mal, c'est une suite de circonstances, dont notamment le milieu criminogène, qui ont amené des effets. ;-) Si on change les causes, on change les effets et on désamorce le système. En France et en Belgique, on transforme les prisonniers en haine concentrée. J'en sais quelque chose, mon beau fils est en préventive depuis le mois d'octobre, visites limitées, arbitraire total, changement de régime carcéral sans justification, etc.
"Chacun fait de son mieux ok". Cependant, pour moi, je te l'ai dit, les circonstances n'expliquent pas exclusivement les comportements. Il y a des circonstances atténuantes mais on demeure libre et responsable de ses actes. Si ce n'était pas le cas, ça impliquerait d'enlever la responsabilité pénale à un meurtrier, un homme qui tue sa femme parce que les circonstances expliqueraient que. En clair, il y a une justice qui tranche coupable ou pas. Avoir de la sympathie pour des figures du bien traditionnel érigées en saint, c'est banal mais avoir de la sympathie pour des gens qui font le mal me semble le négatif du même stéréotype en blanc et noir désolée. Si tu regardes le parcours de Lacombe Lucien (excellent entre Louis Malle/Modiano déjà dès 74) on voit bien que les trajectoires sont floues et indécises jusqu'à l'instant du choix: notre liberté. C'est un peu Valjean face à Monseigneur Myriel avec les chandeliers. Il fait un choix à un moment. Là, chez l'auteur dont tu parles: il y a un choix d'écrire comme il le fait, de vouloir être lu et de parler de soi en public: c'est un acte délibéré de vouloir publier. C'est acte délibéré de vouloir lire aussi: on est libre de lire "oui" ou "non". Là pour moi, ça reste "non" en fonction de l'écrit qui ne me donne aucune sympathie pour le narrateur.